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Le chapitre de Comprendre l’Empire qui annonçait la révolte du peuple américain

Dans sa dernière vidéo consacrée à la nouvelle géopolitique américaine, ce mélange entre doctrine Monroe, Thomas Jefferson et Donald Trump, Youssef Hindi rappelle – à 26’32 – qu’Alain Soral avait prévu cette évolution dans Comprendre l’Empire, sorti en 2011.

« Le chapitre s’appelle “Et si la révolte venait du peuple américain”... »

 

Arthur Sapaudia a ressorti la version écrite sur son site.

Montée de la Chine, voire de l’Inde… Quoi qu’il advienne de ce déplacement inéluctable de la puissance économique industrielle vers l’Eurasie, aucun coup ne serait plus fatal à l’Empire qu’une révolte venant des États-Unis même ; soit du lieu de la domination mondiale depuis 1913 et la création de la Réserve fédérale américaine (voir chap. 2).

Une révolte possible, et même probable, du peuple américain venue des classes moyennes en voie de paupérisation extrême, guidée par une fraction des élites WASP patriotes, contre cette oligarchie bancaire apatride en train d’achever de ruiner le pays, tant sur le plan industriel que sur le plan de son rayonnement international.

Des signes de révolte qui se multiplient en effet sur deux fronts :

– le front économique : la classe entrepreneuriale enracinée d’essence anglo-saxonne et protestante (historiquement incarnée par Henry Ford) tendant de plus en plus à se révolter contre les spéculateurs de Wall Street, passés peu à peu du partenariat à la pure prédation ;

– le front de la politique étrangère qui en est l’extension par la domination de cette oligarchie financière sur le Congrès : le soutien inconditionnel à l’état d’Israël s’avérant de plus en plus contraire aux intérêts américains (notamment sur la question iranienne) et soulevant les protestations grandissantes d’américains de premiers plans issus aussi bien du camp démocrate, comme Jimmy Carter, que du camp républicain, comme Ron Paul.

Un front du refus parfaitement exprimé et synthétisé par l’ouvrage publié en 2009 : Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, des deux universitaires américains, Stephen M. Walt et John J. Mearsheimer.

Une révolte anti-impériale américaine qui sonnerait la revanche de l’Amérique des pionniers contre les rubberbarons de Wall Street, tout puissants depuis 1913, dans ce sourd combat mené depuis l’Indépendance par les patriotes américains authentiques (voir chap. 2) contre les oligarques apatrides issus de la City de Londres…

Bien vu ! Ce qui exprime, entre autres, que la connaissance de l’information profonde prime celle de l’actualité, qui semble partir dans tous les sens. Quand on a saisi la structure d’une problématique – ou ses racines –, il est rare qu’on tape ensuite à côté, même des années plus tard.

On ne peut pas analyser sérieusement le cas Trump si l’on s’en tient à ses sorties télé ou à ses vannes sur Truth Social. Quelque chose de plus profond le porte, et l’a porté à la tête des USA. Pour montrer que même en Amérique la plupart des observateurs se sont trompés, et donc se sont trompés sur le peuple américain !, voici, en version originale, mais facile à comprendre, le florilège des déclarations sur la candidature jugée grotesque de Trump, et ses chances de gagner. Le ricanement étant de rigueur.

 

 

Trump, cette énorme blague, est aujourd’hui président de la première puissance mondiale. Il y en a qui doivent trembler sur leur chaise, même en France. Quant à Comprendre l’Empire, on comprend son succès, malgré le shadow banning du Système. Si Alain Soral n’est plus invité en télé depuis 2011, c’est bien que ce livre a fait la différence, et en a fait trembler quelques-uns.

 

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Les trois dernières analyses globales d’Alain Soral

 






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  • @capitaine ferrand, c’est une puissance financière, et non industrielle, depuis les années 80, économie de rentiers et de spéculateurs, vos sites mentent.

     

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  • #3484908
    Le 27 janvier à 20:37 par ProtégeonslaPalestine
    Le chapitre de Comprendre l’Empire qui annonçait la révolte du peuple (...)

    Contrairement aux journalistes doctrinaires qui, au lieu de livrer les faits d’actualité, pontifient comme de petites influenceuses en plein tutoriel de maquillage, et contrairement aux "philosophes" de plateaux qui réécrivent les faits d’histoire pour les conformer à leur doxa, Youssef Hindi propose une analyse authentiquement critique et dépassionnée.

