Ce vendredi 8 juillet, il faut bien le reconnaître, c’est la journée de gloire de François Hollande. L’homme le plus « bashé » de France (de l’anglais bashing), a été reçu en grandes pompes à la réunion de l’OTAN à Varsovie, le truc fabriqué par les Américains sur le dos des Européens pour emmerder les Russes. Ça sert aussi accessoirement à empêcher la grande liaison Paris-Moscou-Berlin, qui serait un drame national au pays de l’Oncle Sam. Qui a déjà assez à faire avec ses Noirs et ses flics.
L’OTAN fait mine de jouer les conciliateurs avec Poutine, mais la contention géographique est bien là : malgré la communication officielle de cette US Army en Europe (depuis 1944 en réalité), l’organisation atlantique a dépecé et grignoté les pays du Pacte de Varsovie, justement. Tous sont tombés dans l’escarcelle de l’Empire, et le rideau de fer contre les Européens de l’Ouest s’est mué en rideau de fer contre les Russes, qui persistent à ne pas vouloir s’américaniser. Va savoir pourquoi…
Nous, en France, on s’est américanisés depuis 1945, et les choses vont vraiment mieux : la communauté nationale a explosé en morceaux, une guerre civile larvée érode le pacte républicain, les religions et communautés se durcissent, la paupérisation augmente avec le nombre de super-riches (effet classique en pays post-capitaliste), le niveau culturel s’effondre, les médias mentent tellement qu’on peut parler de suicide collectif... Heureusement, Hollande rassure tous azimuts :
« L’OTAN n’a pas du tout vocation à peser sur les relations que l’Europe doit avoir avec la Russie ; et pour la France, la Russie n’est pas un adversaire, n’est pas une menace »
De l’autre côté, l’OTAN et ses larbins reprochent à Poutine d’avoir « envahi » la Crimée. C’est comme si on reprochait à la France d’avoir envahi la Corse, la Chine le Tibet, ou l’Irak le Koweït. La France qui enverra des avions de chasse dans les pays baltes pour empêcher les chars russes de débouler à l’Ouest. On croit rêver.
Les militaires engagés en opération ont suivi la victoire de l'@equipedefrance face à l'Allemagne ! #FiersdetreBleushttps://t.co/6q78EqOHlK
— État-Major Armées (@EtatMajorFR) 8 juillet 2016
À côté de ça, l’armée française tire la langue sur tous ses théâtres d’activités : 3 500 soldats au Sahel, autant au Proche-Orient, où l’on fait le sale boulot pour les États-Unis d’Israël (EUI, nouvelle appellation), sans compter les forces spéciales qui grenouillent un peu partout. Dire qu’il va nous falloir 29 milliards dans les années qui viennent pour renouveler notre dissuasion nucléaire… Il serait temps de faire un peu la paix, hors de chez nous et chez nous.
La rue française
La paix intérieure, avec le bordel dans la rue depuis la piteuse loi MEDEF-Khomri-Badinter, les provocations de l’extrême gauche manipulée pour couler la vraie contestation sociale (c’est son rôle d’idiote utile), le bordel terroriste qui nous vient de l’oligarchie (on ne croit plus aux balivernes du djihad mondial super-organisé qui peut frapper quand il veut dans toutes les capitales du monde), ça devrait être l’objectif de nos dirigeants, qui font tout le contraire.
On ne va pas re-prouver que la paire Hollande-Valls a tout fait pour affaiblir le pays, le morceler, le diviser, pour mieux le diriger. Enfin, « mieux », façon de parler. Faire des Français des racistes, des antisémites, des homophobes, selon la définition de nos faux dirigeants, c’est pas vraiment une victoire. Casser, tout le monde peut le faire. Un gouvernement de casseurs, voilà ce qu’on a, depuis deux ans : ils pètent tout ! L’unité nationale, l’entente entre les religions, entre les classes sociales (bon ça c’est pas de leur faute).
Et là, second miracle pour Hollande, la France qui bat l’Allemagne et se qualifie pour la finale de l’Euro. Incroyable. Les morceaux de la nation se re-collent à toute vitesse, tout se ressoude, même les racailles deviennent – presque – françaises. Car on a tous faim d’unité et de victoire. Une unité qui se fait sur le dos des Allemands, c’est pas une mauvaise chose, on est trop habitués à leur obéir au niveau européen. Oui, car l’Europe est le cache-nez de la Grande Allemagne.
Ivre de sa double victoire – Merkel l’a même félicité pour l’exploit des Bleus, alors qu’il n’y est pour rien, enfin, on l’espère – Hollande, dans son euphorique élan, a nommé le rappeur Rost au Conseil économique et social. Le CES, c’est quoi ? Rien. Ça sert juste à caser des copains avec du pognon public à la clé, qui ne branlent rien, comme au CSA. Le Canard enchaîné appelle ça « les fromages de la République ». Aussitôt, à la vitesse d’un toast qui gicle du toaster, le casier judiciaire musical du mec a jailli des réseaux sociaux, sous la forme d’une « chanson » (on préfère mettre des grosses parenthèses) où il appelle à la vengeance antiflic. Du grand art :
#Hollande a nommé au Conseil économique & social le rappeur #Rost,
qui rêve de "buter du flic"
Assassin de la police pic.twitter.com/1Q7j5j7Jns— Napoléon (@tprincedelamour) 14 mai 2016
Merde, pile le jour où des snipers noirs qui en avaient marre que les flics blancs butent leurs « frères », dessoudent cinq policiers à Dallas. La ville maudite de l’Amérique, ville dont l’État veut en plus devenir indépendant…
Bon, la victoire sur l’Allemagne un point, la main tendue vers Poutine un point, mais la nomination de Rost, zéro point. On peut pas tout réussir d’un coup la même journée.