Marceline Loridan-Ivens, que nous appellerons Marceline, et que nous surnommerons MaLI par souci d’économie de lettres, est une juive polonaise dont les parents ont émigré en France. Elle a subi les persécutions nazies et s’est retrouvée à Auschwitz puis elle est revenue. Depuis, elle est auréolée de son passage au camp et tout ce qu’elle dit ou fait est devenu merveilleux, comme Simone. Pour le Panthéon c’est loupé, y a déjà Simone et son jules.

Mort naturelle ou antisémitisme ?

MaLI est morte à 90 ans, si nos calculs sont bons : 2018 - 1928 = 90. Sur Wikipédia y a pas grand-chose, quelques films et courts-métrages mais comme tout le monde s’apitoie, pleurniche et hurle depuis sa disparition c’est qu’elle devait avoir quelque chose de particulier (sosie de Bob Dylan ?), ou alors elle a inventé un truc super.

On n’a pas trouvé mais si ça se trouve on est trop cons pour trouver. En tous les cas la mort de MaLI a déclenché un torrent de larmes du niveau de la disparition d’un chef d’État bien-aimé ou un truc de ce calibre. On a été à la pêche aux tweets d’hommage et là on a senti tout le bouleversement. On peut le dire : un tremblement de terre. On dirait les communistes réunis devant Staline en 1937 qui applaudissaient debout pendant des heures et qui n’osaient pas s’arrêter de peur de partir aux sports d’hiver en Sibérie.

Le plus beau tweet émane de Manuel Valls, qui ne nous avait pas habitués à la pareille pleurniche – il fait tout le temps les yeux méchants –, avec son « Non pas toi Marceline ! »

Manu, qui a quand même été Premier ministre, même s’il a été nul, voire traître à la nation, et à un niveau que l’avenir nous dira, mais on subodore le pire, oui, les attentats..., eh bien Manu ne semble pas savoir que les femmes déportées meurent aussi. Hélas, Manu la tremblote (il a dû choper ça pendant un dîner du CRIF où il s’est fait engueuler comme du poisson pourri pour ne pas avoir été assez dur avec Soral & Dieudonné), les juifs aussi ont le droit de mourir, c’est dégueulasse mais c’est comme ça. Les goyim eux, peuvent crever, d’ailleurs ils crèvent par paquets de mille depuis 1914.

On se dit OK, c’est Manu, on le connaît, il est un peu fêlé depuis que les malins du CRIF qui lui avaient promis la présidence de la République contre sa traîtrise l’ont balourdé à la poubelle de l’Assemblée, il est à gauche en France et à droite en Espagne, il est israélien en Israël patati patata, heureusement, il y a plus raisonnable : Aude Marcelin, pardon, Lancelin.

Bien ouej, le coup du matricule, ça tape au plexus. Et puis Aude révèle l’invraisemblable : MaLI a été balancée, ce qu’on trouve – et là on n’est pas en train de déconner – absolument abject, car on sait ce que c’est que de se faire balancer par les salopes de collabos d’aujourd’hui. La seule chose qu’on peut faire c’est des listes, ça soulage et puis ça promet des lendemains qui chantent, des courses à pied dans Paris... Sur le coup on se sent solidaires de MaLI et de sa famille, même si son daron était un fieffé sioniste. Personne n’est parfait.

Donc MaLI est déportée, elle revient, et depuis, enfin depuis peu, on la voit partout, à la télé, dans les écoles, en train d’engueuler les mômes qui connaissent pas leur Shoah par cœur. Notez bien que la Shoah a remplacé carrément tous les cours d’Histoire et d’EMC, l’ancienne instruction civique. Il aurait fallu expliquer doucement à MaLI que les mômes d’aujourd’hui, en grande majorité des trous du cul, sont nuls à chier des boules de pétanque chauffées à blanc, et qu’ils ne connaissent pas plus la Shoah que la place de leur ville sur la carte de France.

La faute aux profs de gauche, hum, influencés par les trotskistes de l’Éducation nationale, comme quoi il peut y avoir de sacrés bugs système. Toute la gauchosphère a tenu à rendre hommage à MaLI, sans donner de raison valable, car nous des mamies sympas et joyeuses on en connaît, mais tout le monde a l’air de s’en foutre dans l’élite médiatico-politique.

C’est marrant, Aude et Raphaël se détestent, s’envoient des insultes à travers Twitter mais sur Marceline, c’est l’union sacrée. France Inter et France Culture, les deux sœurs sionardes, déroulent le tapis rouge et nous font des spéciales comme pour la mort de De Gaulle. Y a même l’assassin de la Libye, Nicolas Sarkozy, qui verse sa larme, c’est mieux que de verser des bombes sur Tripoli :

L’embarras du Shoah

Bref, vous l’aurez compris, ce concert de chialeuses n’est qu’un message envoyé au lobby qu’on pourrait traduire par « I love Israel », « ich bin bien soumis », « filez-moi un job de pute ». Nous, on aimerait bien que ces mêmes zozos versent des larmes sincères pour la disparition de la mère Denis ou de mamie Nova. Mais ces deux dernières n’ont pas fait l’école d’Auschwitz (Sup d’Ausch, dit aussi Sup Douch’ par déformation de langage) et du coup sans diplôme, bah, pas d’hommage.

La chanceuse Marceline a eu en 2015 son émission rien que pour elle :

Et elle, qui va lui rendre hommage ? Pourquoi elle a pas son émission ? Elle a pourtant aussi bon caractère que Marceline :

Ah attendez, on a le tweet de Xavier Couture, ex-patron de Canal et aussi un peu de TF1 qui a oublié un accent circonflexe sur le « i » de disparaît :

Pour lui c’est carrément une perte pour l’humanité, rien que ça. Bon, nous on attend les équations que Marceline a trouvées, la percée qu’elle a faite en biologie moléculaire ou dans le domaine des idées. Peut-être une nouvelle ouverture aux échecs (h4-g4-f4 ?), l’ouverture Auschwitz, on sait jamais...

Post scriptum

On est injustes, on nous dit dans l’oreillette que Marceline a signé le Manifeste de 250 contre le nouvel antisémitisme !