Nous déclarons le 70e Festival de Cannes ouvert. Lily-Rose Depp baragouine à côté de Pedro Almodovar, président du jury. Tout est dit, non ?
Dans cet extrait de la cérémonie d’ouverture, Monica Bellucci embrasse un homosexuel. À l’heure où nous écrivons, nous ignorons si ce dernier est en bonne santé.
Le plus gros festival de cinéma s’est ouvert et tout le monde a l’air de s’en foutre, y compris nous. Pourtant, les organisateurs ont mis le paquet : pour la première montée des marches, culotte exhibée, seins à l’air, tétons apparents, la totale. Mais ça n’a pas réveillé d’un iota l’intérêt du peuple de France, ce monstre endormi. Il faudra faire mieux l’année prochaine. Il ne reste plus que la nudité intégrale avec ceinture de bombes pour faire croire à une quelconque subversion dans cette industrie culturelle, passée complètement sous la coupe de l’oligarchie. Cependant, si le cinéma est toujours le vecteur numéro un de l’enseignement du « bon » comportement mondial, avec comme objectif la fabrication d’un individu calculable et donc prévisible pour la dominance, les salles se vident au fur et à mesure que les films sont pompés.
Qui a envie de payer 10 euros pour se taper une pub de 90 minutes pour l’homosexualité, le féminisme, l’antiracisme, l’antifascisme, le progressisme (la franc-maçonnerie), le sionisme et l’american way of life ? Plus grand monde, et encore moins parmi les 15-25, le public chéri des producteurs et des Studios. Vous allez nous dire, Transformers 5 va encore cartonner, oui mais il faut de plus en plus de budget de production et d’investissement en marketing pour faire avaler la soupe américano-sioniste. En ce qui concerne Transformers : The Last Knight (sortie nationale le 28 juin), il a fallu 260 millions de dollars pour espérer capter l’attention du jeune public. Et ça ne fera que grimper, tant que les pontes du cinéma n’auront pas compris que l’immonde propagande qui dénature le 9e Art fait fuir les foules.
Cannes, c’est une pelletée de business, une louche de politique, et une cuillerée d’art dessous. Ce vendredi 19 mai au matin était projeté le film coréen Okja, l’histoire de la rencontre entre une petite fille et un monstre génétiquement modifié. La chose a la particularité d’être produite et diffusée (pas en salles mais pour les abonnés) par Netflix, et ça fait gronder « la profession ». Un film peut désormais être produit et diffusé à grande échelle sans passer par le filtre des salles. C’est-à-dire de la censure, politique, économique ou morale. Excitant !
La projo a été interrompue par des sifflets et un « problème de rideau », dû à une intervention divine ou à la trop humaine négligence des techniciens en charge de la séance. Pas le meilleur moyen de lutter contre cette nouvelle tendance qui fout la trouille à tout le milieu. Et la presse de suivre son maître, en bon toutou soumis…
Problème de format, salle infernale... Pour la presse, #Netflix n'est pas la bienvenue à Cannes
— Laura Terrazas (@LoraTerrazas) 19 mai 2017
The Meyerowitz Stories suffira-t-il à sauver la réputation de Netflix dans le monde médiatico-politique ?
Heureusement, Netflix a mis dans la balance The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach, un film choral sur une famille juive new-yorkaise. Ouf ! Mais le grand public – goy à 99% on le rappelle – se passionnera-t-il pour cette chronique familiale ultracommunautaire ? C’est tout le problème du cinéma actuel…
Le paradoxe dans cette histoire c’est que le monde du cinéma (les exploitants, distributeurs, producteurs et compagnie) voit ses règles et ses injonctions échouer devant la nouvelle consommation de films. Netflix a tué Canal+, qui a toujours fait raquer les pauvres, parce que son enrichissement était basé sur un contenu destiné aux catégories populaires. Mais à un prix qui a mis les abonnés devant un choix : soit regarder Canal, soit aller au cinéma. Au bout du compte, les Français ne vont globalement plus au cinéma (sans les cartes d’abonnement et autres opérations de promotion massive, le résultat serait pire encore), et la chaîne cryptée, assise sur son tas d’or, a dilapidé son trésor en salaires indécents et finalement perdu son public. Il est dommage que l’idée Netflix soit américaine, car elle aurait pu être européenne. Mais l’Europe est encore une métastase mondialiste…
Que ce soit dans le domaine du cinéma ou de la politique, le journaliste officiel, encarté, a montré ses limites. Il va où la dominance lui dit d’aller, et fait où on lui dit de faire. Pas le meilleur moyen de s’attirer les bonnes grâces des spectateurs et des électeurs. Il faut choisir son maître, désormais : l’Argent, ou les Gens. Et l’avenir dira qui a eu raison.