Jean-Jacques Bourdin, l’homme au micro d’Argent (celui de Patrick Drahi), recevait ce matin le leader de la gauche non socialiste, Jean-Luc Mélenchon.
Bon, l’image est un peu fixe, mais au moins il y a le son, et c’est ce qui compte, en politique.
« Ou bien le Front national était interdit comme un parti dangereux pour la démocratie, ou bien c’est un parti qui a des élus, c’est le cas, comme les autres et dans ce cas y a pas de raison pour un banquier de faire de l’ostracisme, d’ailleurs les banquiers en général ils ont pas de morale... Alors je plaide pas pour que ils aient de l’argent mais je suis d’accord pour leur donner ce coup de pied de l’âne et dire aux banquiers “ayez pitié du Front national”. »
Traduction, en creux : l’extrême gauche, pourtant théoriquement opposée à la Finance, au Mur de l’Argent, obtient plus facilement de l’argent (« on me prête 8 millions que je n’ai pas ») du Système que le Front national qui, lui, est nationaliste. C’est à n’y rien comprendre. À moins que ne joue un facteur au-dessus des banques, une sorte d’injonction politico-économique qui ait intérêt à ne pas promouvoir le nationalisme. Mais n’allons pas si loin dans les conjectures. Il se peut que les banques aient tout simplement peur de l’accusation de « fascisme », un danger fasciste établi opportunément par la gauche. Il y a donc deux murs, celui de l’Argent, et celui de la contention nationaliste, les deux s’entendant à merveille pour empêcher l’avènement d’une politique française indépendante et... française.
Alors soyons précis, Mélenchon est moins soutenu par le lobby bancaire que le candidat Macron, qui en est issu. Justement, il est question de l’utilité d’une candidature PS au milieu des deux aspirateurs électoraux, Mélenchon et Macron. Pour que le public fasse bien la différence entre ces deux post-socialistes, le candidat du Front de gauche bénéficiera de l’appel téléphonique d’un trader, face auquel il pourra enfin invectiver le mur de l’Argent, selon la bonne vieille recette de la gauche anticapitaliste :
« La sphère financière est un parasite qui gangrène l’économie réelle du monde. »
« Les traders ont une activité immorale et malhonnête. »
"Vous êtes un marchand de salades !" Vif échange ce matin dans #BourdinBDV entre @JLMelenchon et Nicolas, trader #BourdinDirect pic.twitter.com/tV8uYnZ8lB
— RMC (@RMCinfo) 9 janvier 2017
Cependant, les vieilles lunes internationalistes de Mélenchon ressortent immanquablement :
« Il n’y a pas d’autre moyen humain que d’accueillir les réfugiés quand ils sont là. »
« La masse des gens qu’on a vus arriver cet été en cohue étaient des gens qui fuyaient la guerre. »
« Je donnerai des papiers à tous les travailleurs sans papier. Ils ont le droit de rentrer chez eux la tête haute ! »
L’axe transatlantique Mélenchon-Huppert
De l’autre côté de l’Atlantique, au même moment ou à peu près, à Los Angeles, la cérémonie des Golden Globes américaine accouchait d’une récompense à la Française Isabelle Huppert pour son rôle de « femme violée » dans le dernier Paul Verhoeven.
