Egalité et Réconciliation
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L’homme de Galilée

« À la naissance de Jésus, l’espoir vibrant qu’un être merveilleux était sur le point d’apparaître était généralisé parmi les Judéens.

Ils se languissaient d’avoir la preuve que Jéhovah avait l’intention de maintenir l’Alliance avec son peuple élu, et les scribes, réagissant à la pression de ce désir populaire, avaient progressivement introduit dans les Écritures l’idée de l’Oint, du Messie, qui viendrait remplir son engagement.

Les Targams – les commentaires rabbiniques de la Loi – disaient : “Comme il est beau, le roi Messie qui s’élèvera de la maison de Juda. Il se préparera et s’avancera pour la bataille contre ses ennemis, et de nombreux rois seront tués.”

Ce passage montre que les Judéens avaient été amenés à espérer. Ils attendaient un Messie militant et vengeur (dans la tradition de “tous les premiers-nés d’Égypte” et de la destruction de Babylone) qui briserait les ennemis de Juda “avec une verge de fer” et “les mettrait en pièces comme un vase de potier”, qui leur amènerait l’empire de ce monde et l’accomplissement littéral de la loi tribale ; car c’était ce que des générations de pharisiens et de Lévites avaient prédit.

L’idée d’un Messie humble qui dirait “aime tes ennemis” et serait “méprisé et rejeté des hommes, un homme de douleur” n’était pas du tout présente dans l’opinion publique et aurait été “méprisée et rejetée” si quiconque avait amené l’attention sur ces paroles d’Isaïe (qui ne prirent leur sens qu’après que Jésus eut vécu et fut mort).

Pourtant, l’être qui apparut, même s’il était humble et enseignait l’amour, prétendait apparemment être ce Messie, et fut acclamé comme tel par de nombreuses personnes !

En quelques mots, il balaya la totalité de la politique raciale que la secte dirigeante avait entassée par-dessus l’ancienne loi morale, et tel un archéologue, ramena au grand jour ce qui avait été enterré. Les pharisiens reconnurent immédiatement un “prophète et rêveur de rêves” des plus dangereux. [...]

La Loi, quand Jésus arriva pour l’ « accomplir », était devenue une énorme masse de législations, étouffante et fatale dans son immense complexité. La Torah n’était que le début ; empilés dessus, se trouvaient toutes les interprétations, tous les commentaires et les jugements rabbiniques ; les sages, tels de pieux vers à soie, tissaient le fil toujours plus loin dans l’effort d’y prendre toutes les actions humaines imaginables ; des générations de législateurs avaient peiné pour en arriver à la conclusion qu’un œuf ne doit pas être mangé le jour du Sabbat si la plus grande partie en a été pondue avant qu’une seconde étoile soit visible dans le ciel.

Déjà, la Loi et tous les commentaires nécessitaient une bibliothèque à eux seuls, et un comité de juristes internationaux, à qui on aurait fait appel pour donner leur opinion auraient mis des années à passer au crible les couches accumulées.

Le jeune homme sans instruction venu de Galilée tendit un doigt et balaya la pile entière, révélant en même temps la vérité et l’hérésie. Il réduisit “toute la Loi et les prophètes” à ces deux commandements : Aime Dieu de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même. C’était l’exposition et la condamnation de l’hérésie fondamentale que les Lévites et les pharisiens, au cours des siècles, avaient entrelacée dans la Loi.

Le Lévitique contenait l’injonction “Aime ton prochain comme toi-même”, mais elle était régie par la limitation du “prochain” à ses semblables Judéens. Jésus rétablit alors la tradition ancienne et oubliée de l’amour du prochain sans distinction de race ou de croyance ; c’était clairement ce qu’il signifiait par les mots : “Je ne suis pas venu pour détruire la Loi, mais pour l’accomplir.” Il en rendit la signification évidente quand il ajouta : “Vous avez entendu ce qu’il a été dit... Tu haïras ton ennemi. Mais je vous dis : Aimez vos ennemis.” (On fait quelquefois l’objection rusée que le commandement spécifique “Tu haïras ton ennemi” n’apparaît nulle part dans l’Ancien Testament. Ce que Jésus voulait dire était clair : les innombrables injonctions au meurtre et au massacre des voisins qui n’étaient pas des « prochains », dont l’Ancien Testament abonde, requéraient assurément la haine et l’hostilité.)

