« Stop à l’invasion », aux migrants et à ceux qui leur viennent en aide : c’est le message qu’un groupe de skinheads est venu asséner à une association de solidarité le 28 novembre à Côme. Les images évoquent les groupes paramilitaires des années 1920, s’inquiète la presse italienne.
Mardi 28 novembre, vers 21 heures, des membres de Como Senza Frontiere (« Côme sans frontières »), un réseau d’associations d’aide aux migrants, étaient réunis pour une réunion quand une quinzaine de jeunes hommes au crâne rasé et au blouson noir ont interrompu leur discussion. « Une irruption dans le pur style squadriste », écrit La Repubblica, évoquant les groupes paramilitaires qui ont accompagné la montée du fascisme dans les années 1920.
Située à la frontière suisse, Côme est particulièrement concernée par la question des routes migratoires, rappelle le journal. Quant aux « squadristes » qui ont fait irruption, il s’agissait de membres de l’organisation d’extrême droite Veneto Fronte Skinhead, un mouvement né en 1986 et qui a été « l’un des premiers à importer en Italie la sous-culture skinhead ».
Ils se sont déployés autour de l’équipe et un porte-parole a entrepris de lire un texte réclamant la « fin de l’invasion » des migrants et de ceux qui leur viennent en aide, et dénonçant le « remplacement » du peuple européen. « Vous pouvez maintenant reprendre vos discussions sur la manière de détruire notre patrie et notre ville », a-t-il conclu, avant de tourner les talons avec sa bande.
D’après la police, indique encore La Repubblica, ils seront poursuivis, et certains d’entre eux ont déjà pu être identifiés grâce aux images, enregistrées par une association et largement diffusées.