Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont évoqué par téléphone « les risques d’une escalade militaire » en Libye, appelant « l’ensemble des acteurs internationaux et libyens (...) à la plus grande retenue », a annoncé ce lundi la présidence française.
De son côté, la Ligue arabe tiendra mardi à la demande du Caire une réunion urgente sur la situation en Libye, où le gouvernement de Tripoli a signé deux accords de coopération avec Ankara – dont l’un porte sur une assistance militaire –, a annoncé ce lundi l’organisation panarabe, basée dans la capitale égyptienne.
Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd’hui déchirée entre deux autorités : le gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’Est. Le maréchal Haftar, qui a lancé début avril une offensive pour conquérir la capitale, a annoncé le 12 décembre le début d’une nouvelle « bataille décisive » pour s’emparer de Tripoli. Il est soutenu par l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie. Fin novembre, la Turquie a signé deux accords avec le GNA. Le premier porte sur la souveraineté maritime. Il permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale riches en hydrocarbures, au grand dam de la Grèce, de l’Égypte, de Chypre et d’Israël.
Le second porte sur la coopération militaire et l’aide que la Turquie pourrait apporter au GNA dans sa lutte contre les troupes du maréchal Haftar. Ankara songerait ainsi à envoyer des soldats syriens, qui combattent à ses côtés dans le nord de la Syrie, pour soutenir son allié libyen, selon plusieurs sources proches du dossier citées par Reuters. Le Parlement turc doit se prononcer sur ce projet défendu par le président turc, qui envoie déjà des armes aux forces fidèles au GNA malgré l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye.
« Nous n’autoriserons personne à contrôler la Libye (...) c’est une question qui relève de la sécurité nationale de l’Égypte », avait déclaré Abdel Fattah al-Sissi, cité par plusieurs médias contrôlés par l’État.
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