Eh bien voilà, ça n’a pas été long. Le dossier de l’enquête préliminaire dans l’affaire Fillon est déjà à la disposition du Monde. Et ce en violation des lois sur le secret professionnel et le secret de l’enquête. Violation pour laquelle il n’y aura jamais, et comme d’habitude, la moindre investigation. La loi sous François Hollande et ses amis, serait-elle à géométrie variable ?
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Ce qui renforce cette conviction d’une opération préparée, c’est la déduction habituelle de l’enquêteur à partir de la réponse à la question « à qui profite le crime ? ». Après le nouveau show du télévangéliste Macron à Lyon, on pourrait penser qu’il serait à la manœuvre utilisant informations et réseaux constitués lors de son passage à Bercy. Malheureusement c’est pire que ça. Le scénario initial était de porter Juppé à l’Élysée et Macron à Matignon. Raté, malgré le déplacement de 600 000 électeurs de « gauche » à la primaire de droite.
Alors il a fallu se rabattre sur une savonnette politique dont le lancement s’est opéré en utilisant toute la puissance et les codes de communication du système. Inutile de revenir en détail de façon chiffrée sur la propagande furieuse dont il a bénéficié dans tous les médias nationaux, cela relève plus que de l’évidence. On nous a fabriqué à partir de rien une fausse vedette, à la culture et l’intelligence soi-disant supérieures, qui fut pourtant un très médiocre ministre, et jusqu’à présent n’a rien produit de notable sur le plan intellectuel. Qu’a-t-il écrit ou dit d’intéressant depuis qu’il est sorti de l’ENA ? Qualificatif que ne méritent ni le triste « livre » intitulé sans peur du ridicule, Révolution (!), ni les enfilages de banalités que sont ses discours. Lesquels commencent d’ailleurs de plus en plus à ressembler à des sketches.
Non, Emmanuel Macron n’est là que parce qu’il est une roue de secours pour un système aux abois, qui rassemble des grands intérêts économiques et financiers, auxquelles se joignent tous ces serviteurs de l’oligarchie qui profite depuis des années d’un capital financier et symbolique qu’ils souhaitent à tout prix conserver. Il y a là quelques grands industriels mais surtout des banquiers, des politiciens de la fausse gauche qui appréhendent les conséquences de la catastrophe Hollande, des hauts fonctionnaires sans morale, une caste médiatique qui ne veut rien lâcher, et la petite collection d’imposteurs baby-boomers qui nous pourrissent la vie depuis près de 50 ans. Ce n’est pas un hasard si la troupe des insupportables, Kouchner, Cohn-Bendit, Minc, Attali, BHL, Bergé se sont précipités au soutien du Justin Bieber de la politique, le chéquier probablement ouvert pour ceux qui en ont les moyens. Alors, ces élites au bord de l’effondrement ne lésinent pas sur les méthodes, même si incontestablement Macron a rencontré un public, celui des jeunes des couches moyennes supérieures, ceux qui vont bien, qui souhaitent que ça dure et qui se désintéressent complètement de la France d’en bas, dont ils n’ont en général aucune idée des conditions de vie et de la colère.
Le problème, c’est que cela ne fait pas une majorité, alors si on veut qu’il arrive au deuxième tour contre Marine Le Pen il va falloir soulever le capot et mettre les mains dans la mécanique, quitte à se les salir un peu. Pour essayer d’en faire une icône, on va lui fournir des costumes voire des uniformes sans rapport avec ce qu’il est en réalité. Quitte à mobiliser pour cela, des gens dont le registre habituel n’est pourtant pas celui de la groupie du type de celles qu’on voit dans les meetings.
Ce phénomène d’attraction soudaine n’est pas quelque chose de si rare, l’industrie du spectacle notamment de la chanson s’en sert tous les jours. C’est seulement au fil du temps que l’on peut vérifier il y avait un vrai talent ou une vedette Kleenex. Le marketing utilisé pour lancer Macron relève bien de cette logique. Et permet des surenchères surprenantes, certains allant jusqu’à lui enfiler un uniforme de général de brigade ce qui confine au ridicule.
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Mais il y a pire dans la façon dont est organisée l’opération Macron. Nous sommes confrontés à des défaillances institutionnelles très graves qui lui donnent un tour vraiment préoccupant. La presse nationale, qui tire à l’arme lourde sur François Fillon a des pudeurs de violette dès qu’il s’agit d’aborder la question du financement de la campagne électorale de la starlette. Celui-ci dispose manifestement de moyens considérables. Une campagne de cette envergure coûte très cher. D’où vient l’argent ? Qui finance tout cela et à quelles hauteurs ? Il y a pourtant des règles très strictes non seulement concernant les plafonds que l’on peut pas dépasser, mais également l’origine des fonds. Tout le monde se pose la question mais personne ne la pose. Hou hou les « journalistes d’investigation », cela ne vous gêne pas que Macron refuse de communiquer la liste de ses donateurs, alors que celle-ci devra figurer dans son compte de campagne.