Une manifestation réunissant différentes organisations féministes a eu lieu dimanche à Paris, deux jours avant la journée internationale des droits des femmes. A Belleville, dont le cortège partait, point d’Osez le féminisme ! ou d’autre association féministe institutionnelle, mais des collectifs LGBT, pro travailleurs du sexe, afroféministe… Des femmes, surtout, quelques hommes aussi, en tous genres et de tous horizons. Avec un mot d’ordre : l’inclusion. Témoignages.
« Je suis ici avec une association qui s’appelle Le Mag Jeunes LGBT. On a un local à Nation où les jeunes peuvent venir, c’est un endroit convivial, safe, on accueille tout le monde indépendamment de l’identité de genre ou l’orientation sexuelle. On fait aussi des interventions en milieu scolaire. On est ici pour le droit des femmes et des minorités de genre, parce qu’on représente tout le monde et qu’on veut vraiment le montrer. [La manifestation traditionnelle du 8 mars] n’est pas inclusive, nous, on l’est ! Ça ne serait pas logique d’y aller alors que certaines personnes qui sont avec nous ne pourraient pas forcément y être libres et y êtres respectées comme elles ont le droit de l’être. Par exemple, ils ne parlent que des femmes assignées filles à la naissance, alors qu’on est toutes des femmes : qu’on ait une quéquette ou une zézette, notre genre se définit dans notre tête ! »
« Je m’appelle Diane, je suis une femme transgenre, mais une femme d’abord. Je suis au chômage en précarité, vue ma transition. J’étais commerciale-technicienne dans l’agro-alimentaire. [Aujourd’hui] pour moi, c’est vraiment la journée de toutes les femmes, qui se se définissent pas par un critère bien… défini, et on souffre toujours d’oppression, toutes les femmes. On se retrouve plus facilement précarisées et il est important d’être là pour avoir une visibilité, expliquer que nous sommes solidaires pour lutter contre ce système oppressif.
[Etre ici], c’est d’abord un message politique et humaniste pour les femmes et c’est aussi un message pour les groupements féministes radicaux qui ont une vision très étriquée, qui ont une définition de la femme et pas des femmes. Il est temps de comprendre qu’on est toutes des femmes différentes mais avec une oppression commune, donc il est temps de lutter toutes ensemble. Les groupes féministes radicaux sont transphobes, ils ne définissent la femme que par rapport au sexe, elles sont arriérées. J’ai la chance, physiquement, ça ne se voit pas sur moi (elle sourit), mais j’ai tellement d’amies qui sont exclues car elles portent encore des critères physiques masculins et alors ce ne serait pas des vraies femmes. Non, ce sont des femmes. L’histoire de chaque femme appartient à chacune ».