Le 26 mai 2009, à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Sarkozy inaugurait un nouveau complexe militaire français composé d’une base navale, d’une base aérienne et d’un camp pour l’armée de terre.
« C’est la première fois depuis cinquante ans, depuis les indépendances africaines exactement, que la France ouvre une base militaire permanente hors de son territoire national [1]. »
Pourquoi ce déploiement guerrier loin des frontières françaises ?
Ce serait un « virage géostratégique de la France, dont les intérêts se déplacent chaque année un peu plus à l’est, le long d’un arc de crise allant de l’Atlantique à l’océan Indien ». Cette région est aussi celle par laquelle transitent 40 % du pétrole mondial et où Total investit...
Face à l’Iran, dont les rives ne sont qu’à 225 km, l’implantation d’une base à Abu Dhabi représente aussi un acte provocateur qui entend montrer que la France participe aux préparatifs de guerre contre ce pays.
Elle vise à compléter la ceinture de bases que les États-Unis ont implantée au Qatar, en Irak, en Afghanistan, au Koweït, etc.
Au moment de sa mise en service, il a été question d’un accord secret avec les Émirats par lequel la France se serait engagée à utiliser « tous les moyens dont elle dispose » pour les défendre en cas de conflit. Avec l’arme nucléaire, s’il le faut.
« Cela veut dire qu’on met notre dissuasion nucléaire à la disposition des Émirats », aurait déclaré un officier proche du dossier.
Curieusement, durant la campagne électorale des présidentielles, le sort de la base d’Abu Dhabi n’a été évoqué par aucun des candidats, seul le programme des écologistes se prononçait clairement pour sa fermeture [2].
Dans son discours du 11 mars, spécialement consacré à la Défense, Hollande n’en a pas fait mention.
Plus curieusement encore, lors du récent examen du budget de la Défense 2013, les documents produits par le ministère citent Abu Dhabi comme une des bases militaires existant hors de métropole mais ne donnent aucune précision quant à son avenir.
Cette dissimulation témoigne du choix de Hollande de maintenir en place ce dispositif voulu par Sarkozy et d’associer la France à une aventure militaire contre l’Iran – au cas où les États-Unis en décideraient ainsi.