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Guerre au Soudan : partie d’échecs américano-russe en Afrique

Alors que les combats se poursuivent au Soudan depuis maintenant trois semaines, malgré une trêve décidée sous l’égide des États-Unis, de nombreux pays et organisations internationales se portent au chevet du malade soudanais.

 

Ainsi l’OMS alertait-elle, mercredi 26 avril, sur un « risque biologique énorme » après qu’un laboratoire contenant des agents pathogènes très contagieux (rougeole, choléra, SARS-CoV-2...) a été occupé par l’un des deux camps belligérants, sans pouvoir préciser lequel. Un scénario qui rappelle les premières heures du conflit ukrainien.

La guerre qui a éclaté au Soudan le 15 avril dernier, opposant le général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR) menées par le général Mohamed Hamdane Daglo, alias Hemedti, ne semble pas être seulement liée à des tensions internes. Rappelons, à toutes fins utiles, que l’ancien président Omar el-Bechir avait été destitué en 2019 à la suite d’une forte mobilisation des étudiants et du Parti communiste soudanais qui s’opposaient au plan d’austérité imposé à Khartoum par le FMI.

Mais le Soudan est également le théâtre d’un affrontement entre les États-Unis et la Russie. Dès septembre 2022, l’ambassadeur américain au Soudan, John Godfrey met en garde Khartoum contre les « conséquences » qu’entraînerait l’installation d’une base navale russe sur la côte de la mer Rouge. Début mars 2023, Hemedti, de retour de Moscou, confirmait que l’accord de construction de cette base à Port-Soudan était toujours d’actualité, précisant qu’il n’y avait « aucun problème à traiter avec la Russie ».

Par ailleurs, les FSR de Hemedti, une force paramilitaire déployée d’abord au Darfour, a également œuvré en Libye, en appui du maréchal Haftar, mais aussi aux côtés de l’Arabie Saoudite à partir de 2015, dans le cadre de la guerre contre les rebelles chiites du Yémen. La fin de ce conflit, voulue par la Chine et sur fond d’apaisement entre l’Arabie saoudite et l’Iran, démobilise donc nombre de mercenaires soudanais.

De près ou de loin, la guerre au Soudan est la conséquence d’une partie d’échecs internationale que l’oncle Sam s’obstine à vouloir jouer avec des gants de boxe.

 

 

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