Branle-bas de combat en Europe depuis les révélations du Guardian sur le volet énergétique du projet TAFTA toujours en cours de négociation entre Nord-Américains et Européens. Le 14e tour de table laisse apparaître le fond des velléités des émissaires américains : vendre leur gaz de schiste aux Européens.
C’est une version ultralibérale qui caractérise cette dernière version du TAFTA : remise en cause des subventions publiques pour les énergies renouvelables, standards d’efficacité énergétiques « volontaires », interdiction des restrictions à l’importation-exportation du gaz naturel. Y compris gaz de schiste.
En supprimant toute aide aux énergies renouvelables et toute norme énergétique, les États-Unis s’attaquent au modèle énergétique des Européens. Ils mettent en péril également la totalité des engagements que les États européens ont pris à l’occasion de la COP21 et autres accords internationaux. C’est un marché sans norme ni aides publiques, basé sur les seuls prix du marché des différentes énergies qui semble donc émerger des négociations.
Le but est limpide, ainsi que le démontre l’attention prêtée au gaz naturel dans les textes révélés par The Guardian : inonder le marché européen du gaz de schiste américain sous forme de gaz naturel liquéfié, faire sauter toute stratégie nationale ou européenne et toute politique écologique en imposant une énergie pas chère, qui n’intègre pas dans son prix les dégâts environnementaux et économiques qu’elle produit.
L’électricité nucléaire, largement subventionnée, est-elle en péril également ? Les textes sont plus discrets sur l’électricité, et l’accord compte sur « une auto-régulation de la part des industriels » concernés. Un accord 100% idéologique.