    Ainsi explique t-il, de manière finement intuitive, que l’immixtion d’Elon Musk dans les élections allemandes ne traduit pas une volonté de Trump de ressusciter les nationalismes européens ni d’affranchir les peuples, mais de s’assurer que la renaissance de ces voix patriotiques reste inféodée à la domination américaine : Youssef Hindi, qui nous a habitués à quelques prophécies, insinue que selon Trump, seule l’Amérique peut prétendre au nationalisme intégral, tandis que le vieux monde est tenu de se contenter d’un nationalisme mixte, discrètement sous tutelle, donc paradoxal, car sous régime de liberté surveillée.

    Il semble que Trump ait missionné Musk pour rappeler à l’Allemagne, et bientôt à la France, la réalité de leur encagement et leur signifier les limites du périmètre de vol du patriotisme européen. Ici, la perspicacité de Youssef Hindi complète l’heureuse prémonition de Alain Soral : la révolte de la nation étatsunienne serait le point de départ du réveil et de la revitalisation des nationalismes d’Europe (Soral), mais les mutinés s’assureront que cette renaissance ait lieu sous leur étroit monitoring et en congruence avec les intérêts supérieurs de l’Amérique (Hindi).

    Dès lors, le trumpisme emprunte à la Doctrine Monroe (1823) le principe, aujourd’hui acquis, de non-ingérence européenne dans les affaires américaines, mais rejette sa contrepartie : les États-Unis ont un devoir divin l’immixtion dans les affaires du monde. À cet égard, les visées expansionnistes de Trump au Canada et au Groenland ont davantage d’affinités avec le Corollaire Roosevelt (1905), selon lequel les USA ont un devoir de police international.

    Par une ironie de l’histoire, il s’avère que la Doctrine Monroe consistait à protéger l’Amérique des interventions européennes sur le Nouveau Monde, alors que le Corollaire Roosevelt, qui a les faveurs de Donald, modélise et justifie l’interventionnisme américain dans le monde. Les observations fines de Youssef Hindi suggèrent qu’en anglo-saxon (proto)typique, Trump cultive une vision inégalitaire de la souveraineté.

     

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  • Correction : on écrit "Robber Barons", traduit par "barons voleurs", et non rubberbarons ! Sauf en référence au caoutchouc, par un amusant jeu de mot (qu’on retrouve dans le titre de certaines études universitaires, sur l’industrie du caoutchouc vietnamien par exemple).

    L’idée que les grands industriels américains se révoltent aux côtés des populistes contre le "communisme" de l’élite de Wall Street est l’idée fondamentale derrière la John Birch Society. Il s’agit de la plus évidente organisation d’opposition contrôlée de l’histoire, fondée littéralement par une coterie de grands industriels américains (certains francs-maçons de haut niveau) en guerre contre la régulation de leurs industries (pollution, droits des travailleurs), contre la syndicalisation, etc., alignés sur la paranoïa anti-communiste de l’époque ("Red Scare") et sur la pensée économique néocon révolutionnaire qui allait être associée à un Milton Friedman (l’économie reaganienne mit sa théorie en pratique). Celui-ci présida un temps la Mont Pelerin Society (MPS), probablement l’organisation semi-secrète la plus élitiste pro-super riches et anti-peuple qui soit.

     

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  • #3484937
    Le 27 janvier à 21:58 par ProtégeonslaPalestine
    Le chapitre de Comprendre l’Empire qui annonçait la révolte du peuple (...)

    (Suite) L’idée développée par Youssef Hindi d’un nationalisme trumpien à deux vitesses, selon laquelle les États-Unis incarneraient un souverainisme conquérant, belliqueux et dominant, face à une Europe autorisée à pratiquer un souverainisme de basse intensité, illustre la formule de Plaquevent : en politique extérieure, le trumpisme et le sionisme ont en commun cette propension à la « prêtrise politique qui dicte ce qui est licite et illicite ».

    La politique sionisto-protestante revendique cette posture de clergé idéologique et de conciergerie morale du monde, justifie le sacrifice infligé au nom du sacrifice subi, affaiblit les identités des peuples tout en réaffirmant sa propre polarisation identitaire. La conférence en binôme de Hindi et Plaquevent a des accents schmittéens, puisqu’ils postulent que les peuples de la Bible ont pour obsession la destruction de leurs « ennemis archétypaux » : leurs guerres ne s’originent pas dans l’événementialité immédiate, mais semblent motivées par une structure mythologique, irrationnelle, immémorielle.

    Le programme trumpien d’affaiblissement de l’ennemi commercial archétypique (la Chine), de l’ennemi militaire prototypique (la Russie) et de l’ennemi au fort rayonnement culturel (l’Europe) repose sur le principe de construction de l’ennemi, théorisé par Carl Schmitt : le monde biblique n’a pas d’ennemis contigents mais permanents, et cette immuabilité des figures de l’adversité (l’axe du mal) est, selon Schmitt, l’acte fondateur du politique.

