Le Groupe d’études sur le Congo de l’université de New York a recensé 134 groupes armés actifs dans le Nord et le Sud Kivu, région de hauts-plateaux verdoyants dont la ressource minérale (le coltan) nourrit le trafic des milices depuis 25 ans.
À l’approche des élections présidentielle, législatives et provinciales prévues le 23 décembre, la situation sécuritaire dans la région reste « perturbée par des attaques multiples contre les forces gouvernementales », souligne la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), la plus importante au monde.
Dans les deux provinces frontalières de quatre pays (Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie) et autant de lacs (Albert, Edouard, Kivu, Tanganyika), ce sont surtout les civils qui souffrent : prises d’otage, meurtres, pillages et incendies de villages.
[...]
Le Kivu a basculé en 1994, quand des centaines de milliers de Hutus rwandais se sont réfugiés dans l’est de l’ex-Zaïre après le génocide des Tutsis et les tueries de Hutus modérés (800.000 morts), et la contre-offensive victorieuse de la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) venue d’Ouganda.
Nouvel homme fort du Rwanda, le Tutsi Paul Kagame soutient alors la rébellion congolaise de Laurent-Désiré Kabila pour renverser le maréchal Mobutu en mai 1997.
Au passage, les hommes de Kagame ont réglé leur compte avec les Hutus réfugiés au Congo, parmi lesquels se trouvent des auteurs du génocide mais surtout des civils : « Pendant la progression des troupes d’invasion, on a estimé que 200.000 à 300.000 réfugiés hutus ont été massacrés », écrit l’auteur belge David Van Reybrouck dans sa somme Congo, une histoire.
Au cœur de la région des Grands lacs, l’est de la nouvelle RDC a sombré dans deux guerres entre 1996 et 2003, avec un retournement d’alliance de Kinshasa contre le Rwanda et l’Ouganda.
[...]
Ces guerres sont contemporaines de l’explosion de l’industrie du téléphone portable. De nombreux rapports ont qualifié le coltan de « minerai de sang » alimentant les groupes armés et la violence au Kivu.
Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de groupes d’autodéfense congolais -les rebelles "Maï Maï"- ont été armés par le pouvoir pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Certains n’ont jamais désarmé.
[...]
Depuis 1999, la Monusco (quelque 16.000 hommes) tente d’éteindre avec l’armée congolaise les feux multiples de la poudrière du Kivu.
Lire l’article entier sur levif.be
Un débat sur France 24 datant de 2016 sur la guerre du Kivu :