C’était un défi direct à la Loi telle que les pharisiens la représentaient, et Jésus amena le défi plus loin en refusant délibérément de jouer le rôle du libérateur et du conquérant nationaliste du territoire pour lequel les prophéties avaient lancé l’idée du Messie. Il aurait probablement pu avoir beaucoup plus de disciples, et peut-être le soutien des pharisiens, s’il avait accepté ce rôle.

Son reproche, à nouveau, fut laconique et clair : “Mon royaume n’est pas de ce monde... Le royaume des cieux est en vous... Ne vous amassez pas de trésors sur la terre... mais amassez-vous des trésors dans les cieux, où ni les mites ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.”

Tout ce qu’il disait, avec des mots aussi simples que ceux-là, était un défi calme mais franc aux hommes les plus puissants de son temps et de son lieu, et un coup porté aux fondations de la doctrine que la secte avait élaborée au cours des siècles.

Ce que la totalité de l’Ancien Testament enseignait dans des centaines de pages, le Sermon sur la montagne le réfutait en quelques mots. Il opposait l’amour à la haine, la miséricorde à la vengeance, la charité à la malveillance, l’amitié entre voisins à la ségrégation, la justice à la discrimination, l’affirmation (ou la réaffirmation) au déni, et la vie à la mort. »

Douglas Reed, La Controverse de Sion (1956)

 

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  • #644550
    Le 26 décembre 2013 à 16:45 par popaul
    L’homme de Galilée

    Réponse à Lindia Song : je respecte dans le catholicisme la morale universelle et anti raciste, morale qui est à mon avis insurpassable ; j’ai horreur de "l’éthique" juive qui est un racisme criminel , voir leur Talmud de cauchemar ; mais l’histoire du Rabbi Yéshuah, du Rabbin Sauveur, du "Jésus", non franchement ça ne passe pas . Soralement votre .

     

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    • #644602
      Le Décembre 2013 à 17:32 par Lindia-song
      L’homme de Galilée

      Merci de votre précision, popaul, bien reçue. A mon tour, je précise que je trouve moi aussi des montagnes de choses totalement débilitantes, dans d’autres religions que "la mienne"....dont j’ai d’ailleurs abandonné toute pratique rituelle ! mais j’ai bien compris une chose, en partie grâce à E&R : si nous voulons avancer, pas la peîne de nous piquer sans cesse, sur tel ou tel aspect de nos traditions religieuses respectives, vu qu’aucune n’est la Vérité, même si elles y prétendent toutes.

      Là réside justement le piège infernal qu’il nous appartient de déjouer, ce qui ne nous empêche nullement d’être atteînt par une agression à notre identité. Pour ne prendre qu’un exemple concret : la fameuse affaire du "Piss Christ", l’année dernière, qui m’avait profondément choqué, même si finalement, pisser sur une photo n’est strictement rien d’autre qu’un acte grotesque, sans la moîndre conséquence, sinon montrer la bêtise de l’auteur, fût-ce sur une photo qui figure un homme barbu.

       
  • #644746
    Le 26 décembre 2013 à 19:42 par nepoznat
    L’homme de Galilée

    le "christianisme" n’est déjà plus vraiment le message tel qu’a voulu le délivrer Jésus, c’est une construction d’occidentaux, avec pas mal de sous-couches grecquess, voire persanes (mithra etc), pas mauvaises en soi ceci-dit, mais qui a trop insisté sur "la religion de l’Amour", au détriment du Glaive (de Justice).

