Les étudiants sont à la pointe de l’avenir de notre pays. Depuis que le socialisme a ouvert les portes de l’Université à nombre de bacheliers, en diminuant la sélection à l’entrée, les effectifs estudiantins ont explosé dans notre pays, faisant craquer certaines facs et leurs directeurs (exemple à Nantes). Les statistiques officielles font état de 2 500 000 studieux (c’est pour ne pas redire étudiants), dont une majorité de filles. Les garçons étant plus représentés dans les filières professionnelles pré et post-bac. Le privé concerne un étudiant sur six, et les étudiants étrangers sont dans une proportion de un sur huit, ce qui fait 300 000 tout de même. La tradition d’accueil française n’est pas usurpée.
Après cet étalage de chiffres, revenons à ce qui nous intéresse, la politique. Et plus précisément, l’engouement des étudiants pour la politique. Avant, dans les années 60-70, la majorité des étudiants était de gauche. Il y avait des universités de droite (Assas et son droit) mais elles étaient minoritaires. La démocratisation de l’accès à l’université a propulsé les fils et filles du peuple dans les couches supérieures de la population. Gros ascenseur social en perspective. Puis, dans les années 80, tout s’est grippé. En 2017, les filières courtes (bac+2 ou 3) ont l’avantage de donner un métier avec des débouchés réels, un salaire plutôt correct, et qui ne rebute pas les employeurs. Ce qui n’est pas le cas des écoles de commerce, qui restent chères, privées, et qui ont moins d’adeptes aujourd’hui que les écoles d’ingénieurs, dont les diplômés trouvent toujours à se placer.
Ce sont cinq étudiants de Télécom Paris Tech qui ont mêlé trois techniques de calculs – big data, réseaux sociaux et sondages classiques – pour pondre une prévision de premier tour. Voici leur quarté, dans l’ordre :
Marine Le Pen 24,13%
François Fillon 21,77%
Emmanuel Macron 20,32%
Jean-Luc Mélenchon 18,66%
Ces cinq loustics ont combiné « big data d’Internet, données socio-démographiques et économiques, et sondages », en partant de données dans le temps et l’espace (départements), pour définir quatre catégories d’électeurs :
le bloc de gauche
le bloc du centre
le bloc de la droite
le bloc de l’extrême droite
Bon, là on veut pas dire, mais ils ont rien inventé. On vous passe la démonstration, qui fait trois pages sur le site du Point, et de toute façon on vous a livré le résultat. Attendons voir si le vote du 23 avril au soir correspond. Auquel cas les 5 gus seront des héros nationaux. Sinon, c’est le chômage à vie.
Plus rapides et moins spectaculaires, les étudiants de Sciences Po Strasbourg qui ont livré leurs intentions de vote. Avant de dévoiler le résultat de cette micro-élection corporatiste, sachez que les IEP (Instituts d’études politiques) sont au nombre de neuf en France, et que l’IEP Paris est la plus demandée. Chaque IEP a sa spécialité, le journalisme pour Lille, l’Europe pour Strasbourg, le Maghreb pour Aix. Et maintenant le résultat, que vous attendez tous. And the winner is… Benoît Hamon !
On est à pratiquement 80% de vote à gauche, si on inclut Macron à gauche. Ce tableau confirme la nette inclination social-démocrate des journalistes, et leur prisme pro-Système quand ils rentrent en fonction : ce sont de bons petits gauchistes, plus ou moins énervés. Autrement dit, antinationaux dans leur écrasante majorité. Il est vrai qu’avouer son patriotisme dans une classe de journalistes en herbe, c’est meurtrier pour la carrière. Et puis la presse nationale est minoritaire : elle ne touche quasiment aucune subvention publique et ses sponsors ne se bousculent pas. On est loin de Mediapart et les bonnes fées oligarchiques qui se sont penchées sur son berceau. Sans oublier le cadeau de millions d’euros de TVA non versée à l’État. Autant dire que Mediapart est une coprod État visible-État profond.
Dans le même ordre d’idées, en plus prolétarisé, l’université de Lyon 2 se caractérise par sa forte proportion d’antifas et de gauchistes sincères, qui luttent en quasi-permanence contre le FN, le fascisme, le nazisme, enfin tout ce qui donne une raison de vivre aux petits-enfants de Mai 68. Le 10 avril 2017, le site La Horde annonçait une « conférence publique sur l’extrême droite » œuvre du Collectif des étudiant-es de Lyon contre l’extrême droite.
Là, on est assez loin de la carrière professionnelle, sauf si on espère entrer dans un parti ou un syndicat pour militer, c’est-à-dire toucher des subsides de l’État. Car une carrière politico-syndicale est possible à gauche, via les officines trotskistes, dans lesquelles le PS pioche pour ses futurs cadres (Dray, Cambadélis et cie). Une forme de parasitisme productif sympathique qui permet de peser sur la société tout en arguant qu’on l’améliore. Ces improductifs (on parle des antifas, pas des militants en général) passent leur temps à chasser un dragon pour le compte d’une oligarchie qui se frotte les mains :
Cette conférence se déroulera en trois temps : dans un premier temps nous nous intéresserons au vote FN dans les classes populaires ; ensuite nous questionnerons les liens entre le FN et les groupuscules d’extrême-droite, et le caractère anti-systémique revendiqué par ce parti. La fin de la conférence s’ouvrira sur un espace de discussion et de proposition sur la lutte contre les idées d’extrême droite en général.
Le premier point est intéressant : les « antifascistes » de 2017 (c’était autre chose en 1941 sur le front de l’Est) sentent confusément que le peuple leur échappe. D’ailleurs, le nombre de voix totalisé par l’extrême gauche dans une vraie élection nationale le prouve, et il est loin du résultat de l’IEP Strasbourg : l’antifascisme culmine à 3-4% et les gens sérieux s’en foutent. Le peuple n’a rien à glander des fouteurs de merde, ça n’augmente pas les salaires. Du coup, qu’en pensent les antifas ? Eh bien que le peuple est à « éduquer », ou rééduquer. On a vu le résultat au Cambodge dans les années 70...
Ne ratez surtout pas l’anniversaire du tremblement de terre politique du 21 avril 2002, que La Horde rappelle opportunément.