L’affaire tourne à l’affrontement politico-médiatique. Alors que la nouvelle députée de La France insoumise (LFI), Danièle Obono, a involontairement déclenché une polémique, mercredi, après son passage dans l’émission Les Grandes Gueules, RMC monte à son tour au créneau pour défendre son émission.

En ligne de mire de la station de radio : Jean-Luc Mélenchon. Jeudi, sur son compte Facebook, ce dernier avait pris la défense de la jeune députée en dénonçant le « machisme (...) teinté d’une forme de racisme insupportable » des « chiens de garde médiatiques ».

Amitié, affection et respect pour le sang-froid de Danièle Obono, députée de Paris, agressée sur les plateaux de télé par des chiens de garde médiatiques qui ne se rendent même plus compte que leur machisme est teinté d’une forme de racisme insupportable. Solidarité avec elle face au déchaînement de haine venant de l’extrême droite ainsi déclenché par les employés des neuf milliardaires qui contrôlent 90 % de la presse. JLM [1]

Dans un communiqué, vendredi, RMC s’est insurgé contre les propos du leader de LFI. « Affirmer que l’interview menée dans Les Grandes Gueules est assimilable à une agression machiste et raciste n’a aucun fondement et est inacceptable », lance la radio. « RMC réaffirme l’importance de la liberté d’expression sur son antenne et de l’indépendance de sa rédaction. »

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La réponse de Fatiha Boudjahlat

22/06/2017

J’ai écouté l’interview. Soyons honnête : elle ne nique pas la France ni ne soutient le droit de le faire. Elle a défendu la liberté des artistes, et quoi qu’on en pense, les artistes bénéficient d’une liberté d’expression plus grande que le quidam moyen. Et les rappeurs relèvent de cette catégorie.

Ce qui est vraiment gênant est qu’elle invoque l’esprit Charlie comme une bravade, comme une revanche : elle n’était sans doute pas Charlie, mais s’abrite derrière quand il s’agit de cracher sur notre pays.

Ce qui me gêne est son embarras quand on lui a proposé de s’associer à un Vive la France. Voici une élue de la FI qui en est restée à la campagne présidentielle de Meluch d’il y a 5 ans, qui n’a pas pris son virage des dernières élections présidentielles, lui qui a réhabilité à Gauche le drapeau français et l’amour de notre pays.

C’est l’idéologie indigéniste : donner une caution universitaire, intellectuelle, politique à la haine de la France vue comme compensation normale, et ne jamais considérer les réussites, comme son élection à la députation par exemple. En cela, cette députée ne diffère en rien de Clémentine Autain. Cela tombe bien, elles sont dans le même groupe parlementaire. Je me réjouis de ce qu’elles soient obligées d’arborer l’écharpe tricolore.

23/06/2017

Obono suite.

Non elle n’a pas été sommée de dire Vive la France, il lui a été demandé si cela la gênait de le dire. Et cela l’a gênée. Non, ce n’est pas en raison de sa couleur que la question lui a été posée, mais en raison de son soutien à une pétition en faveur de la liberté d’expression de rappeurs anti-France. Et bien des députées ont eu droit aux critiques sans que celles-ci soient attribuées à de la misogynie.

Non elle ne défend pas la liberté d’expression de tous les artistes puisqu’elle dénigrait les caricatures et les journalistes de Charlie Hebdo qu’elle présentait comme islamophobes. Son soutien au groupe de rap niquant la France, son hymne, ses symboles ajouté à son compagnonnage avec Le PIR, son soutien à Mwasi, son opposition aux lois de 2004 et 2011 font donc sens, c’est un soutien au contenu de la chanson et non au droit d’expression des artistes qu’elle apportait.

Née gabonaise, elle illustre un parcours d’excellence, mais elle milite pour la différentiation ethnique. On ne peut exiger de quiconque d’aimer la France. Pas même de ses députés. Mais ceux-ci ont en charge, tout autant que le Président, l’exercice de la souveraineté nationale, la préservation de ses intérêts, la cohésion de la Nation. Alors oui on peut s’interroger sur son action politique à venir, sur ses propositions de lois. Je ne vois là nul racisme mais une critique politique d’une femme politique sur des actes et des idées politiques.

La défense de la FI est minable. On retrouve le Meluch gauchiste d’il y a 5 ans. Le bain culturel d’Ensemble a bien infusé et cette incapacité dogmatique à accepter la critique argumentée augure mal du prochain quinquennat.

Enfin, il y aura des configurations de vote originales : quand il s’agira d’accommoder la Laïcité, de favoriser le communautarisme, ces députées indigénistes FI tomberont d’accord avec LREM. Tout les rapproche dans ce libéralisme libertaire et culturaliste.