    En vérité, le courant authentiquement "chrétien" est ce judéo-nazaréisme, prêché par les nazoréens, desquels était issu Jésus. C’est ce courant qui, plus tard, donna naissance à l’Islam, mais l’Islam à son tour a déformé le message qui, s’il a su conservé le message universaliste de Jésus, a fini par retomber dans le ritualisme sémitique.
    Quels courants aujourd’hui représentent l’Esprit plutôt que la Lettre ? Quels courant n’ont pas eu peur de reprendre cette lutte contre le Mal, mais qui a su associé l’Amour à la Puissance du Glaive ? Il s’agit des mouvements que l’on nomme en arabe les ghulats, ces mouvements en marge de l’Islam, mais qui reprennent la droite ligne du nazaréisme. Plus chrétiens que les chrétiens, plus musulmans que les musulmans, ce sont eux qui aujourd’hui souffrent le plus (Alaouites de Syrie, alévis de Turquie, ismaéliens etc.).

    Ce n’est à mon sens pas à un hasard si les néo Croisés d’aujourd’hui (pas plus chrétiens que les chrétiens d’hier, mais certainement plus sionistes), favorisent les fondamentalistes sunnites face à ces authentiques croyances batinistes ("batin", le caché", l’ésotérisme de l’Islam).
    Aujourd’hui, Assad plus que jamais doit gagner son combat ! (saviez-vous que les Alaouites fêtaient l’Epiphanie ?)

     

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  • #644823
    Le 26 décembre 2013 à 20:36 par gabriel ange
    L’homme de Galilée

    L’article fait une erreur majeur ! On nomme "Judéens" ceux qui sont originaires ou habitants de la judée, terre qui fut attribuée à la tribu de Juda lors du partage de la terre promise entre les douze tribus représentant dix des fils de Jacob (alias Israël) plus les deux fils de joseph (Ephraïm et Manassé). les tribus de Levi et Joseph n’ayant pas de région à leur nom.

    Donc, les descendant issus de la maison ou tribu de Juda, sont les "juifs". Par exemple, le prophète Moïse est issu de la maison ou tribu de Lévi, ce qui fait de lui un "lévite", non un Juif. Idem pour le Héros Samson, issu de la maison ou tribu de Dan, ce qui fait de lui un danite etc...

    Ni Abraham et Sarah, ni Isaac et Rebecca, ni Jacob ses femmes et ses fils ne sont Juifs. Le premier Juif de l’Histoire, est le premier descendant de juda, c’est à dire : Ruben son ainé.

    Juda, le quatrième fils de Jacob, est un patriarche mais en aucun cas un prophète ! Le message sacré qui érige la religion, étant toujours apporté aux Hommes par des émissaires que l’on nomme "prophètes", que celui qui a l’intelligence de comprendre, fasse la déduction qui s’impose !

    Salutations.

     

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    • #645322
      Le Décembre 2013 à 11:12 par gabriel ange
      L’homme de Galilée

      Petite précision et rectification.

      Le premier Israëlite apparaissant dans l’histoire est : "Ruben" le premier-né de jacob-israël.

      Le premier juif apparaissant dans l’histoire est : "Er" le premier-né de Juda, qui mourut sans laisser de descendance, car il était dépravé aux yeux de l’Eternel.
      Juda eut deux autres fils : Onan le cadet et Shelah le benjamin.

      Si tous les descendants de la maison tribu de Juda (les juifs) sont des israëlites, en revanche tous les israëlites ne sont pas juifs. Par exemple : Moïse est Lévite, car il est issu de la maison tribu de Lévi et il se maria avec Séphora une Madianite qu’il rencontra sous la tente de Jethro l’ismaëlite grand prêtre de Yahweh et sheikh de Madian.
      Autre exemple : Samson est Danite, car il est issu de la maison tribu de Dan, etc...

      D’ailleurs, lisez le passage de l’évangile de Jean chapitre 4 versets 1 à 26. Ce passage très intéressant relate la rencontre et le dialogue entre Yeshoua et une israëlite samaritaine. Vous y verrez que les israëlites ne se considèrent pas tous juifs.

