Le 20 avril, le candidat de la Démocratie, de la Banque et du Média était à 67/33. Or voilà qu’aujourd’hui, en ce funeste vendredi 28 avril 2017 de lune noire, il est à 60/40 ! La Démocratie est en danger, et la Démocratie, c’est Macron ! Marine, c’est le fascisme ! Le fascisme menace la Démocratie ! La Démocratie doit gagner !
En fait, c’est pas exactement comme ça que ça se passe. Le fascisme, souvent, que ce soit pour un individu ou une nation, intervient quand la démocratie est devenue inopérante. En fonction des périodes.
À chacun sa période : au fascisme les périodes difficiles – car le fascisme est dur au Mal – et à la démocratie les périodes tranquilles. Un bon partage des tâches. Le fascisme n’est que la version agressive de la démocratie, et la démocratie la version zen du fascisme, qui n’a rien à craindre, alors il ne sort pas les crocs. Le fascisme c’est les canines de la démocratie.
En 2017, la France, au Mali, en Irak, en Syrie, en Libye, en Afghanistan ou au Niger, montre les dents. Elle est donc fasciste. À l’intérieur, elle tente de rester démocratique. Rassurez-vous, c’est la même chose pour les USA : agressifs dehors, plutôt cool dedans, toutes proportions gardées. Car les États-Unis balancent des milliers de tonnes de bombes partout, sauf sur leurs habitants. Il ne doit pas y avoir 10 pays dans le monde qui n’ont pas goûté à la Pax Bombamericana [1].
En France, les gens ont de moins en moins peur de Marine Le Pen. Et de plus en plus de Macron. Ce sont les limites de la communication officielle. L’énorme présence médiatique de Marine y est pour quelque chose : en tant que finaliste, elle a droit à certains égards, c’est-à-dire, pour une fois, autant de temps de parole que son adversaire, et ça fait beaucoup. Sans compter les réseaux sociaux et la réinfosphère, qui équilibrent le parti pris éhonté des médias mainstream. Du coup, le message du FN passe, et ne rebute plus comme il y a 30 ans les Français. La télé a du bon : Rivarol a raison de dire que la télé a conservé sa puissance dans cette élection. Elle peut encore imposer un candidat, fût-il fabriqué de A à Z, à un public pas encore formé au décryptage des ingénieries. Il ressent néanmoins un certain malaise, qu’il n’arrive pas à définir. Mais dans la rue, ça se lâche, au grand dam des journalistes...
MDR, le journaliste arrive confiant avec son micro et gros malaise visible au bout de 50 secondes pic.twitter.com/X9SpwlSvHr
— Gasρard Aℓⅰzan (@GaspardAlizan) 28 avril 2017
Dans les médias, les politiciens expérimentés n’ont jamais été dupes de l’arnaque au fascisme :
#RolandDumas : Le Pen n'est pas une menace !
" Mais #MarineLePen ne fait pas peur… Même le père ne faisait pas peur."#Macron #frontnational pic.twitter.com/9yPpnGxLzG— E&R National (@EetR_National) 28 avril 2017
Peu à peu, un basculement s’opère, dans les têtes, les propos, et en public :
.@MLP_officiel VIDEO:Un chef d'entreprise Niçois qui a voté #Fillon votera sans hésiter #MarineLePen pour partir dans une direction différente#MarineANice pic.twitter.com/gKVEvzEFAw
— fandetv ن (@fandetv) 28 avril 2017
Refusant cette évolution, la presse aux ordres continue son travail de sape, mais dans le vide : les Français s’en foutent majoritairement. L’Express a bien tenté un « Mégretiste repenti, doigt d’honneur... Cinq choses à savoir sur Steeve Briois » de la plus haute importance et du plus haut comique. On n’a pas été voir à l’intérieur, probablement que le maire d’Hénin-Beaumont y disait des méchancetés et des bêtises. Le Parisien, par en reste, dégainait un lourd dossier sur « Les démons du Front ».
Le Monde, fidèle à sa ligne macroniste extrême, continue de bastonner l’électeur avec ses « collectifs » qui font barrage au FN et le dernier en date, ce sont les 34 sociétés de journalistes des grandes rédactions. Les petites, on s’en tape.
Il n’appartient pas à une formation politique, quelle qu’elle soit, de décider des médias habilités à exercer leur rôle démocratique dans notre société.
Les SDJ de l’AFP, Alternatives Économiques, BFM-TV, Capa, Les Échos, Elle, Europe 1, L’Express, Le Figaro, France 2, Rédaction nationale de France 3, France 24, France Bleu, France Culture, France Info, France Inter, L’Humanité, Libération, Journal du Dimanche, M6, Marianne, Mediapart, Le Monde, L’Obs, Le Point, Premières Lignes, Quotidien, RFI, RMC, RTL, Télérama, LaTéléLibre, TF1, La Vie soit 34 SDJ ainsi que les élus du SNJ-CGT et de la CFDT du conseil de rédaction de La Voix du Nord et le Collectif « Informer n’est pas un délit » (INPD).
En deux mots, voici ce qu’est une SDJ : ce sont des journalistes pas très bosseurs qui se syndicalisent et qui font régner l’ordre déontologique, ce dont leurs patrons ou actionnaires se foutent mais alors comme de leur premier tuyau crevé. Ces journalistes sont là pour faire croire à une démocratie interne, alors que tout média est guidé par deux choses : le besoin de vendre et celui d’obéir aux injonctions oligarchiques, point barre. Souvent, après un ou deux ans passés dans une SDJ, le journaliste qui a un peu trop ouvert sa gueule contre les infos nazebroques des JT (c’est le cas en permanence sur France 2) se fait calmer par un susucre, par exemple un poste dans le service culturel, où on n’en glande pas une et où on est bien payé. La planque. On pourrait donner des noms mais ce ne serait pas confraternel et en plus, c’est pas le genre de la maison de balancer, plutôt celui du Monde et de sa filiale de surveillance-dénonciation Décodex.
- Max et Jérémie, militants PS depuis toujours, construisent à toute vitesse un barrage contre le FN avant l’arrivée de Luc Bronner, du Monde
Voilà, jusqu’à 6 mai, on va voir de plus en plus de barrages au FN au fur et à mesure que les Français se diront tiens, ça m’a pas l’air si con ou si méchant que ça. En dernier lieu, Le Monde et toute la clique socialo-sioniste est capable de nous trouver un collectif de castors ou de ragondins qui monte lui aussi son barrage contre le FN. Les 20 millions de chiens et chats en France (13 de chats et 7 de chiens, sans compter les chats sauvages et les élevages de chiens non répertoriés) seront peut-être eux aussi mis à contribution pour sauver la Démocratie, enfin, leur démocratie.