Lors de l’audience le 24 juin, le parquet a requis une amende de 5 000 euros et 3 000 euros avec sursis à l’encontre de RTL, qui a diffusé la chronique.
Le tribunal correctionnel de Paris rend mardi son jugement concernant le polémiste Éric Zemmour, poursuivi pour incitation à la haine raciale, en raison d’une chronique à la radio dans laquelle il évoquait "les bandes" d’étrangers "qui dévalisent, violentent ou dépouillent". Lors de l’audience le 24 juin, le parquet a requis une amende de 5 000 euros et 3 000 euros d’amende avec sursis à l’encontre de RTL, poursuivie pour avoir diffusé la chronique d’Éric Zemmour sur son site internet.
Le 6 mai 2014, Éric Zemmour, également poursuivi pour "diffamation raciale", avait déclaré : "Les Normands, les Huns, les Arabes, les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacés par les bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent." "J’aurais pu ajouter les Russes et les Géorgiens, mais il faut bien s’arrêter", avait répondu incisif Éric Zemmour à la présidente de la 17e chambre du tribunal correctionnel qui l’interrogeait sur les raisons qui l’avaient conduit à ne citer "que" ces cinq "cibles".
"Liberté d’expression"
Le polémiste, qui s’est retranché derrière des chiffres et des documents sur la délinquance restés "au fond de son cerveau" au fil de leur lecture, avait expliqué avoir également appuyé ses propos sur des témoignages, comme ceux "d’agriculteurs dépouillés par des bandes de Roms" et "des touristes chinois dévalisés à Paris" par ces mêmes "bandes". Il avait invoqué sa "liberté d’expression", se disant "victime d’un procès profondément politique". "Je ne suis pas assistante sociale, mon métier n’est pas de savoir si je vais faire de la peine à untel ou untel. Mon métier, c’est dire la vérité", avait-il poursuivi.