Éric Verhaeghe, diplômé d’une maîtrise en philosophie et d’un DEA d’histoire, énarque et désormais essayiste et entrepreneur, nous dresse ici un tableau assez dystopique des projets à l’œuvre de numérisation des sociétés et des hommes. Le pass vaccinal n’est qu’un essai du crédit à la chinoise qui s’en vient. La disparition de la monnaie liquide, la mutualisation des informations personnelles économiques et de santé au sein d’une carte électronique ou même d’une application, le flicage intégral des déplacements, la reconnaissance faciale, les chantages à l’assurance au regard de votre santé ou de votre façon de vivre, etc. Tout cela est déjà peu ou prou connu des lecteurs d’E&R, mais Éric Verhaeghe décrit en détail, appuyé par une analyse sérieuse et sourcée, l’agenda déjà écrit des temps qui s’approchent.
La sécession, que les gens comprennent bien, c’est en quelque sorte le contraire de la révolution. La révolution c’est combattre le système pour qu’il change. La sécession c’est se retirer du système pour le faire mourir. Se retirer du système pour moi c’est quatre piliers : la sécession policière vis-à-vis de la surveillance généralisée [...], la sécession sociale et fiscale [...], la sécession sanitaire [...], la sécession psychique et culturelle. Il faut arrêter de vivre dans cette place que la caste nous assigne qui est une caste d’esclaves qui doivent rendre compte de leur moralité en permanence à leur maître.