Le procès de Klaus Barbie s’est déroulé du 11 mai au 4 juillet 1987 devant la cour d’assises du département du Rhône, au palais de justice de Lyon.
La parole est à la défense. Maître Vergès d’abord. Puis il cède la parole à son confrère du barreau de Brazzaville, maître Jean-Martin M’Bemba, puis à maître Nabil Bouaïta arrivé d’Alger la semaine dernière pour se joindre à eux. Ils évoquent les massacres perpétrés dans tous les pays du monde, en France, en Algérie, à Sabra et Chatila. Ce qui provoque des réactions violentes sur les bancs des avocats des parties civiles.
Jacques Verges à propos du procès Barbie :
« À Lyon il y avait une mise en scène incroyable. Vous avez une salle des pas perdus transformée en tribunal, avec 700 places. Un tribunal surélevé par rapport à la salle avec un escalier pour monter. C’est EUX qui avaient préparé le spectacle. C’était à nous ensuite, dans ce décor, d’improviser notre pièce. [...]
Euphorisant. Se dire qu’ils sont 39 et moi je suis tout seul. Cela veut dire que chacun d’eux ne vaut qu’un quarantième de ma personne. En face ils se disaient, qu’est-ce que ce salaud va encore inventer aujourd’hui ? Et on attendait avec impatience l’invention du salaud et comme le salaud a de l’imagination, chaque jour il inventait une affaire nouvelle. »
Maître Brahimi (avocat algérien) à propos du procès Barbie :
« Personne d’autre n’eut été capable de faire ce qu’il a fait. Il a fait dérailler une immense machine qui a voulu faire du procès Barbie le procès de l’Holocauste, mais en fermant à double tour tout ce qui pouvait attirer le regard sur les crimes contre l’humanité commis en Algérie, en Afrique noire, l’esclavage, etc. »
Barbie sera condamné le 4 juillet 1987 à la prison à perpétuité « pour la déportation de centaines de Juifs de France et notamment l’arrestation, le 6 avril 1944, de 44 enfants juifs et de 7 adultes à la maison d’enfants d’Izieu et leur déportation à Auschwitz [1] »
Partie 1 :
Partie 2 :
Alain Soral sur le procès Barbie et la soumission à la logique tribale (extrait de l’entretien de janvier 2012, partie 5) :