Philippe Faucon décrit le basculement de trois jeunes de banlieue dans le terrorisme islamiste. Sujet complexe, et fiction simpliste.
Philippe Faucon a trouvé un terme terrible pour nommer les maux des enfants désormais grands de l’immigration maghrébine en France : la « désintégration ». Le cinéaste avait beaucoup de choses à dire sur le sujet : discrimination, humiliations, racisme, chômage, précarité, replis identitaires… Il a voulu tout faire tenir en un film, une histoire, un propos. Impossible ambition qui ne pouvait mener qu’à d’inévitables raccourcis. Il a choisi celui-ci : en refusant l’intégration à ses enfants, la France crée des apprentis terroristes islamistes.
Mécréants.La Désintégration résume le parcours d’Ali (Rashid Debbouze, frère de Jamel), fils d’immigrés tunisiens installés dans la région lilloise. La mère s’épuise à faire des ménages dans un hôtel. Le père achève une vie sacrifiée au labeur, malade dans une chambre d’hôpital. Le grand frère, qui semble affranchi du quartier, est amoureux d’une Louise et mange du porc. La jolie sœur paraît bien dans ses pompes. Ali aussi, jusqu’au jour où, cherchant un stage, il se prend en pleine face le mur de la discrimination à l’embauche. Les choses semblent ensuite s’enchaîner vite. Trop vite.
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