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Le jugement de Jean-Marie Le Pen pour sa "fournée" de 2014 sera rendu le 29 octobre 2021

Le tribunal correctionnel de Paris rendra le 29 octobre sa décision concernant Jean-Marie Le Pen, jugé mercredi en son absence pour provocation à la haine raciale, plus de sept ans après ses propos sur la « fournée » qui avaient provoqué un tollé.

 

Les avocats ont plaidé dans une atmosphère tendue en l’absence du cofondateur du Front national, 93 ans, et de son coprévenu l’eurodéputé Jean-François Jalkh, alors directeur de publication du site internet du parti – rebaptisé depuis Rassemblement national.

La chambre de la presse a visionné la vidéo du 366e Journal de bord de Jean-Marie Le Pen, diffusé le 6 juin 2014 et dans lequel il s’en était pris aux artistes engagés contre le FN, comme Yannick Noah, Guy Bedos et Madonna.

Alors que son interlocutrice lui avançait le nom du chanteur Patrick Bruel, d’origine juive, il avait commenté dans un rire : « Ça ne m’étonne pas. Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois ! »

 

Critiqué, même au sein du FN

Ces mots avaient déclenché une pluie de critiques, y compris au sein du FN. « Ne pas avoir anticipé l’interprétation » de cette phrase est une « faute politique », avait taclé sa fille Marine Le Pen, présidente du parti.

Le terme n’avait « évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles », avait soutenu Jean-Marie Le Pen qui, après d’autres déclarations polémiques, avait été exclu de la présidence du parti à l’été 2015.

Mercredi, dans un courrier transmis au tribunal, il a de nouveau affirmé que le mot « n’a jamais eu de signification polémique ou même politique ».

« Bien sûr, ça n’a rien à voir avec les fours crématoires… de qui se moque-t-on ? », a ironisé Marc Bensimhon, avocat avec Julien Bensimhon du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), qui avait porté plainte en 2014.

Accolé au nom d’un homme dont les origines juives sont connues, « nécessairement le parallèle est fait par le commun des mortels », a-t-il poursuivi, parlant d’une phrase au « caractère véritablement antisémite ».

 

Déjà condamné à de multiples reprises

Les conseils de SOS Racisme et de la Licra ont rappelé que Jean-Marie Le Pen avait été condamné à de multiples reprises, notamment pour avoir qualifié les chambres à gaz de « détail » de la Seconde Guerre mondiale et pour sa formule « Durafour crématoire » visant le ministre Michel Durafour.

Y voyant un exemple du « lexique habituel » de Jean-Marie Le Pen, qui l’a « déjà mené très souvent » devant les juridictions, le procureur a estimé qu’il était « certain » que « l’usage du terme "fournée" n’avait absolument rien d’innocent ». Parlant d’une « grave faute morale », il ne s’est cependant pas prononcé sur la qualification pénale de ces mots.

 

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