L’Institut Civitas devient un parti politique
L’association Civitas, proche de « l’extrême droite » catholique, se revendique désormais comme un « mouvement politique inspiré par le droit naturel et la doctrine sociale de l’Église catholique ».
Considéré comme le bras séculier de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX, traditionalistes lefebvristes), Civitas a vu sa structure de gestion « agréée en qualité d’association de financement » de parti politique, selon une décision parue le 12 juin au Journal officiel.
Une annonce qui a ému le député de gauche Olivier Falorni, dénonçant un « scandale » dans un courrier au ministre de l’Intérieur transmis mardi à l’AFP.
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« Le contribuable n’a pas à financer le fonctionnement d’une association qui prône la discrimination, prêche la haine, conteste la démocratie », a ajouté le député de Charente-Maritime. Comme tout parti politique, Civitas, qui s’était illustré lors de la mobilisation contre le mariage homosexuel en dénonçant « l’homofolie », peut désormais recevoir des dons jusqu’à 7 500 euros par personne, avec une possibilité de réduction d’impôt de 66 %.
« Je ne peux accepter qu’on ait demain des bulletins de vote Civitas alors que cette organisation, prône une théocratie totalitaire, ne s’intègre pas dans le champ d’une république laïque », a poursuivi le parlementaire, qui a écrit lundi au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour dénoncer ce « véritable scandale ».
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Joint par l’AFP, le président de Civitas, Alain Escada, a dit ne pas voir « pourquoi les mouvements pro-vie, pro-famille, catholiques enracinés ne pourraient pas disposer d’une représentation politique autonome ».
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« Il est évident que nous sommes aujourd’hui des orphelins politiques », a-t-il relevé, en disant ne pas se reconnaître, par exemple, dans le programme du Front national.
« Le calendrier ne nous permet pas d’envisager l’échéance de la présidentielle, mais il est évident que nous allons tenter de jouer un rôle en faisant entendre notre point de vue », a encore indiqué Alain Escada, disant défendre « une troisième voie, celle du catholicisme social, entre le libéralisme capitaliste et le socialo-marxisme ».
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Invité sur RTL le 29 juin 2016, Alain Escada fait face au système médiatico-politique, incarné par le « progressiste » Olivier Falorni (du Parti radical de gauche), qui se dit « démocrate » et « républicain », et l’animateur Yves Calvi.
La pointe d’Escada :
« De ne pas céder le pas au Grand Orient de France qui dicte visiblement à beaucoup d’hommes politiques ce qu’ils doivent dire et penser »
La réponse de Falorni :
« Les propos de monsieur Escada ce matin ce sont les mêmes que ceux que je lisais dans “Je suis partout” en 1943, je m’en souviens, et je n’ai pas envie de revivre ça dans notre pays »