Dans l’île de Mindanao, l’armée philippine contient à grand peine l’insurrection islamiste. Même si l’état-major a déclaré être sur le point de reprendre la ville de Marawi, les combattants de Daech empêchent les habitants de fuir.
L’affrontement entre le président philippin Rodrigo Duterte et les terroristes islamistes se poursuit, et les civils en font les frais. Les djihadistes du groupe Maute, créé entre 2012 et 2013 et se présentant comme étant affilié à Daech, opposent une résistance farouche aux forces armées philippines, notamment dans la ville de Marawi (sur l’île de Mindanao). Ils ont pris au piège les habitants : selon Reuters, au moins 27 civils ont été tués depuis que les djihadistes ont pris d’assaut la ville le 23 mai 2017 et tout laisse penser à des exécutions sommaires, huit des victimes – des hommes – ayant été abattues d’une balle dans la tête.
Selon des témoignages d’habitants, il s’agirait de personnes travaillant dans les rizières aux abords de la ville. Selon le média Philippine Star, une note a été retrouvée sur les victimes, faisant savoir qu’elles avait été abattues pour avoir « trahi leur foi » en tentant de fuir la ville. Selon des témoins cités par l’agence Reuters, des combattants arborant des bandeaux noirs typiques de Daech ont été aperçus dans les rues de l’agglomération.
#Philippines : #Duterte instaure la loi martiale à #Mindanao après des combats entre l'armée et #Daesh https://t.co/k2EiJWJEHy pic.twitter.com/dzE8xXQeym
— RT France (@RTenfrancais) 23 mai 2017
Une autre découverte macabre, près d’une université de la ville, a révélé que quatre hommes, trois femmes ainsi qu’un enfant avaient été exécutés. Un bilan civil auquel il faut ajouter 61 djihadistes ainsi que 11 soldats de l’armée régulière et quatre fonctionnaires de police, tués depuis le 23 mai.
L’état-major de l’armée philippine a annoncé ce 29 mai qu’il était sur le point de reprendre la ville de Marawi (200 000 habitants) aux islamistes du groupe Maute. La reconquête de l’agglomération est décisive pour le président philippin Rodrigo Duterte, afin d’éviter que la rébellion islamiste ne s’étende à toute l’île de Mindanao, la deuxième par sa taille de l’archipel.
Face à la gravité de la situation, le chef de l’État philippin avait décrété, le 23 mai dernier, l’instauration de la loi martiale pour 60 jours dans cette région.