En janvier 2022 j’attirais l’attention sur la posture pour le moins surprenante adoptée par quelques sénateurs français vis-à-vis des approches du gouvernement chinois durant la crise que nous avons traversée (traversons). Dans un rapport prospectif ils se montraient ostensiblement admiratifs du solutionnisme technologique chinois.
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Dans ce même article, j’attirai par ailleurs l’attention sur le fait qu’en s’appuyant sur la société privée Sésame crédit, le système de crédit social instauré en Chine était désormais aux portes de la France : à l’instar de Sésame Crédit la technologie est prête, il n’y a plus qu’à. La société Thales, promoteur d’un digital wallet, ne manque d’ailleurs pas de souligner sur son site l’intérêt des pouvoirs publics pour sa solution miracle. Une solution technologique qui pourrait fort bien servir de marchepied aux pouvoirs publics pour, un jour, emboiter le pas à la Chine.
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De la dystopie à la réalité : l’avènement du Citoyen vertueux en Bologne
J’ai pleinement conscience que lorsque j’évoquais la mise en place à moyen terme d’un « portefeuille citoyen obligatoire » en approche en Europe et en France, avec toutes les « améliorations » possibles inhérentes (récompense et sanctions), cela pouvait naturellement relever de l’outrance pour certains :
« Un citoyen vertueux récompensé versus un mauvais citoyen stigmatisé ou pénalisé, pas de ça chez nous ! Pas en démocratie, terre de la libre pensée, de la liberté de conscience et du libre arbitre (sous couvert du respect du droit !) »
Il ne m’est nullement agréable de citer Lénine : « les faits sont têtus ! ». Malheureusement, tant pour moi-même que pour ceux qui pouvaient à juste titre douter de la clairvoyance de mon propos, le crédit social à la chinoise que j’annonçais va poser un premier pied dans nos démocraties européennes. Les premiers Européens à tenter l’expérience sont nos voisins et cousins italiens… La presse locale italienne commence à en parler. Le crédit social récompensant « le citoyen vertueux » va ainsi être prochainement introduit à Bologne avec le dénommé smart citizen wallet.
Naturellement ce sera dans un premier temps sur la base du volontariat, bien évidemment ce sera dans un premier temps à titre expérimental… Il est toutefois fait mention que le portefeuille proposé visera à donner un maximum d’avantages aux citoyens « vertueux »… Quand on se souvient que les restrictions à la chinoise ont été introduites en Europe à travers l’Italie, la Chine n’ayant eu cesse de faire pression sur l’un des pays européens les plus dramatiquement touchés, n’y a-t-il pas de quoi s’alarmer un peu plus ?
Comme le rapporte le journal Corriere de Bologna, la mise en place du Portefeuille du citoyen vertueux est prévue après l’été 2022. Massimo Bugani qui avait travaillé sur le projet avec l’administration Raggi explique que l’idée s’apparente au mécanisme d’une collecte de points de supermarché :
« Les citoyens seront reconnus s’ils trient les déchets, s’ils utilisent les transports en commun, s’ils gèrent bien l’énergie, s’ils ne prennent pas de sanctions de la part de l’autorité municipale, s’ils sont actifs avec la Carte Culture. »
Ces comportements définis comme vertueux correspondront à un score que les Bolonais pourront alors dépenser en lots, actuellement « en cours de définition ».
Ces faits sont tristes, ils sont là : le tri par des pouvoirs publics du bon et du mauvais citoyen, selon des critères qui leur sont propres, se concrétisent en Europe. Quant à définir ce qui relève de la vertu, voilà une entreprise, ma foi bien audacieuse ! Faut-il comprendre que celui qui ne se pliera pas aux critères des idéologies dominantes, ou de ce qui sera considéré vertueux par quelques politiciens sera d’abord pénalisé par la privation d’avantages, avant d’être marginalisé ? Que deviendrons, dans un deuxième temps, ceux qui ne se conformeront pas, ceux qui persisteront à vouloir exercer leur droit inaliénable au libre arbitre ?
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Après les récompenses viendront les pénalités !
Comme je l’évoquais, la Bologne lancera cette expérimentation après l’été 2022…
Cette expérimentation sera de mon point de vue totalement biaisée par les difficultés financières de nombreux citoyens, qui y adhéreront pour des raisons financières. Cette folie se fera sur fond de crise économique mondiale annoncée, d’incertitudes et de crainte des lendemains.
Il est fort possible – envisageable – que de nombreux Bolonais ne verront dans cette initiative que les avantages et gains qui y seront associés, sans nécessairement mesurer la dangerosité du piège tendu. Qui dit récompense est potentiellement à terme annonciateur de pénalités, tout comme cela se passe en Chine. L’avenir nous le dira.
Par-delà cette expérimentation qu’il conviendra d’observer avec une extrême attention, il m’apparaît dès lors utile de rappeler qu’au niveau européen, une solution permettant une expérimentation similaire à grande échelle est en projet…
Ce projet d’un « portefeuille européen d’identité numérique » est dirigé par la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, une présidente qui, rappelons-le à toutes fins utiles, n’est nullement élue par les citoyens européens.
Ce projet vise à
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Le crédit social chinois vu par France 24