Ces travailleurs immigrés marocains de la SNCF désormais retraités accusaient la société de transport ferroviaire d’avoir bloqué leur carrière. Le Conseil de Prud’hommes de Paris devait se prononcer lundi.
La SNCF a-t-elle discriminé plusieurs centaines de travailleurs immigrés ? Le Conseil de Prud’hommes de Paris se prononce lundi sur les recours déposés par plus de 800 cheminots de nationalité ou d’origine marocaine, des chibanis, affirmant avoir été bloqués dans leurs carrières et pénalisés pour leur retraite. Pour la SNCF, qui conteste toute discrimination, l’enjeu financier est potentiellement très lourd puisque les plaignants réclament chacun en moyenne 400.000 euros de dommages et intérêts.
le Conseil des Prud’hommes de Paris a finalement annoncé la condamnation de la SNCF pour discrimination dans ce dossier. Selon un conseiller prudhommal, la SNCF a été condamnée dans neuf dossiers sur dix. Les condamnations sont en moyenne assorties de dommages et intérêts d’environ 200.000 euros, a indiqué de son côté l’avocate Clélie de Lesquen.
Des agents bloqués dans leur évolution ?
Embauchés au début des années 1970 comme contractuels, donc avec un CDI de droit privé, ces agents à la retraite, ou proches de l’être, ne relèvent pour la plupart pas du statut particulier des cheminots, plus avantageux, réservé aux ressortissants européens et aux jeunes embauchés. Dans tous les cas, y compris pour les cheminots naturalisés ayant accédé au statut, ils affirment avoir été "cantonnés" aux plus bas niveaux de qualification et été lésés.