       
  • #644939
    Le 26 décembre 2013 à 22:03 par prodies
    L’homme de Galilée

    Lisez " la divinité" et "le symbolisme dans la bible" de Paul Diel et vous aurez une réponse par la traduction psycho-symbolique du mythe chrétien (Genèse,prologue de Jean,épîtres de Paul). Cette réponse peut résonner en vous et vous harmoniser. La seule loi valable à laquelle nous sommes tous soumis c’est la loi d’harmonie incluant la morale de l’Amour. L’Amour est l’ Harmonie.

     

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    • #645449
      Le Décembre 2013 à 13:19 par Lindia-song
      L’homme de Galilée

      Je suis stupéfait de trouver ici mention de Paul Diel, dont personne ne parle jamais (en dehors des microscopiques cercles de ses "exégètes", en désaccord entre eux, d’ailleurs !). Merci prodies. Paul Diel a également écrit son analyse tout à fait passionnante de la mythologie grecque. Un auteur qui a peut-être délivré des clefs, pour permettre à l’Humanité de survivre, une fois "épuisé" (à tous les sens du mot) le recours à ce que l’on appelle "les religions"....

      P.S. et merci, benj (à 23h20), du site que tu m’as indiqué, qui a l’air très riche.

       
    • #646871
      Le Décembre 2013 à 10:08 par prodies
      L’homme de Galilée

      Oui , Diel a sans doute trouver certaines clefs , il faut les diffuser et les faire connaître bien que que sa pensée et ses écrits soient parfois difficiles d’accès. Pour un croyant catholique cela peut être soit déstabilisant soit vivifiant, pour les autres c’est une porte ouverte sur le Mystère, que l’on expliquera jamais, mais qui est en nous(plus intime en nous mêmes que nous-St Augustin) , hors de nous et dont il faut saisir la force motivante et apaisante pour continuer l’évolution humaine dans l’amour (de soi, des autres et du Mystère). Il faudrait des heures pour développer cette oeuvre d’une immense portée éthique comme le disait A. Einstein. Lisez et méditez. Diel c’est Dieu + EL ou Dieu+ Ciel..it’s joke !
      De la Galilée des nations , il ne sort rien de bon (Nathanaël) et pourtant cet homme, Jésus, semble-t-il , vient de cette région hellénisée , il apporte un message nouveau une spiritualité juive à la marge très teintée d’éléments helléniques.

       
    • #647292
      Le Décembre 2013 à 14:30 par Lindia-song
      L’homme de Galilée

      @ Oui, cher prodies (à 10h08), comme vous l’écrivez si bien : "cette oeuvre d’une immense portée éthique", et je suis particulièrement heureux que nous ayons ici l’occasion d’en parler, grâce à votre initiative. Cela pourrait même constituer un chapître entier, sur E&R, tant cette oeuvre est originale, et délivre de fécondes réponses à bien des sujets, qui sont abordés, sur ce site/forum foisonnant. Pour ceux que cela intéresse, voici quelques élèments de Wikipedia :

      Paul Diel (Vienne, 11 juillet 1893 – Paris, 5 janvier 1972) est un psychothérapeute français d’origine autrichienne, philosophe de formation.

      Notamment connu pour avoir fondé la psychologie de la motivation, qui est une théorie psychologique complète, il travailla beaucoup sur le symbolisme dans la mythologie grecque et les textes bibliques mais aussi sur l’éducation. Allant à contre-courant de la psychologie officielle de son époque, Diel réhabilitera l’introspection en montrant qu’elle est une fonction naturelle dont la maturation donne son sens à l’évolution humaine (La peur et l’angoisse).

      Source :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Diel

      Bien cordialement, et avec tous mes voeux de bonne et heureuse Nouvelle Année, à tous et à toutes, ainsi que mes remerciements particuliers à toute l’Équipe si valeureuse d’E&R, grâce à laquelle nous avons tant d’échanges passionnants ici, sans parler des découvertes.

       
  • #645217
    Le 27 décembre 2013 à 07:07 par gabriel ange
    L’homme de Galilée

    Petite précision et rectification.

