La malédiction du mois de janvier d’avant les présidentielles a encore frappé ! Tout allait bien pour François le Sarthois, ex-souffre douleur de Nicolas le Fada, quasiment élu 7ème président de la 5ème République, lorsque, sur un petit glissement parlementaire, le château de cartes s’effondra. Le candidat de la morale en politique, de la rigueur en économie, de l’antisarkozysme, du retour de l’autorité, se retrouve en 24 heures en pleine bourrasque giscardo-diamantaire.
Le Point a relevé la liste des grands favoris qui se sont effondrés alors que tout le monde – observateurs, médias, sondages (il manque juste le peuple, qui vote et décide en définitive) – les donnait gagnants : Giscard en janvier 1981, Balladur en janvier 1995, et Royal en janvier 2007.
- Si je deviens pas président par ta faute, tu me rends ces putain de 500 000 euros, understand ?
Personne ne sait comment le Thatcher de la Sarthe va se dépatouiller du flouze mal gagné de sa gonzesse. Son évocation hier soir sur TF1 du « quelque chose de pourri dans notre démocratie » n’est pas convaincante : il fallait dire « OK j’ai merdé, désolé, on va rendre le pognon et je recommencerai pas, je foutrai une danse à Penelope (on a le droit à la fessée) à la maison, et fermez le ban ». Au lieu de ça, il a écouté Anne Méaux, la grande « communicante » qui gère l’image des stars de la politique et du big business. Elle a un train de retard, la Nanou : aujourd’hui tous ces principes de « com » à la con qui permettaient de faire avaler aux médias puis au peuple des kilotonnes de salades, c’est terminé. Mieux vaut jouer franco avec le populo. Sauf que là, Fillon s’est enfoncé plus loin dans la forêt de l’indignation outrée de l’innocence bafouée.
Les amateurs de moments tendus auront le plaisir de voir Penelope au meeting de Paris dimanche 29 janvier, le jour de la Claque géante à Valls. On verra si les troupes « républicaines » sauront pardonner. Après tout, les fillonnistes sont censés être des démocrates chrétiens… Penelope « sera présente pour montrer qu’elle ne se cache pas », explique un membre de l’entourage de Fillon au Monde. Comme si se montrer suffisait à prouver son innocence et à effacer l’infraction...
Au moment où Fillon défendait son honneur et celui de sa tendre aimée, Hamon s’en prenait à « l’extrême droite » dans son meeting de Montreuil :
Quand un socialou s’en prend à l’extrême droite, c’est qu’il est un peu à bout d’arguments. Sur Twitter, Benoît se fait surnommer « Ben Oît » ou « Bilal ». Traduction : le candidat en tête de la primaire de gauche devant Valls serait proche des islamistes, Valls se posant en rempart contre l’islamisme. On schématise, n’est-ce pas. Hamon a pris la balle au bond et a répondu :
« Me voilà donc aux yeux des racistes, aux yeux des xénophobes, rebaptisé d’un très joli prénom à mes yeux, et je veux leur dire… qu’à leurs yeux moi je suis fier qu’ils m’appellent Bilal (applaudissements), je suis fier qu’ils m’appellent Bilal (effet de répétition) et je serais fier aussi qu’ils m’appelle Élie, David, peu importe ! »
Après avoir rééquilibré in extremis son solo du côté du lobby (on peut être courageux mais pas fou), on comprend que Bilal fait de la grosse retape en banlieue rouge, là où le vote immigré permet généralement à un PS en perdition de sauver ses fesses. En 2017, s’en prendre à la tradition « raciste, xénophobe, antisémite, islamophobe » de « l’extrême droite » est la preuve d’un courage qui dépasse l’entendement et d’un programme qui va certainement redonner du travail à nos simillons de chômeurs. En fait, quelles que soient les promesses de Bilal, ce sera toujours mieux que celles de Valls – l’homme à battre dimanche – car avec lui, on n’est plus dans la promesse : c’est à lui qu’on doit le chaos sioniste actuel !
Pour les amateurs d’hamoneries, le discours entier de Benoît à Montreuil est ici :
On rappelle que voter Hamon dimanche 29 janvier (pas dimanche 23 avril !), c’est battre Valls. Ceci étant dit, il y a deux catégories en France de personnes, de race française (allez, on déconne), qui n’ont pas le droit de voter : ceux que la justice a privés momentanément de leur droit en assortissant leur condamnation pénale d’une interdiction, ce qui n’est pas automatique pour les 79 581 taulards (on dit « sous écrou »), sans compter ceux qui sont dehors. Autant vous dire que son droit de vote, Francis Heaulme, jugé actuellement pour un double meurtre il y a 30 ans (la justice est rapide), il s’en bat un peu les coquillettes.
Cependant, il y a une autre catégorie de Français qui n’a pas le droit de glisser son bulletin dans l’urne : les personnes handicapées placées sous tutelle par décision d’un juge.
La Commission bla bla bla des Droits de l’Homme veut mettre un terme à cette discrimination, nous apprend le journal La Croix.
« Moi, je vote toujours pour le candidat qui parle de l’école et de la santé » (Audrey, 39 ans, atteinte de trisomie)
Eh ben c’est pas demain la veille que tu vas trouver ton bonheur, Audrey. Parce que la Santé, nos présidentiables, ils s’en battent les roucoulettes (terme de hand-ball). Seul le déficit de la Sécu les intéresse et les coupes budgétaires dans les hôpitaux, qui mettent nos infirmières à cran. Sur les 350 000 personnes placées sous tutelle, plus de 100 000 n’ont ainsi pas le droit de voter. Une décision qui relance le débat.
Chacun se souvient de la proposition du « permis de voter », qui serait accordé à un citoyen conscient, qui aurait passé un petit test républicain. En réalité, personne ne peut interdire à personne de choisir son candidat. Quand on voit qu’il y a 388 000 Français « majeurs » qui ont choisi Valls le dimanche 22 janvier 2017, au premier tour de la primaire de gauche… et ça ne peut pas être les trisomiques ou les aliénés ! Merde, voter Valls, quand même, faut être fou, ou inconscient.
- Lendemain de Grand Soir socialiste (extrait de C’est arrivé près de chez vous avec Benoît Poelvoorde, en 1992)
Et puis il y a ce vote des 16-17 ans qui se profile, avec la lycéenne bécasse qui va nous infliger ses leçons de vie pour finir par voter pour ceux qui vont le plus la faire rêver, et bien l’entuber ensuite… Des Besancenot, des Hollande, des, des, toute la gauche enchanteresse, quoi. Celle du Grand Soir suivi du lendemain gueule de bois où, tout péteux, on boit jusqu’à la lie la honte d’avoir été floué…