Voilà la solution trouvée par les agences internationales ( PNUD, Banque Mondiale et FMI en tête) pour lutter contre la pauvreté : le compte en banque pour tous adossé à un crédit usuraire. Le pauvre enfin réduit à l’état d’esclave par l’effet d’une dette qu’il sera incapable de racheter et qu’il léguera à ses enfants ! Et ce qui est merveilleux c’est qu’avec un micro-crédit, c’est-à-dire une toute petite somme à laquelle est attaché le rêve d’une vie meilleure, le système bancaire international prend dans ses filets toute la population des pauvres gens et renouvelle le statut d’esclave. C’est sûr que cela vaut bien un prix Nobel d’économie ! Et de plus cela permet de neutraliser tout un système de financement reposant sur la solidarité de groupes, à travers le mécanisme des tontines, très dynamique en Afrique notamment : voilà à quoi sert l’aide publique au développement, la destruction des solidarités de proximité au bénéfice du capitalisme international. Et voilà qu’une Esther Duflo, économiste française, est élevée au rang de grande spécialiste mondiale de la lutte contre la pauvreté : le cynisme du système est tel qu’il fait en sorte que le programme d’enchaînement des femmes soit conduit par des femmes.