    Le premier israelite apparaissant dans l’histoire, est : "Ruben" le premier-né de Jacob-Israël.

    Le premier juif apparaissant dans l’histoire est : "Er" le premier-né de Juda qui mourrut sans laisser de descendance, car il était dépravé aux yeux de l’Eternel.
    Juda eut deux autre fils : Onan le cadet, et shelah le benjamin.

    Les descendants de la maison tribu de Juda, ne se nomment pas les "judéens", mais les "juifs". Les judéens étant ceux qui habitent où sont originaires de la région nommée "Judée".

    Si tous les descendants de la maison tribu de Juda (les juifs) sont des israëlites, en revanche tous les Israëlites ne sont pas juifs. Par exemple : Moïse est Lévite, car il est issu de la maison tribu de Lévi et il se maria avec Séphora une madianite qu’il rencontra sous la tente de Jethro l’ismaëlite grand prêtre de Yahweh.
    Autre exemple : Samson est Danite, car il est issu de la maison tribu de Dan. etc...

    D’ailleurs, lisez le passage de l’évangile de Jean chapitre 4 versets 1 à 26. Ce passage relate la rencontre et le dialogue entre Yéshoua et une israëlite Samaritaine. Vous y verrez que tous les israëlites ne se considèrent pas juifs.

     

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    • #645734
      Le Décembre 2013 à 16:34 par brice willous
      L’homme de Galilée

      Les israëlites se sont fondus dans la tribu de Juda car il ne restait plus que celle-là.

      Les autres tribus avaient été dispersées après la destruction du royaume d’Israël puis sont revenus en Judée après le retour de le tribu de Juda de son exil à Babylone. Ils se sont intégrés comme on dit aujourd’hui.
      Pour cette raison, les filiations tribales se sont perdues et tous sont appelé juifs depuis cette époque.

       
  • #645415
    Le 27 décembre 2013 à 12:52 par aristide
    L’homme de Galilée

    nepoznat> C’est sympa de citer le livre de GALLEZ, "Le messie et son prophète", mais j’ai l’impression que vous vous trompez sur ce qui concerne les "judéo-nazaréens".
    Qu’il y est une continuité entre le christianisme de l’Antiquité et les débuts de l’Islam, à travers les traces des pratiques des judéo-nazaréens et des Esséniens, c’est d’accord. Mais de faire du message "judéo-nazaréens", celui qui serait le plus proche des enseignements de Jésus, c’est gonflé.
    D’ailleurs vous jonglez avec "nazoréen" et "nazaréen", comme si c’est deux mots voulaient dire la même chose.
    Pour rappel, à l’époque du Jésus public, les tendances socios politiques juives sont très variées. On peut citer les "politiques" (type Hérodiens et Zélotes), les gens du temple (Sadducéens et Esséniens), les partisans de la Loi (Scribes et Pharisiens) et les Apocalypticiens marginaux dont faisaient partie les Baptistes (dont est issu "Jean le Baptiste"), les gens de Qûm’ram, et les Nazöréens (de "Nazir", consacré à Dieu depuis sa naissance). Ces derniers étaient un groupe de gens qui sont tous plus ou moins liés par des liens de famille et qui pensent que le descendant de David sera le Messie, et qu’il naîtra parmi eux – toutes les filles de ce groupe espère devenir la mère du Messie ; on les trouve plutôt dans la banlieue de Jérusalem, vers le coin de Bethleem peut être – INRI , Jésus le Nazôréen (il y a toujours l’idée du putsch politique dans le coin à ce moment-là) – un Nazaréen = quelqu’un né à Nazareth // Nazôréen, né à Bethleem)).

