Le moteur de recherche français Qwant a été bâti autour de l’idée de respect de vos données personnelles. Cinq raisons d’essayer.
Le petit moteur de recherche français Qwant, créé en 2013, a jusqu’ici peiné à convaincre. Mais il repart dans une offensive qui, cette fois, pourrait porter ses fruits. La puissante Caisse des Dépôts a annoncé jeudi y injecter 15 millions d’euros, aux côtés de son actionnaire de référence le groupe allemand Axel Springer, qui suit cette augmentation en remettant 3 millions au pot. Les cofondateurs Éric Léandri et Jean-Manuel Rozan, qui restent majoritaires, ont désormais les moyens de se développer. Ils veulent embaucher 1 000 personnes d’ici 2021 et investir massivement en R&D et marketing, notamment en France, Allemagne et Italie.
- Éric Leandri, cofondateur de Qwant
Éric Léandri, Président de Qwant, l’espère :
« D’ici 2020, au moins 10% des internautes européens auront compris qu’il est important de protéger leur vie privée ! »
Ce qui représenterait pour Qwant un objectif de chiffre d’affaires de 500 millions d’euros en 2021, sur un marché mondial des moteurs qui pèserait alors une trentaine de milliards. Le timing pour bâtir un contrepouvoir à l’écrasant Google (95% du marché européen du search) n’a jamais été meilleur.
Alors n’hésitez plus ! Voici cinq bonnes raisons d’essayer Qwant :
1. Qwant respecte votre vie privée
Un moteur de recherche sait TOUT de vous. À travers vos requêtes, vous lui « parlez » santé, amour, politique, enfants. « On dit souvent que personne ne vous connait mieux que votre mère. C’est faux ! », plaisante Léandri. Non seulement Google sait tout de vous, mais il en tire des bénéfices : il conserve votre historique de navigation, cible ses résultats et vend les espaces de publicité sur ses pages, en fonction de votre profil. Sans même parler des résultats shopping, qui seraient biaisés en faveur de ses propres services. C’est tout l’enjeu des procédures en cours à Bruxelles.
Qwant, à l’inverse, a été bâti autour du respect de vos données personnelles. Il n’utilise pas de cookies, ne garde pas vos traces numériques en mémoire et tourne sur une infrastructure indépendante, avec des serveurs localisés en France. Les résultats affichés seront les mêmes, qui que vous soyez et où que vous vous trouviez (à moins que vous ne vous localisiez de vous-même, pour faciliter vos recherches).
Cet argument a le vent en poupe, face à un GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) habitué à vivre du mining de vos data. Pour Alberto Chalon, directeur général de Qwant :
« Le “privacy by design” n’est plus une contrainte, mais une force. »
Évidemment, les sites sur lesquels vous atterrissez via une recherche sur Qwant, eux, continuent à vous pister. Mais ça, c’est une autre histoire… Il faut par ailleurs choisir un navigateur « libre » comme Mozilla FireFox (au lieu de Chrome, explorer ou Safari) qui bloque les traceurs publicitaires, sous peine de voir les prix des billets d’avion grimper brutalement lors de vos visites successives. Firefox permet d’ailleurs d’installer Qwant comme moteur par défaut.
2. Qwant est de plus en plus performant
L’argument de la vie privée ne serait pas suffisant si Qwant n’était pas efficace. Mais, de l’avis général, il est devenu très satisfaisant. J’ai moi-même essayé le service que j’ai trouvé pertinent, notamment parce qu’il permet de chercher sur le web, mais aussi dans l’actualité, les images, les réseaux sociaux. Surtout, après un mois complet de test comme moteur par défaut sur tous ses appareils, le blog de technologie Korben.info, qui l’avait autrefois descendu, qualifiant ses résultats de « merdiques », est devenu un adepte, affirmant :
« Google n’est plus, pour moi, un passage obligé sur le net..
Que ce soit pour des requêtes basiques ou des choses plus techniques ou plus élaborées, Qwant répond maintenant à mes requêtes avec pertinence et rapidité, y compris quand je commence à verser dans les trucs techniques bien tordus, qu’ils soient rédigés en français ou en anglais. »