« Il est de la responsabilité de Twitter de mettre fin à cette publicité gratuite proposée aux révisionnistes et négationnistes », estime Sacha Reingewirtz. Le président de l’Union des étudiants juifs de France porte plainte contre Henry de Lesquen, qui a lâché un tweet moqueur sur Simone Veil.
- Sacha Reingewirtz, sosie de Conchita Wurst
Sacha Reingewirtz, qui n’a rien à voir avec Conchita Wurst, même s’ils se ressemblent, a bien de la chance : il donne des ordres à Twitter France, voire à Twitter Monde. Nous, c’est bien simple, on sait même pas où ça se trouve, ces grandes sociétés fantômes. On n’a pas accès au siège. On imagine un désert, au cœur de l’Amérique, du côté de Roswell, un centre de recherches secret, enfoui… dont seuls quelques initiés sur terre possèdent l’adresse.
Auparavant, Henry de Lesquen, dont c’est un peu la semaine commerciale dans les médias (il faut toujours un méchant de service, et le Versaillais fait un méchant de service de haute volée) s’était servi des idiots bien utiles du Petit Journal pour se faire une pub télé gratuite. Et ça a marché, ça a même couru. Il suffisait d’ouvrir le banquet de Rivarol – où il était invité en tant que président de Radio Courtoisie – aux charognards de la presse prosioniste, ou soumise au sionisme.
Après le coup du banquet, Lesquen se paye une nouvelle pub gratuite avec seulement UN tweet, ce qui est remarquable, d’un point de vue rentabilité. Quand on pense qu’il y a des entreprises qui payent des trésors pour être présentes sur tous les fils Twitter qui comptent… Ce qui ne suffit pas encore à rendre Twitter riche, qui a perdu 510 millions d’euros en 2014, et encore 454 en 2015. Mais sa capitalisation boursière est estimée à 30 milliards de dollars, alors, ces pertes, c’est « peanuts ».
Si la chorale médiatique s’est déchaînée contre Lesquen, qui s’est permis de toucher au tabou de la Shoah, c’est qu’il y a deux façons d’en parler, la bonne et la mauvaise. La mauvaise, c’est faire des blagues de mauvais goût ; la bonne, c’est de parler de la Shoah à la Claude Lanzmann, du matin au soir. Un internaute s’est amusé à compter, en une soirée, le nombre de diffusions shoah-centrées :
À cause de cette pression, il est fatal que les plus « shoaphiles » d’entre nous – ceux qui sont du bon côté de la Shoah – dérapent : c’est le tour du maire de Perpignan, qui compare carrément le compteur Linky et les chambres à gaz. Décidément, la Seconde Guerre mondiale, on n’en sort pas.
Si on (les médias, s’entend) en parle en permanence, on n’en parle pas quand il faudrait. Par exemple, cette semaine, L’Obs titre sur les « lobbys » :
On s’attend à un dossier de 12 pages sur le CRIF et les LGBT, qui sont très actifs dans le genre pressions & menaces, mais non : en couv, Macron et Gattaz qui complotent à moitié. Le rapport avec les lobbys ? Ou alors il s’agit de la banque Rothschild, mais on n’y croit pas trop. Et on n’a pas été l’acheter pour vérifier. De toute façon, quand on voit le sommaire de l’hebdo, on a compris :
10 choses à savoir sur l’humoriste Nicole Ferroni ;
le duel Marine le Pen – Jean-Marie Le Pen ;
un entretien avec Jean-Luc Mélenchon : « Mon ennemi, c’est l’oligarchie » ;
Les 5 pistes encore sur la table pour réduire le chômage ;
« Bisexuels, et alors ? » : nouvelle révolution sexuelle ou simple effet de mode ? Enquête ;
Prison internationale de La Haye : plongée dans le palace des tueurs de masse ;
« Il y a un désir de fascisme dans ce pays » : entretien avec l’historienne Elisabeth Roudinesco ;
Portrait de Patrick Cohen, le matinalier le plus écouté de France (TéléObs) ;
Le premier, on dit bien le premier, qui sort que le sujet sur les lobbys, c’est le portrait de Patrick Liste Noire Cohen, on l’envoie à un stage de citoyenneté au mémorial de la Shoah de Paris (attention, il ne s’agit pas de la « Shoah de Paris », mais du « mémorial à Paris »), la punition pour mauvaise conduite qui permet de récupérer ses points de liberté d’expression.
Lesquen en a fait les frais en mars de cette année, pour des « propos sur l’inégalité des races », mais, a-t-il avoué à Libération, qui l’interrogeait à ce sujet, « j’ai bousillé leur stage ». C’est malin. Il y en a qui mettent de la mauvaise volonté à apprendre. Mais Lesquen n’est pas le seul à faire des boulettes non cachères : quand lui tire sur le pyjama de la Shoah, d’autres font claquer les culottes des journalistes.
- Sapin et Hollande, copains comme cochons
Le ministre des Finances de la prestigieuse République française (qui gave un peu Marion Maréchal-Le Pen), ce bon vivant rabelaisien de Michel Sapin, s’est fait balancer dans le livre (pas le sien, L’écume et l’océan, sorti en mai 2014, et vendu à 312 exemplaires en septembre de la même année) des journalistes Aziz Zemouri et Stéphanie Marteau, L’Élysée Off.
Remarquez, question tirage, le beau Sapin n’a pas à avoir honte, puisque Pierre Gattaz, le roi des patrons, n’a vendu que 25 La France de tous les possibles en un mois. Vingt-cinq. Pas vingt-cinq mille, non, vingt-cinq. Le ministre du Pognon a donc fait claquer l’élastique de la culotte d’une journaliste qui se penchait. Depuis la sortie d’Élysée Off, Michou nie et menace d’attaquer le monde entier… qui se fout de sa gueule. Il est devenu la tête de Turc de Twitter, et les montages photo strausskahniens jaillissent de partout. C’est fou ce que les puissants inspirent la créativité des gens d’en bas. C’est le même Sapin qui se moquait des Belges et de leur naïveté vis-à-vis du communautarisme dans les cités.
Nous, on n’est pas pour punir les gens qui font des vannes de bidasses, mais quand on est ministre, on ferme sa braguette ou on démissionne. Quand on voit ces personnalités grassement nourries par nos soins, faire tout ce qu’on n’a pas le droit de faire, et passer à travers les mailles de la Justice, on finit par se poser des questions. Paradoxe : ce sont les plus gros poissons qui passent à travers le filet, et les plus petits qui se font piéger et embastiller !
Si Michou veut jouer au satyre avec des femmes de petite vertu, il n’a qu’à passer ses nuits en boîte avec Frédéric Beigbeder, adepte des drogues et des mannequins. C’est justement l’objet de son prochain film, L’idéal, dont voici la bande-annonce (Michel va se rouler par terre de bonheur) :
Personnes sensibles, attention : si l’amour des femmes n’est pas (trop) dangereux, la prise de drogue elle, peut l’être. C’est comme ça, visiblement, que Prince est mort : accro au fentanyl. Comme drogue dure, nous vous conseillons la connaissance, à travers les livres Kontre Kulture : voilà une bonne accoutumance !