Les Marseillais musulmans seraient victimes de discrimination selon deux chercheurs de l’Institut sur le monde arabe et musulman.
"Les musulmans de Marseille font face à une discrimination inquiétante" ; "Les musulmans de Marseille se sentent abandonnés par leur ville" ; "La moitié des musulmans marseillais ne se sentiraient pas bien dans leur ville".
Ces affirmations tournent depuis hier sur le Net, alimentant des sites et des blogs dans toutes les langues. À l’origine de ces allégations, le rapport présenté lundi par l’Open Society Foundation, organisme privé créé par le financier milliardaire américain George Soros qui a "exploré la situation des musulmans dans onze villes européennes".
Pour Marseille, l’étude a été confiée à deux chercheurs de l’Institut sur le monde arabe et musulman (Françoise Lorcerie et Vincent Geisser), implanté à Aix. Bigre, à première vue, on dirait que c’est du sérieux. Aussi, c’est avec effroi qu’on découvre dans cette étude de 315 pages que les musulmans marseillais sont maltraités… dans tous les domaines : à l’hôpital, où l’islam ne serait "pas respecté", où les soignants feraient preuve d’une "méfiance croissante" à leur égard.
En matière de logements sociaux, les musulmans seraient confrontés à une "hiérarchisation socio-ethnique". À Marseille, ils seraient les victimes d’une "logique de sécurisation des quartiers populaires à forte concentration d’immigrés". Leur relation avec les policiers serait "imprégnée de pratiques coloniales".
Observons toutefois que la police est "moins raciste" que les états-majors politiques et les médias régionaux, porteurs du même "discours stéréotypé stigmatisant et sécuritaire". Bref, à en croire nos sociologues aixois, Marseille, qu’on croyait multiculturelle et plutôt accueillante, est en fait une ville "divisée et xénophobe". Mais au fait, ils se basent sur quoi ces chercheurs ?
Pour asséner de telles vérités, on imagine qu’ils ont dû recouper les statistiques, composer des panels, visiter les mosquées, solliciter les associations, éplucher les politiques, analyser les discours… Rien de tout ça. Leur méthode ? Ce que les journalistes appellent un "micro-trottoir", sorte de mini-sondage récréatif sans aucune portée scientifique. Le leur a été réalisé dans le seul 3e arrondissement.
En tout et pour tout, 100 Marseillais se déclarant musulmans et 100 autres se déclarant non musulmans ont rempli un questionnaire. Le tout a été complété par six "focus" (groupes de discussions) et des "entretiens avec des autorités locales". Et hop, voilà pour le substrat scientifique. À l’arrivée, on ne s’étonnera pas que la plupart des conclusions ne soient ni sourcées ni démontrées. Avec quelques "perles" : savez-vous par exemple que "la délinquance s’est nettement améliorée au cours des 4 ou 5 dernières annéesà Marseille qui ne se distingue plus des autres villes françaises en terme de criminalité" ?
En revanche, pas un mot sur l’OM...