Ça va vite avec le patron, et pensant moi même à une vitesse similaire, je n’ai aucun mal à le suivre. Oui, j’affiche une petite satisfaction personnelle, je ne le fais pas souvent.
Cela dit, Platon était beaucoup plus dialecticien qu’on ne le croit. C’est surtout que l’idéalisme de ce dernier a été sur-consideré par ses commentateurs (en réalité, par toute l’histoire de la philosophie), alors que Platon dit bien que la matérialisation de l’eidos est précisément sa manifestation sensible : par exemple, pour envisager une belle jeune femme, il faut avoir l’idée de Beau en, comme dirait Gadamer, pré-jugé. Ainsi, la belle jeune femme ou la belle bagnole participent, dans leurs singularités respectives, à l’eidos du Beau.
Platon a en réalité induit l’existence des Eidos à partir du fait que les attributs observés des choses sensibles (le beau, le bien, l’honnête etc) viennent forcément de quelque part, et qu’ils ne sauraient venir de l’esprit humain, étant lui-même corruptible. D’ailleurs, la modernité entendra, notamment par Descartes, ou une certaine interprétation de Descartes, revenir sur ce platonisme en soutenant précisément que c’est bien l’esprit humain, par son travail de mise en articulation des phénomènes observés, qui construit le sens du monde (cf. L’exemple du morceau de cire chez Descartes).
Mais cela demeure de la palabre de spécialistes, ça ne remet en rien la validité et la cohérence globale du propos.
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