Todd a été élevé dans une famille bourgeoise où il est impoli de dire du mal de son voisin. Il faut arrondir les angles et opter pour un langage politiquement correct. Alors il est toujours entre 2 phrases. Il oblige son auditoire à écouter ce qu’il ne dit pas ou à moitié, sans le dire vraiment. J’aime beaucoup quand il dit : "Les allemands sont un peu rudes, mais sont charmants quand on sait leur parler". Il faut traduire par : les allemands ne sont rien d’autres que des brutes épaisses qui ne comprennent que le rapport de force et que si on ne s’impose pas fermement ils nous prendront pour des faibles et nous marcheront dessus sans scrupule." Mais comme il ne veut pas passer pour un bourgeois trop politiquement correct, il balance tout de suite après ".... ces connards qui ont fabriqué l’euro." Puis il s’aperçoit soudain qu’il pourrait passer pour un impertinent et s’empresse d’ajouter : "...heu,... quand je parle de connards, je veux dire les français..." Ahahah ! Comme si l’euro était une création uniquement française.

Le problème de Todd, c’est qu’il est à la fois un Keynésien convaincu et contre l’idée du mondialisme financier. Il est donc tiraillé entre 2 idéologies incompatibles. Son cas devrait intéresser un psy. En tous les cas c’est toujours amusant de le voir se perdre dans des explications contradictoires sans jamais prendre parti. Todd est tel un cocktail sans alcool, un mélange acidulé qui laisse la tête froide. C’est du Champomy.