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L’Armée libre syrienne demande une aide militaire étrangère pour renverser le régime

Depuis le mois de mars, le régime du président syrien Bachar el-Assad est aux prises avec une contestation qui, loin de faiblir malgré la répression, s’est organisée. Ainsi, un Conseil national, d’ailleurs reconnu légitime par la France, a vu le jour et des militaires dissidents ont formé l’Armée syrienne libre (ASL), qui vient de revendiquer une attaque lancée dans le centre du pays contre un bus transportant des aviateurs des forces régulières, laquelle a fait 7 tués.

Les responsables de l’ASL souhaiteraient que le scénario libyen se reproduise en Syrie. Son chef, le colonel Riad al-Assaad, réfugié en Turquie, s’est dit favorable à une intervention militaire étrangère contre des cibles stratégiques du régime syrien.

« Nous souhaitons aussi une protection internationale, la mise en place d’une zone d’interdiction aérienne et d’une zone tampon et aussi des frappes contre certaines cibles stratégiques que le régime considère comme cruciales » a fait savoir l’officier rebelle, au cours d’un entretien téléphonique avec l’AFP.

Quant aux objectifs stratégiques à détruire, le colonel al-Assaad a évoqué des batteries de missiles déployées dans les zones côtières alaouites.

« Nous préférerions que ces missiles soient visés par des frappes étrangères car si l’opposition mène des attaques dans ces zones, elle sera accusée d’attaquer les régions alaouites par le régime qui se servira de cela comme prétexte pour déclencher un conflit confessionnel, entre la minorité alaouite et la majorité sunnite » a-t-il affirmé.

Seulement, la demande du colonel al-Assaad a peu de chance d’aboutir, même si la Turquie, très en pointe sur ce dossier, réfléchirait, selon la presse turque, à instaurer une zone d’exclusion aérienne ainsi qu’une zone tampon en territoire Syrie. Le mouvement des Frères musulmans syrien a d’ailleurs appelé de ses voeux une telle intervention.

Il est à noter qu’Ankara, après avoir eu d’excellentes relations avec Damas dans les années 2000, souhaite désormais que Bachar el-Assad quitte le pouvoir. Le gouvernement turc, qui est sur la même ligne que la Ligue arabe, entend ainsi jouer un rôle moteur au Moyen Orient, tout en cherchant à éviter que le régime syrien ne joue la carte de la question kurde afin de déstabiliser encore plus la région.

Quoi qu’il en soit, une intervention militaire étrangère en Syrie suppose le vote d’une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies allant dans ce sens. Or, avec la Chine et la Russie qui s’opposent déjà à toutes sanctions contre le régime de Bachar el-Assad, l’on voit mal comment des frappes aériennes ciblées ou encore l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, pourraient être autorisées.

D’autant plus que Moscou, déjà critique sur l’opération menée par l’Otan en Libye, n’a pas l’intention de lâcher son allié au moment où des élections législatives vont avoir lieu. Et pour calmer les ardeurs turques, la marine russe a envoyé des navires sur sa base syrienne de Tartous, qui est stratégique pour elle étant donné qu’elle est son point d’entrée dans le mers chaudes.

A cela s’ajoute le risque d’une implication d’autres acteurs, dont l’Iran, alliée de la Syrie, et le Hezbollah libanais, qui a encore affirmé, cette semaine, son soutien au régime de Damas.

D’autre part, et même ce qu’il se passe en Syrie ressemble sur beaucoup de points à la situation libyenne, l’Otan a déjà fait savoir que le modèle de son intervention contre le régime du colonel Kadhafi n’est pas transposable au cas syrien. De toutes façons, l’organisation atlantique n’aurait pas les moyens de conduire une nouvelle opération militaire de la même envergure, étant donné la situation budgétaire de ses Etats-membres.

Aussi, l’aide à l’opposition syrienne doit passer par d’autres moyens. La création de couloirs humanitaires en Syrie « pourrait se faire sans l’accord du régime, avec un mandat international, mais il n’est pas question d’une intervention armée » a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, sur les ondes de France Inter, le 24 novembre. La France a en effet demandé, la veille, la création de « zones sécurisées pour protéger les populations civiles ».

« Cela veut dire des couloirs, dans lesquels les organisations humanitaires, peuvent faire parvenir des produits médicaux » a précisé le patron du Quai d’Orsay. Sans accord de l’ONU, l’on voit mal comment cette idée pourrait voir le jour, ni comment la protection de ces zones humanitaires pourraient être assurées sans déploiement de forces armées… A moins que qu’elle le soit par les militaires rebelles syriens

Une autre option consisterait à fournir une aide logistique à l’ASL ainsi qu’à former ses membres. D’après le Canard Enchaîné, des militaires du service Action de la DGSE et du Commandement des opérations spéciales (COS) seraient déjà en Turquie et au Liban à cette fin.

« Aide à la rébellion civile et militaire, présentation d’une résolution à l’Assemblée générale de l’Onu, trafics d’armes aux frontières de la Syrie, contacts nécessaires avec Washington via l’Otan… autant de sujets en discussion entre Paris, Londres et Ankara » peut-on lire dans l’hebdomadaire.

 






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