Trois coquins font face à la « justice » luxembourgeoise (si si, c’est possible). Il s’agit du journaliste français Édouard Perrin, des lanceurs d’alerte Raphaël Halet et d’Antoine Deltour. Quel est leur crime ? Avoir divulgué 30 000 pages sur les pratiques frauduleuses de multinationales (Apple, Ikea, Pepsi…) en matière d’évasion fiscale. Un petit délit pour démontrer un très gros délit.
Eh bien ces trois olibrius sont passés devant le tribunal correctionnel il y a deux mois, et les sentences viennent de tomber : Deltour, qui a fait fuiter les docs d’un cabinet d’audit, et qui risquait 10 ans de taule, a pris 12 mois de prison avec sursis, trois de plus que son comparse Hallet. Quant au journaliste, Perrin, il a été acquitté.
Ces superfirmes organisant en quelque sorte leur insolvabilité fiscale, des milliards d’euros échappent ainsi aux pays qui les hébergent et qui font leur richesse. Un pillage en règle, et dans les règles. Alors, quand un grain de sable vient enrayer la machine, eh bien la machine crie au scandale, à la machination, au « vol domestique », la charge dont les trois hommes ont été accusés.
Nous sommes évidemment de tout cœur avec ces citoyens qui font passer l’information du public avant leur carrière. Dans un monde occidental où les États ont moins de pouvoir que les multinationales, c’est à saluer.
Voici l’émission entière Cash investigation de France 2, qui avait révélé le pot-aux-roses, il y a quatre ans :
À un degré inférieur, il est encore question de gros sous avec le rachat par Canal+ de 50% de la principale société de Jamel Debbouze, Kissman Productions. Jamel gagne beaucoup d’argent mais en perd aussi beaucoup, en projets plus ou moins judicieux et/ou rentables. Quand il déclame à la presse qu’il ne s’intéresse pas aux comptes, à la gestion, tout ça, ce n’est pas exactement vrai : il achète de la pierre, comme le fait Jean-Jacques Goldman, sur qui VSD vient de nous « emprunter » des infos pour en faire un papier. Et que va faire Jamel chez Canal, la chaîne qui l’a vu naître, et qui diffuse son faiblard et très communautaire Jamel Comedy Club ?
« Ouais, je suis PDG. Non, je n’ai jamais appris tout ça. Tout se passe à l’arrache ! Je travaille comme au marché de Trappes ! Je ne fais pas la compta et la DRH. Ni la trésorerie ! Ni le fonds de roulement ! On est à découvert. C’est simple, avec Kissman, on n’a jamais fait un franc de bénéfice. » (Jamel au Parisien en 2012)
Tenez-vous bien, il va fournir des programmes, dont le Jamel Comedy kids, qui donne, en bon français : le théâtre comique de Jamel pour les enfants. Mais, n’était-ce pas déjà le cas ? L’humour de Jamel est depuis toujours destiné aux enfants, il n’a pas évolué d’un iota, depuis 20 ans que le comédien fait rire. Par prudence, Jamel en est resté à la gaudriole, ne pouvant ou voulant prendre le train de l’humour plus évolué, plus dangereux, l’humour politique par exemple. En 2015, la chaîne a cherché à lui faire adapter un format américain, encore un, Comedy central Roast, où des humoristes « assassinent » gentiment les invités. De l’antipromo, quoi. Jamel, c’est l’américanisation de l’humour pour les enfants.
Si les nouveaux dirigeants de Canal+ veulent vraiment retrouver leurs marges insolentes, plutôt que de ratisser les fonds de tiroirs américains de l’humour, ils n’ont qu’à faire venir Dieudonné en quotidienne et en clair. Un Dieudo Show casserait la baraque. Le problème, c’est que les « associations » très dissociatives risquent de hurler à la « Bête immonde ». C’est bête, et assez immonde.
La Bête immonde n’est pas morte pour tout le monde. Aujourd’hui, c’est un procureur allemand qui est allé farfouiller dans les archives des « malgré-nous », ces Alsaciens enrolés de force ou de gré dans la Wehrmacht pendant le dernier conflit mondial. Andraeas Brendel a passé au peigne fin les procès-verbaux d’interrogatoires des SS français qui ont participé au massacre d’Oradour-sur-Glane. Remettant en cause le concept de réconciliation nationale qui avait fondé leur amnistie. Qu’est-ce qu’il vient nous chier dans les bottes, celui-là ? Il est mandaté par qui ?
Andreas décrit sa mission au journal L’Humanité du 10 juin 2014 :
« Nous avons intenté quelque 1 500 actions en justice contre des crimes de masse commis en France, comme à Oradour, mais aussi en Europe de l’Est. Nous étions ainsi sur le point de pouvoir ouvrir le procès d’un ancien surveillant du camp d’extermination de Belzec, en Pologne. L’homme a été en place d’un bout à l’autre de l’existence de cette usine de la mort. Il était accusé de complicité pour le meurtre des 440 000 personnes qui y ont été gazées. Malheureusement, il vient de décéder… »
Grotesque poursuite, à l’instar des sous-fifres d’Auschwitz, qui avaient 20 ans à l’époque, un entendement et une responsabilité très limités dans la mortalité des camps de concentration. Les vrais responsables se sont soit suicidés, ont été suicidés, ou ont été pendus après 1945. Et on ne parle pas des hauts dignitaires nazis que se sont partagés Russes et Américains, parce que la justice, c’est bien, mais les fusées et le renseignement, c’est mieux ! Cela risquerait de fâcher le couple Klarsfeld, qui chassait les nazis que les Américains voulaient bien leur laisser... la justice pour la galerie.
Qui, en 2016, a intérêt à rallumer la flamme de la discorde dans la population française ? Qui a intérêt à exhumer la moindre injustice de son contexte « 39-45 » pour en faire un exemple médiatique ?
Décidément, il y en a qui ne veulent vraiment pas de la réconciliation nationale !