Un commando islamiste armé a attaqué tôt lundi des casernes de police et de l’armée à Ben Guerdane, dans le sud-est de la Tunisie, proche de la frontière libyenne. Les fusillades ont fait au moins 50 morts, dont sept civils, selon les autorités.
Au total, 33 djihadistes ayant attaqué à l’aube des bâtiments des forces de l’ordre dans cette ville du sud-est tunisien ont péri, ont indiqué les ministères de l’Intérieur et de la Défense dans un communiqué conjoint. Dix membres des forces de l’ordre ont également perdu la vie dans ces affrontements.
Le nombre total de djihadistes impliqués n’est pas connu, pas plus que leur identité. Les autorités ont cependant souligné que des opérations étaient toujours « en cours pour pourchasser les terroristes ».
Couvre-feu décrété
À la suite de cette attaque, les autorités ont imposé dans la ville un couvre-feu nocturne, qui sera en vigueur de 19h00 à 05h00, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
« J’ai vu un grand nombre d’activistes à l’aube, qui couraient avec leurs kalachnikovs », a dit à Reuters un habitant, Hussein, par téléphone. « Ils disaient qu’ils étaient de l’État islamique (EI) et qu’ils venaient attaquer l’armée et la police », a-t-il expliqué.
Le ministère de l’Intérieur a invité les habitants à rester chez eux tandis que les fusillades se poursuivaient dans le centre de Ben Guerdane, une ville de 60.000 habitants située à une trentaine de kilomètres de la frontière libyenne.
Bouclage de Djerba
En outre, rapporte l’agence de presse tunisienne TAP, les autorités ont bouclé la station balnéaire de Djerba, non loin de là, et fermé deux postes-frontières avec la Libye.
Ces violences interviennent alors que la Tunisie dit régulièrement son inquiétude à propos de la situation en Libye, pays voisin livré à un chaos qui a permis l’essor de l’EI. Craignant que le conflit libyen ne déborde sur son territoire, Tunis a creusé une tranchée le long de sa frontière, et des conseillers militaires occidentaux ont entrepris de former les unités de garde-frontières tunisiens.
Plus de 3000 Tunisiens sont partis combattre dans les rangs de l’EI et d’autres groupes djihadistes en Syrie et en Irak. Les responsables des services de sécurité tunisiens parlent de plus en plus de retours de ces djihadistes, qui rejoignent des groupes islamistes en Libye et franchissent clandestinement la frontière tunisienne.