Au-delà de l’aspect strictement procédurier, l’interdiction ferme des autorités algériennes envers le comédien français Dieudonné de se produire en Algérie pour des raisons « strictement administratives » doit-elle être interprétée comme un signe d’alignement d’Alger sur la position officielle du gouvernement français vis-à-vis de cet artiste proscrit dans son pays, interdit de spectacle et boycotté par la quasi-totalité des médias dominants pour – soi-disant – ses positions antisémites ?
Cette annonce coïncide avec de nouveaux déboires rencontrés par l’humoriste le plus populaire de France, mais jamais présenté par les médias sans lui adjoindre le qualificatif de « controversé ». Samedi, dernier, plusieurs journaux avaient fait état d’un « scandale » qu’aurait provoqué Dieudonné et son équipe lors de la présentation d’un nouveau spectacle à Nice. Selon cette presse, la propriétaire d’un château aurait loué ce lieu à l’humoriste sans savoir que c’était pour un spectacle de Dieudonné. Le quotidien Ouest France a écrit, à ce sujet, que « ce n’est pas la première fois que l’humoriste se produit dans un lieu sans avoir averti les propriétaires auparavant. Le 30 mars dernier, Dieudonné est ainsi monté sur scène à la Comète, une salle municipale de Bayeux, sans que la municipalité en soit informée ». Le même grief est retenu contre lui par le département d’Azeddine Mihoubi.
Le ministère de la Culture a, en effet, démenti dans un communiqué rendu public tard dans la soirée d’hier, que l’humoriste français ait été interdit de se produire à Alger, en indiquant que ce dernier « n’a pas respecté la législation algérienne ». Le communiqué précise que l’humoriste avait annoncé son spectacle « sans avoir respecté la procédure juridique en vigueur en Algérie » puisqu’il n’a pas présenté sa demande par l’intermédiaire d’une agence de droit algérien et n’a pas loué de salle de spectacle.
Dieudonné avait dénoncé, dans une interview exclusive à Algeriepatriotique « une volonté d’extermination méthodique, organisée et systématique » du lobby sioniste dont les organisations « se sont installées en France pour contrôler à peu près tous les secteurs de l’activité de ce pays, que ce soit au niveau politique ou médiatique, ainsi que toutes les institutions judiciaires ou administratives ». Ces organisations, avait-il accusé, « agissent pour les intérêts d’une autre nation, Israël, et musellent, évidemment, la culture française et le peuple français dans sa volonté d’expression antisioniste ».
L’humoriste français avait expliqué qu’il était « conseillé, si l’on veut réussir dans le monde du spectacle [en France], de fustiger en premier lieu les musulmans ». « C’est, aujourd’hui, la catégorie la plus diabolisée. Ensuite, les Africains, de manière générale, les Noirs, les gens de l’Est aussi », avait ajouté Dieudonné dans la même interview, en expliquant que « tous ceux qui cherchent à être indépendants, comme le Venezuela et tout peuple qui tente de s’émanciper de la domination de l’empire du nouvel ordre mondial » sont « stigmatisés et montrés du doigt comme étant des ennemis de l’intelligence ».