Polémique, Européennes. Invité ce matin de France Info, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a réagi aux révélations de Valeurs actuelles expliquant comment Léonarda prépare son retour. Le ministre des Affaires étrangères affirme que Léonarda ne rentrera pas en France : « la réponse a été non, cette famille n’aura pas sa place en France ».
Sauf que, sur la même antenne, interrogée, Léonarda confirme les informations de Valeurs actuelles : elle a un passeport Croate. Elle peut donc rentrer en France en toute légalité.
Léonarda est claire : « on attend que notre passeport (croate) soit prêt et on est libre, on peut aller où on veut après. Parce que c’est l’Europe et puis voilà ».
Laurent Fabius se trompe, Léonarda a raison
En vertu d’accords signés le 1er juillet 2013, les ressortissants Croates sont dispensés d’obligation de visa de court séjour, aussi appelé « visa Schenghen » pour voyager librement au sein de l’espace Schenghen. Une simple carte d’identité suffit, les ressortissants croates ne sont même pas obligés d’être détenteurs d’un passeport biométrique. Contactés par Valeurs actuelles, les services de gestion de demande de visa en France expliquent que « la procédure est incontrôlable ». Ils poursuivent : « C’est de cette manière qu’une grande partie des immigrés entrent légalement en France et avec le temps, restent définitivement sur le territoire. C’est imparable ! »
L’information qui produit l’effet d’une « bombe » à quatre jours des européennes
UMP et FN se sont écharpés tout au long de la campagne sur la question des frontières et de l’espace Schenghen. Quand certains demandent une révision des accords de Schenghen (libre circulation des biens et des personnes au sein de pays membres de l’espace Schenghen), les autres parlent tout simplement d’une sortie de l’espace Schenghen.
L’affaire Léonarda, saison 2, met dos à dos les deux partis : cette révélation est l’illustration qu’au-delà de Schenghen, n’importe quelle personne, détentrice d’une carte d’identité croate peut circuler librement partout en Europe. Ce cas d’école montre ainsi au grand public que la notion de frontière autour de l’espace Schenghen n’existe plus.