Avec ces applications, le choix est tellement grand, que les femmes peuvent se permettre de multiplier les rendez-vous à l’infini, dans l’espoir , après comparaison des uns et des autres, de choisir le bon.
L’homme moyen, lui, n’a pas cette chance de pouvoir choisir et s’il veut obtenir le même type d’offre, grande et variée, il ne la trouvera que dans la pornographie - qui lui permettra d"expérimenter illusoirement les plus belles femmes dont il n’aura jamais accès dans le réel.
La femme expérimente dans le réel ce que l’homme expérimente dans le virtuel. L’un comme l’autre finit déçu voire désespéré.
Debord résumait cela ainsi : « Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation ».
Ainsi, la plupart des gens ne savent plus qui ils sont et encore moins ce qu’est l’Autre. Tout est mesuré et évalué selon les catégories et les représentations véhiculées par la culture marchande, celle qui cherche inlassablement à capitaliser et rentabiliser la moindre parcelle du vivant.
Le problème, c’est pas tant les applications - qui restent anecdotiques - que la « civilisation capitaliste » et son mode de production déshumanisant, qui amène nécessairement à une culture thanatique, sans vie...où ne subsiste finalement que la laideur et l’ennui, le désespoir et la désillusion.