Le tribunal des flagrants délits politiquement incorrects
Chaque émission à succès prend la place de tribunal médiatico-politique. Toutes les vedettes s’y précipitent car on y vend très bien sa came, on est y surexposé, et le gros public acheteur obéit aux consignes de vote/vente. C’est prescripteur, disent les spécialistes du marketing télévisuel.
Il y a cinq ans, l’émission dominante, c’était Le Grand Journal de Canal+, aujourd’hui à l’agonie. On y distillait la pensée unique, le règlement intérieur du Système : untel était « bien », untel « pas bien ».
En 2016, c’est TPMP (Touche pas à mon poste) qui tient la corde. Si l’on est un artiste et qu’on veut exister, il faut s’y rendre, et subir ce tribunal. Les hommes politiques n’y passent pas encore, question d’image, mais ça ne va pas tarder, car on y touche un public facile à influencer : les jeunes. Et les jeunes, ça vote.
Booba était l’invité de Cyril Hanouna le 31 mai 2016 sur D8. Le chroniqueur Matthieu Delormeau, qui se fait verser des nouilles dans le slip pour conserver son poste, attaque Booba sur une phrase jugée homophobe. On est bien au tribunal, LGBT en l’occurrence. S’il ne s’attendait pas à cela, Booba ne se démonte pas. L’émission est censée être de divertissement. Mais il n’y a pas de divertissement ni de promotion gratuits en télé, ce lieu de la (dé)formation des esprits.
« Oui mais voilà, c’est un exemple pour beaucoup de jeunes » (Delormeau de Booba)
Pour comprendre la force de la pression médiatique des lobbies dominants (médiatiquement mais non démographiquement), il faut savoir que Delormeau, placé à la télé par son « ami » Fogiel, a finalement arraché à Booba, sur proposition d’Hanouna, la réalisation d’un clip contre l’homophobie qui sera diffusé sur la chaîne télé de Booba, OKLM TV, dédiée à la « culture » rap.
Conclusion : les muscles de Booba n’ont rien pesé face à la puissance communautaire LGBT.
Le réveil du communautarisme français ?
Le communautarisme, cette maladie de la France, est partout. Il y en a qui tirent d’un côté, d’autres qui résistent à l’écartèlement du pays. Les communautaristes radicaux créant du contre-communautarisme, c’est même leur objectif.
Haziza, le sioniste ultracommunautaire, cherche en permanence à provoquer du communautarisme français, musulman, ou franco-musulman, afin de l’accuser en retour de « fascisme ». Comme toute réponse est criminalisée, ou en voie de l’être, il se trouve peu de voix courageuses pour s’opposer à ce totalitarisme et ces provocations.
Pourtant, il suffirait que les représentants de la culture française, qui ne supportent pas cette répression systématique, se lèvent ensemble et disent « stop », pour que l’hydre retourne dans son terrier. Mais comme chacun tient à sa place, son poste, son boulot, son standing, le communautarisme français n’est pas encore né. Cela viendra. C’est juste une question de rapport de forces. Face à ceux qui monopolisent la parole, des voix s’élèvent qui n’ont pas peur d’être criminalisées, ce qui demande un discours solide et rompu à toutes les attaques, même les plus basses.
Tariq Ramadan invité de Jean-Jacques Bourdin ce 2 juin 2016 :
« En France, aujourd’hui, vous avez une jeune génération de femmes et d’hommes, qui parlent français comme vous, qui comprennent la France comme vous, qui aiment la France comme vous. Il faut les entendre. Vous le savez, le climat en France est délétère, il est très pesant. Le gouvernement actuel, qui est en totale perdition, qui est abyssalement médiocre, est en train de déplacer le débat sur la question de l’identité. […] Aujourd’hui, ce que je dis à ces jeunes, c’est : “ne tombez pas dans ce pessimisme, ne tombez pas dans cette volonté de retrait, exprimez-vous en tant que citoyens, occupez-vous du budget, de l’environnement, soyez partout”. »
Un qui s’est opposé en son temps au communautarisme sioniste, c’est le revenant médiatique Tariq Ramadan. Considéré par les uns comme la voix des Frères musulmans en France, (ceux qui avaient pris le pouvoir en Égypte, avant de se le faire reprendre par al-Sissi), il est considéré par d’autres comme un intellectuel musulman, qui ose tenir tête aux communautarismes dominants. Qui sont, on le rappelle, le communautarisme sioniste et le communautarisme LGBT. Tous deux victimaires ET répressifs.
C’est possible : regardez ces attaquants qui tombent tout seuls dans les surfaces adverses, l’arbitre leur accorde souvent des penaltys, et une certaine impunité. On ne peut pas les toucher, ni même les effleurer, sinon ils se roulent par terre, le défenseur est averti, puis expulsé, la victime-bourreau transforme la pénalité, et son équipe gagne. Booba parlait de métaphore à Delormeau, eh bien voilà une autre métaphore. Ramadan ne tombe pas dans le piège ultracommunautariste, puisqu’il ne prend pas la défense aveugle de Benzema, qui s’enfonce dans un argumentaire antifrançais. Défense de rupture dans un procès médiatique ? Nous reviendrons sur cette stratégie...
En parlant de Ramadan, « Frère Tariq », comme l’appelait avec un double mépris (pour les chrétiens et pour les musulmans) la sioniste LGBT Fourest, on va parler du Qatar, de l’Égypte et de la France.
Aujourd’hui avait lieu le transfert de pavillon entre la France et l’Égypte sur un des deux BPC (le bâtiment de projection et de commandement « Nasser », le « Sadate » n’étant pas prêt), gros bijou à un demi-milliard d’euros qu’on a revendu aux Égyptiens après l’avoir promis aux Russes. Ce sont les Saoudiens qui ont avancé le fric. Saoudiens et Qataris se font la guerre par pays interposés, que ce soit en Libye ou en Égypte. Le Qatar soutient les Frères musulmans, qui garnissent les prisons égyptiennes, tandis que l’Arabie finance les grands projets égyptiens. La France, elle, joue sur les deux tableaux : elle vend des armes à l’Arabie, directement ou indirectement (via le Liban), et des parts de ses grandes entreprises au Qatar. Pourquoi les pays arabes ne profiteraient-ils pas de la mondialisation, des échanges culturels et des prises de participation croisées ?
C’est Mediapart qui a révélé que le Qatar finançait à hauteur de 3 millions d’euros la chaire de sciences islamiques de Tariq Ramadan à Oxford, un prof rémunéré 4 800 euros par mois (et à vie). En réalité, et en résumé, Ramadan fait le lien entre les « modernes » et les « rétrogrades » dans la lecture du Coran... visant à travers ces derniers l’interprétation saoudienne, qu’on appelle wahhabisme. On lui reproche néanmoins, dans une sorte de double-jeu, ou de jeu personnel, sa proximité idéologique avec al-Qaradawi, la sommité sunnite ultraorthodoxe, qui s’en prend à Israël et aux homosexuels, entre autres. On n’en sort pas.
Un jour, en France, il faudra être gay et sioniste pour être tranquille.