     

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    • #646495
      Le Décembre 2013 à 23:41 par nepoznat
      L’homme de Galilée

      bonjour Arisitide,
      je n’ai pas lu le livre de Gallez, mais Simon Claude Mimouni a très bien traité cette question. C’est à dessein que je confonds "nazaréen" et "nazoréen", les langues sémitiques ignorant la vocalisation, j’emploie ces termes dans le seul sens de NZR (le nazir), sans faire référence à Nazareth, le seul sens qui a longtemps prévalu dans les langues occidentales.
      On sait que les premiers "chrétiens" (qui ne se disaient pas chrétiens) s’appelaient eux-mêmes les nazoréens, sans que cela ait un lien quelconque avec la toponymie "Nazareth". Que l’on songe à l’hébreu Notzrim, ou encore à l’arabe Nassara. Il s’agit bien d’une filiation avec le nazirat, dont Jésus était en effet issu, mais, puisque vous parlez de lui, dont était issu également Jean Baptiste ! Les Mandéens (qui s’appellent eux-mêmes .. nasôrayya) reconnaissent d’ailleurs en Jean Baptise leur prophète, tout en excluant Jésus (que l’on songe aux paroles de jean baptiste, "Es-Tu Celui qui viens ou devons-nous en atten­dre un autre ?").
      Il y a bien une filiation entre les nazoréens et ces premiers chrétiens "pré-romains-d’avant-qu’ils-se-disent-chrétiens", puisque ces premiers chrétiens étaient bel et bien issus de ce monde juif-chrétien.
      Il n’est qu’à voir avec quelle énergie les premiers Pères de l’Eglise latine ont voulu purger l’église de cette dimension nazoréenne, à commencer par la constitution du Canon (ce fut là l’oeuvre d’Irénée de Lyon). Le choix fut d’emblée celui de Paul et de Pierre contre Jacques. Il s’en est suivi un "christianisme" complètement hellenisé, et centré complètement sur l’Amour, en abandonnant cette idée d’un Jésus (humain) venu apporter le Glaive. On sait par ailleurs tout l’attachement des nazoréens dans leur vision eschatologique du Bien contre le Mal et leur projet de conquête universelle, vision pleinement reprise par l’Islam issu de ce judéo-nazaréisme, et particulièrement par ces mouvements dits "ghulat" (=hérétiques) en Islam, fortement teintés par le chiisme (les ismaéliens, les alaouites, alévis etc.). Les alaouites qui eux-mêmes se désignent en arabe...nosseiris.
      Pour davantage de précisions, je renverrai aux travaux de Simon Claude Mimouni qui a bien étudié l’histoire du christianisme et du judaisme dans l’Antiquité.

       
    • #647308
      Le Décembre 2013 à 14:37 par aristide
      L’homme de Galilée

      Nepoznat > Merci pour tes explications. Je botte en touche après l’approfondissement que tu as fait des termes nazaréen et nazoréen, je n’étais pas parti aussi loin que toi, étant resté uniquement sur la secte judéo-nazaréenne qui fait transition avec l’islam.

      Je possède également l’ouvrage de Simon Claude Mimouni et de Pierre Maraval, et j’en recommande aussi la lecture. Notamment pour avoir les sources de l’existence d’un Jésus historique (dont certain ici doute encore).
      Je te conseille, en référence à mon premier renvoi, la lecture des deux tomes de la thèse d’Edouard Marie Gallez, très lumineuse sur les origines judéo-chrétienne de l’islam.

      Concernant ce que tu dis sur la dimension grecque du christianisme, c’est un long et complexe débat.
      Je lisais dernièrement une petite synthèse de G. Thibon sur Kierkegaard justement, où il expliquait bien que le « drame » de cet auteur protestant était justement de rester prisonnier du conflit entre le Dieu d’Abraham et le Dieu de Platon (conflit entre la grâce et la raison). Ce qui est étonnant de la part d’un protestant pour qui la ‘sola scriptura’ est sensée être la seule Vérité écrite.

