Selon une étude réalisée à la veille des élections régionales, le vote pour le Front national s’est enraciné dans la fonction publique. Concernant les policiers et les militaires, les intentions de vote pour le parti de Marine Le Pen atteignaient 51,5 %.
Jusqu’alors la fonction publique semblait résister à la déferlante du vote frontiste. Les digues semblent désormais rompues selon une enquête du centre de recherche de Sciences Po, le Cevipof, menée à la veille des élections régionales. Une élection qui a vu un nombre record de voix se diriger vers les listes du FN.
Alors que moins de 20% des salariés de la fonction publique ont voté Front national lors de l’élection présidentielle de 2012, près d’un fonctionnaire sur quatre (24,6%) avait l’intention de voter pour les listes du parti d’extrême droite au premier tour des élections régionales de décembre dernier. Un score qui se rapproche de la moyenne nationale (27,3%).
« Le Front national attire les suffrages de l’ensemble des fonctionnaires, qu’ils soient agents de l’État, des collectivités locales ou des établissements hospitaliers. La différence observable jusqu’ici entre les salariés du public et les salariés du privé s’estompe sérieusement, analyse le rapport du Cevipof, ce qui conduit à relativiser l’argument selon lequel le vote FN serait la marque politique des salariés précaires ou en danger de perdre leur emploi comme des personnes peu diplômées. »
[...] Parmi les progressions notables, plus de la moitié (51,5%) des policiers et des militaires interrogés annonçaient s’apprêter à choisir le Front national alors qu’il n’était « que » de 30% en 2012.