Son discours de remerciements pleurnichard, qui pulvérise les frontières du ridicule, rappelle les ravissements écarquillés de l’allumée Clinton, avant qu’elle ne disparaisse dans sa chambre d’hôtel le soir du 8 novembre 2016. Écoutons-la :
« Il y a des gens du monde entier dans cette salle, de Chine, du monde arabe, d’Amérique, d’Europe, n’attendez pas du cinéma qu’il dresse des murs et des frontières ! »
Bref, un vrai discours de « no border », directement inspiré du cahier des charges de Soros. Est visé le nouveau président américain, Donald Trump, qui entrera en fonction le 20 janvier, et qui a prévu de construire un mur contre l’immigration mexicaine illégale. 20 à 30 millions de Mexicains vivent et travaillent aux États-Unis, dont 3 millions seraient expulsables, selon le leader républicain. Mais le système culturo-mondain a trouvé encore plus tarte qu’Huppert : Meryl Streep. Une actrice révélée au monde entier lors de la diffusion de la série télévisée Holocauste, en 1978, dans laquelle elle incarnait une gentille Allemande anti-hitlérienne mariée à un juif allemand, joué par James Woods. Presque 40 ans après son sacre holocaustique mondial, Meryl prend son courage à deux mains manucurées et se lance dans une diatribe anti-trumpique :
Meryl utilise toutes les grosses ficelles de sa technique émotionnelle (voix haletante, puis voix cassée dans les passages les plus douloureux) pour nous faire comprendre que Trump c’est pas bien. On sent que l’hyperclasse de la côte Ouest n’a pas digéré le retour en force du petit Blanc américain, du red-neck raillé depuis des lustres, dans les médias et les films, par exemple ceux des frères Coen. Le speech de Meryl sent la bien-pensance de niveau 1, celui d’un enfant de 12 ans abreuvé de publicité pour la « démocratie » sorossienne, une démocratie dont tout le monde sait qu’elle est fausse.
« Hollywood croule sous les gens venus d’ailleurs et les étrangers [...] Si vous les mettez tous dehors, vous n’aurez plus rien à regarder que du football américain et des arts martiaux mixtes, qui ne sont pas de l’art »
Les mauvaises langues sexistes diront qu’il n’est pas étonnant que ce soit des femmes qui sortent de telles niaiseries, sauf qu’on peut trouver aussi limité de l’autre côté de la frontière des sexes, si elle existe encore. La réaction de Benoît Hamon à l’interview de Bachar al-Assad par les députés LR, dont Thierry Mariani, en service commandé pour François Fillon, ne dépasse pas le vibrato humaniste des deux pleureuses. Les mauvaises langues sexistes antisocialistes expliqueront cela par la congruence entre le féminisme, le socialisme et le libéralisme anglo-saxon.
La bombe Belkacem
Convaincu d’incarner le Progrès et le Bien, le socialisme français ajoute chaque jour sa pierre dans le jardin de l’injustice. Notre spécialiste en la matière, c’est Najat Vallaud-Belkacem, véritable star de cette rubrique.
Le ministre de l’Éducation nationale socialiste a réussi, trois mois avant un premier tour très délicat pour son camp, et 11 jours avant une primaire encore plus glandilleuse pour son candidat – Manuel Valls – à se mettre les profs et les syndicats de profs à dos en augmentant la prime annuelle des recteurs d’académie de 10 000 euros ! Une folie à l’heure des resserrements de budgets, des salaires de profs non augmentés depuis quatre ans, de la chute des vocations et de l’explosion de l’absentéisme. On a tous compris qu’il fallait récompenser les relais de la propagande réformiste du ministère, qui ont appliqué son plan délirant depuis 2012.
Un plan qui a abouti à un désastre pour le niveau des élèves, et à une réaction de panique des parents, qui se sont précipités vers le privé. On n’ira pas jusqu’à dire, comme certains, que ce travail de destruction du service public de l’éducation a pour but de privatiser l’enseignement dans un mouvement de dérèglement libéral global, mais le grand miracle du socialisme franc-maçon a consisté à renforcer l’enseignement catholique en France !
Pour énerver un peu plus les Français, qu’ils soient de droite ou de gauche, le revenu moyen mensuel d’un recteur d’académie se situe en 7 500 et 8 000 euros, sans oublier désormais 37 000 euros de primes annuelles. Plus voiture de fonction et chauffeur. La technocratie française à l’état pur, alors que les profs sont mal payés. Le montant de la surprime des recteurs équivaut tout simplement au salaire annuel d’un précaire de l’enseignement. Boum.