« Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans si profond oubli de sa liberté qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté mais gagné sa servitude... » La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1576
À ceci près que le peuple est par nature assujetti et que la vraie liberté n’a jamais été donnée à l’homme en général, mais que c’est à chacun de la conquérir. De sorte que parmi tous les peuples historiques de ce monde, il y eu des Hommes qui n’étant pas des veaux, ont résisté aux tyrans qui les avaient enfermés dans la servitude de leur peuple respectif en niant leur humanité essentielle. S’ils ont à vrai dire « gagné » leur propre liberté, laquelle a rejailli à leur époque sur le peuple, c’est que l’être humain possède ce potentiel spécifique de la liberté que l’Être spirituel suprême appelé Dieu a mis en lui au terme de son évolution biologique animale.
Il s’ensuit que tout homme peut réaliser son pouvoir de liberté en dépassant le conditionnement inné des rapports de dominance qui restent ancrés dans la partie primitive de son cerveau et fait que naturellement le peuple « sert si bien, et si volontiers, » ses maîtres, et en créant sans relâche socialement de nouvelles conditions de solidarité humaines. À ne pas confondre, par conséquent, avec le comportement grégaire d’un troupeau d’apparence humaine dont les individus ne visent qu’à être confortés par le nombre de leur groupe uniformisé et rassurés dans le conformisme social qui leur dicte par punition/récompense ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire.