Le bâtonnier de Paris, Me Pierre-Olivier Sur, a appelé vendredi 11 décembre à la mobilisation pour la défense de libertés publiques qui sont selon lui « en recul » depuis l’instauration de l’état d’urgence.
Lors de la rentrée solennelle du premier barreau de France, Me Sur, qui effectuait là sa dernière grande prise de parole publique comme bâtonnier – il cédera sa place en janvier à Frédéric Sicard, après deux ans à ce poste – a lancé :
« Il y a en ce moment quelque chose qui recule dans nos libertés publiques. Nous avons commencé notre action contre la loi sur la surveillance et nous la terminons en plein état d’urgence. Si les mesures de sûreté administratives sont évidemment nécessaires, rien ne justifie qu’on déroge au droit. Plus que jamais, nous avons un rôle à jouer. »
Le bâtonnier a estimé que le recours à ce régime d’exception était « un subterfuge permettant à l’État de contourner le manque d’enquêteurs, de magistrats instructeurs et d’avocats ».
« La routine de la liberté redevient une conquête »
L’avocat s’est ensuite adressé à la ministre de la justice, Christiane Taubira, assise à quelques mètres de lui, et a « exigé » des pouvoirs publics « que l’état d’urgence soit limité dans le temps, que les procédures prévoient le respect des droits de la défense et soient soumises au juge judiciaire » pour éviter toute dérive.