    Ainsi la mise en joug trumpienne de l’Europe crédite t-elle la thèse de Carl Schmitt, articulée autour de l’idée que la discrimination et la désignation de l’ennemi public servent à fédérer l’opinion autour d’une mythologie de la menace collective, qui légitime l’annexion de territoires et le massacre.

    Hindi et Plaquevent nous décrivent, dans des termes schmittéens, un monde sionisto-protestant qui rejette l’utopie libérale d’une fin de l’histoire, d’une gouvernance pacifiée, puisqu’il son agenda messianique constitue en soi une mise à distance de la rationalité géopolitique, une entrée dans la temporalité cyclique où prédominent le perpétuel retour du même ennemi et des mêmes souffrances.

    Merci à Youssef de nous expliquer en quoi le néo-conservatisme judéo-protestant fonde le politique sur le biblique : Trump, qui dit œuvrer chrétiennement pour la fin de l’histoire, reste néanmoins un agent captif de l’uchronie millénariste de sortie de l’histoire.

     

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  • Mis à part que Trump est radicalement pro-israélien. Du moins *localement* dans le combat contre les arabes de Palestine, en faveur des purs nationalistes israéliens.

     

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  • La "révolte " des nations se fera surtout par les sanctions et droits de douanes US. Quand les gens seront dans la misère et ne pourront plus exporter ! Ce qui conduira à une vassalisation accrue par le chantage et la menace. A moins de se tourner vers les BRICS.

     

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  • C’est pas la "révolte " des amerloques qui libérera le monde, mais la ruine économique de ce pays, accompagnée de la montée en puissance de la Chine et des BRICS !
    Faut arrêter de rêver au "grand soir " !

     

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  • "...les rubberbarons de Wall Street..."

    Ce sont les robber barons, les barons-voleurs, et pas les barons en caoutchouc.

    Encore qu’avec leur morale extensible et à géométrie variable, et leur culpabilisation extensible à l’infini, le terme pourrait se justifier.

     

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  • #3485060
    Le 28 janvier à 09:26 par ProtégeonslaPalestine
    Le chapitre de Comprendre l’Empire qui annonçait la révolte du peuple (...)

    Youssef Hindi explique, de manière finement intuitive, que l’immixtion d’Elon Musk dans les élections allemandes ne traduit pas une volonté de Trump de ressusciter les nationalismes européens ni d’affranchir les peuples, mais de s’assurer que la renaissance de ces voix patriotiques reste inféodée à la domination américaine : Youssef Hindi, qui nous a habitués à quelques prophécies, insinue que selon Trump, seule l’Amérique peut prétendre au nationalisme intégral, tandis que le vieux monde est tenu de se contenter d’un nationalisme mixte, discrètement sous tutelle, donc paradoxal, car sous régime de liberté surveillée.

    Il semble que Trump ait missionné Musk pour rappeler à l’Allemagne, et bientôt à la France, la réalité de leur encagement et leur signifier les limites du périmètre de vol du patriotisme européen. Ici, la perspicacité de Youssef Hindi complète l’heureuse prémonition de Alain Soral : la révolte de la nation étatsunienne serait le point de départ du réveil et de la revitalisation des nationalismes d’Europe (Soral), mais les mutinés s’assureront que cette renaissance ait lieu sous leur étroit monitoring et en congruence avec les intérêts supérieurs de l’Amérique (Hindi).

    Dès lors, le trumpisme emprunte à la Doctrine Monroe (1823) le principe, aujourd’hui acquis, de non-ingérence européenne dans les affaires américaines, mais rejette sa contrepartie : les États-Unis ont un devoir divin l’immixtion dans les affaires du monde. À cet égard, les visées expansionnistes de Trump au Canada et au Groenland ont davantage d’affinités avec le Corollaire Roosevelt (1905), selon lequel les USA ont un devoir de police international.

    Par une ironie de l’histoire, il s’avère que la Doctrine Monroe consistait à protéger l’Amérique des interventions européennes sur le Nouveau Monde, alors que le Corollaire Roosevelt, qui a les faveurs de Donald, modélise et justifie l’interventionnisme américain dans le monde. Les observations fines de Youssef Hindi suggèrent qu’en anglo-saxon (proto)typique, Trump cultive une vision inégalitaire de la souveraineté.

     

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  • Le 19 janvier, Biden a été officiellement intronisé franc maçon.
    Ces jours ci, l’Angleterre a signé un traité avec l’Ukraine avec accord de défense et exploitation des richesses en hydrocarbures.

     

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