Le rapport parlementaire sur les attentats de Paris vient de tomber. Georges Fenech et sa troupe pointent des « failles » dans le renseignement français. Des failles à 20 morts ici, 130 là… 1 000 à demain ?
La question que pose la presse – c’est toujours les mêmes questions, à croire que les journalistes mainstream ont tous le même cerveau – c’est « est-ce que les attentats auraient pu être évités ? ». Question inutile, puisque les attentats ont eu lieu. On ne perd pas de temps, on noie le poisson direct. On citera la réponse de Fenech au Monde, le journal qui symbolise la presse française (on ne s’acharne pas, c’est juste un symbole) :
« Il y a eu des failles de nos services de renseignement, les trois assaillants du Bataclan étaient tous archiconnus, tout comme les frères Kouachi. Notre rôle n’est pas de désigner des coupables, mais de faire un constat, objectif, qui est le suivant : il faut absolument tout revoir. Nous sommes sur des schémas qui datent des années 1980, à une époque où le terrorisme n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Il faut une ambition bien plus importante, pour rationaliser notre renseignement et le coordonner véritablement au niveau européen. »
On remarque, quand on est une personne de bon sens dotée d’une jugeotte moyenne, qu’à chaque attentat, on parle de « failles », de « refonte », de rationalisation, de croiser les fichiers, de ne pas lâcher les profils dangereux (en liberté ou en prison), toutes ces choses qui paraissent être le travail normal d’un service de renseignement.
Nous avons jeté un œil aux 39 propositions de la commission d’enquête : plus de cartouches, plus de fusion entre les services français et européens, création d’une agence qui chapeaute des agences, remplacer les soldats de sentinelle par des policiers, sécuriser les écoles. Et puis, en douce, une petite préconisation qui ne fait pas de bruit mais qui aura un véritable impact : la régulation des réseaux sociaux… comme si le terrorisme s’apprenait sur l’Internet, lieu de toutes les dissidences… Un amalgame chargé d’arrière-pensées politiques.
Sans aucun cynisme, on peut annoncer qu’au prochain attentat, on proposera « encore plus de plus ». La commission préconise même d’accompagner le développement des entreprises de sécurité privée. Ça tombe bien, à Béziers, Robert Ménard est en train de créer une sorte de « France d’après », le laboratoire de la sécurité future, avec des citoyens qui patrouillent en uniforme.
Las, sa garde biterroise a fait long feu, puisque la justice vient de la retoquer. À gauche, enfin, dans l’opposition locale, on hurlait à la création d’une « milice », le terme qui fait peur, et qui fait remonter les images nauséabondes des heures sombres de Vichy. Décidément, on n’en sortira jamais. La protection des citoyens et des bâtiments incombe à la mairie et aux agents mandatés, point barre. Mais Ménard a réussi son coup en coinçant la gauche, qui apparaît comme « désécurisante » pour un peuple qui n’aurait pas le droit de se défendre tout seul contre le danger terroriste, qui est, théoriquement, partout. Une petite bombe entre les communautés, mine de rien… Ingénierie sociale très pratique.
Les pragmatiques diront qu’un quidam en uniforme, avec un flingue et un coup dans le nez, ça sent la bavure sur ceux qui ont la gueule de l’emploi – terroriste ou pré-terroriste – et aussi la guerre de tous contre tous. La guerre civile, quoi.
Après Paris et ses attentats « inévitables », Béziers et sa milice cruelle, la troisième ville vedette du jour c’est Bordeaux : ses résultats du bac 2016 sur Internet sont entachés d’erreurs.
Des vies adolescentes peuvent être détruites : imaginez, Charles-Henri (le prénom a été changé, NDLR) qui croit avoir loupé son bac alors qu’il a bossé comme un dingue, que ses parents lui ont payé tout ce qu’il était possible de payer en cours privés, et qui découvre qu’il est recalé, et de l’autre côté (de la barrière sociale) Akim qui fait la fête dans sa cité parce qu’il repart avec une mention TB alors qu’il a zappé la moitié des épreuves à cause de l’Euro 2016, du coup il tire en l’air des rafales de kalach pendant que ses potes brûlent une centaine de bagnoles pour fêter l’événement (le premier bac depuis 50 ans dans la té-ci).
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Les premiers qui deviennent les derniers, et les derniers les premiers, l’horreur pédagogique ! Heureusement, les listes des reçus/recalés affichées à l’ancienne – sur du vrai papier – donnent les bons résultats. Fenech et sa bande ont raison : il faut se méfier de l’Internet, où toutes les fariboles sont possibles, et faire confiance à l’Autorité et aux médias officiels, qui savent ce qui est bon pour nous.
Relativisons enfin ce bug informatique qui touche les bacheliers de l’académie de la ville à Juppé, notre futur président, s’il faut en croire les oracles : les résultats du bac sont d’une certaine manière faux, et pour tout le monde. Chacun sait en effet que cet examen est surnoté, pour que 80% des bacheliers l’obtiennent, c’est la directive Jack Lang, qui a toujours désiré le bonheur des jeunes. La vraie sélection « naturelle » s’opère après deux ans d’études supérieures, où les niveaux « augmentés » se retrouvent dans une proportion de 30% devant un mur. L’hypocrisie socialiste, voyez-vous. C’est pareil pour la commission parlementaire sur les attentats. La tromperie est un principe oligarchique.