       
  • #645618
    Le 27 décembre 2013 à 15:20 par praetorius
    L’homme de Galilée

    Excellent ouvrage, que j’ai d’ailleurs lu deux fois, écrit avec honnêteté. Il permet, en outre, de faire les liens entre les différentes révolutions (révolution anglaise, 1789, 1830, 1914, révolution d’octobre, 1939/1945)…..) qui n’en font qu’une. On est à mille lieues de l’Histoire de Fernand Nathan enseignée à nos chères têtes blondes (ou brunes). Un énorme pavé de plus de 700 pages, qui permet à lui seul, d’y voir plus clair :)

     

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  • #645724
    Le 27 décembre 2013 à 16:23 par Maxime
    L’homme de Galilée

    oh la la... va-t-on trouver la morale absolue aujourd’hui ? J’ai bien cherché, je n’ai pas trouvé. En tant que vilain petit canard très mal éduqué, je vais me contenter de ne pas violer de gosses, de dénoncer à mon humble niveau les fauteurs de guerre et les usuriers qui sont en train de détruire le monde et essayer de travailler honnêtement. Pour le reste... que ceux qui sont meilleurs fassent mieux ! Je m’en remets à eux.

     

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  • #653360
    Le 1er janvier 2014 à 01:50 par Le Droit Chemin
    L’homme de Galilée

    Au Nom d’Allah le Très Miséricordieux

    Le Coran, Sourate "La Table Servie"

    Verset 72 :" Ce sont, certes, des mécréants ceux qui disent :" En vérité Allah c’est le Messie, fils de Marie" Alors que le Messie a dit :" Ô enfants d’Israël, adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur" Quiconque associe à Allah, Allah lui interdit le Paradis ; et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes pas de secoureurs !
    V73 :" Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent :" En vérité Allah est le troisième de trois" Alors qu’il n’y a de divinité qu’une Divinité Unique ! Et s’ ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants d’entre eux.
    V74 :" Ne vont ils pas donc se repentir à Allah et implorer Son pardon ? Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
    V75 :" Le Messie, fils de Marie, n’était qu’un Messager. Des messagers sont passés avant lui. Et sa mère était une véridique. Et tous deux consommaient des nourritures. Vois comme Nous leur expliquons les preuves et puis vois comment ils se detournent.
    V76 :" Dis :" Adorez vous, au lieu d’Allah, ce qui n’a le pouvoir de vous faire ni le mal ni le bien ? " Or c’est Allah qui est l’Audient et l’Omniscient.
    V77 :" Dis :" Ô gens du Livrr, n’exagerez pas en votre religion, s’ opposant à la vérité. Ne suivez pas les passions des gens qui se sont égarés avant cela, quiont eégarés beaucoup de monde et qui se sont égarés du chemin droit.
    V78 :"Ceux des Enfants d’Israël qui n’avaient pas cru ont été maudits par la bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu’ils desobeissaient et transgressaient.
    V79 :"Ils ne s’ interdisaient pas les uns aux autres ce qu’ils faisaient de blamables. Comme est mauvais certes ce qu’ils faisaient !
    V80 :"Tu vois beaucoup d’entre eux s’ allier aux mécréants. Comme est mauvais certes ce que leurs âmes ont préparés, pour eux-mêmes, de sorte qu’ils ont encouru le courroux d’Allah, et c’est dans le supplice qu’ils eterniseront.
    V81 :"S’ ils croyaient en Allah, au Prophète et à ce qui lui a été descendu, ils ne prendraient pas ces mécréants pour alliés. Mais beaucoup d’entres eux sont pervers.
    V82 :"Tu trouveras certainement que les Juifs et les associateurs sont les ennemis les plus acharnés des croyants. Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent :"Nous sommes chrétiens". C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne s’ enflent pas d’orgueil.

     

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  • #653366
    Le 1er janvier 2014 à 01:57 par Le Droit Chemin
    L’homme de Galilée

    V83 :"Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur Mohammad, tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. Ils disent :"Ô notre Seigneur ! Nous croyons : inscris nous donc parmis ceux qui temoignent de la véracité du Coran.
    V84 :"Pourquoi ne croirions nous pas en Allah et à ce qui nous est parvenu de la vérité. Pourquoi ne convoitions nous pas que notre Seigneur nous fasse entrer en la compagnie des gens vertueux ? "
    ....

     

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