Les Anglais viennent d’inventer la machine à télétransporter les Français en 2005. Depuis ce matin, la fracture entre pro et anti-UE est à nouveau visible et béante, confirmant la fracture entre élite et peuple français. Dans un ensemble parfait, les employés de la caste médiatico-politique expriment leur tristesse, leur colère, leur dégoût. Leur incompréhension. Pour ne pas dire plus.
À l’inverse des souverainistes des deux pays, qui se réjouissent du retour d’une certaine volonté populaire. Comme de bien entendu, les marchés sanctionnent la décision du peuple britannique en faisant plonger tous les indices possibles. Ce qui verse de l’eau au moulin des catastrophistes de notre médiacratie. Ils ne vivent que par la peur, c’est dire leur légitimité. Il n’y a pas d’adhésion populaire forte à ce pouvoir, à cette élite, juste un attelage forcé, une marche forcée sous les coups (le terrorisme) quand les mensonges ne suffisent plus. Il semblerait que le bœuf français renâcle, après le bœuf britannique.
Cependant, les vainqueurs provisoires des deux côtés feraient bien de se calmer : d’abord, le processus de décrochage de la perfide Albion sera long, et difficile. Et puis, les peuples ne gagnent pas si facilement contre les oligarchies. En général, quand c’est vraiment le cas, ou quand c’est sur le point de, les oligarchies, ou la structure de domination mondiale avec ses représentations pseudo-nationales, préparent des chocs : crise économique pointue, terrorisme inexplicable, guerre contre-feu. La gamme de punitions des peuples est large.
Le résultat britannique est un délice pour les anti-européistes français. De droite, et de gauche. C’est l’un de leurs points communs. Il y a aussi des différences, une différence fondamentale : l’immigrationnisme de Mélenchon et de la gauche sociale, ces humanismes pervertis par le capitalisme transfrontalier. Sans ce point fondamental, l’axe rouge-brun cher aux dénonciateurs médiatico-politiques (Jean-Yves Camus en tête) serait une réalité, et une force rassemblant 40% de l’électorat. On approche de quelque chose, là. Espoir pour les uns, danger pour les autres. Il faut voir les réactions épidermiques, furieuses, des possédants de notre pays.
Une hystérie qui rappelle les grandes heures de l’entre-deux tours d’avril 2002, quand des sondages sans source donnaient 42% à Jean-Marie Le Pen au second tour, faisant vaciller d’effroi les journalistes du Monde, prêts à fuir dans un pays d’accueil. Même réactions délirantes, pleines de morgue et d’agressivité lors de la soirée du 29 mai 2005, le fameux référendum (anti)européen. Visiblement, les mêmes n’ont rien appris du passé, alors qu’ils ont écrit partout sur « la fracture sociale », « le monde ouvrier », qu’ils découvraient opportunément…
Aujourd’hui, Manuel Valls dit qu’« il faut créer une nouvelle Europe à l’écoute des peuples ». Ah bon, la précédente ne l’était pas ? Et il n’a rien fait ?
Voici, pour l’Histoire, et pour la Honte éternelle, les déclarations à chaud des cadres du Système.
Rappelons à Nadine Morano que le Néant est ce qui adviendra lorsque notre Soleil s’éteindra. Si l’Homme n’a pas réussi à se poser ailleurs. Sinon, le néant c’est le sommeil, la nuit, quoi. Après, il y a le matin.
L’expression du dégoût est le degré le plus élevé de l’analyse politique. Mais quand on a été payée à « suivre » Nicolas Sarkozy pour Libération – ce qui est déjà un dérapage déontologique en soi – avant de passer au Monde, à France 5 et à France Inter, soit la totale bien-pensante, on a des circonstances atténuantes.
Tiens, on avait préparé un gros point Godwin pour le petit Glucksmann, mais ni la carte « Hitler » ni la carte « Shoah » n’est sortie de sa manche. Patience, cela viendra. On garde notre PG sous la pédale.
Laurent Neumann est celui qui voulait mettre Dieudonné en prison début 2014, lors de son spectacle interdit à Nantes. Il voulait déjà le faire payer. Apparemment, chez lui, le « paiement » est une obsession.
Marion Van Renterghem est journaliste au Monde. On n’y peut rien si ce journal place un tiercé gagnant dans ce classement historique. Avec un train et une guerre de retard, MVR, qui se rapproche de MDR, essaye de nous faire peur avec des grands méchants loups qui ne font plus peur à grand-monde en France. Au contraire, on dirait que le petit chaperon rouge est très curieux du loup !
Bon, Harlem Désir, c’est pas de sa faute. Encore sonné par la victoire des prolos anglais, à bout de forces, il a encore celle de nous sortir une phrase de propagande pour débiles légers constituée d’une demi-douzaine de clichés desséchés. Symbolise la chute vertigineuse de l’intelligence au PS.
Bruce Toussaint, c’est le bonhomme jovial qui échoue partout où il passe, malgré ses efforts pour complaire au lobby socialo-sioniste. Le pire, c’est qu’il y croit. C’est peut-être pour ça que tout le monde se moque de lui dans le paysage audiovisuel. Les autres, au moins, ne sont pas dupes de l’arnaque oligarchique. Ils espèrent juste finir leur vie avant de se faire courser par les hordes vengeresses du peuple. C’est un calcul.
Éric Albert est le correspondant du Monde à Londres. C’est son jour de gloire, mais aussi de honte. On comprend son excitation : tous les regards de la nomenklatura convergent vers lui. Il ne peut pas échapper à une analyse européiste. Du coup, il entretient la psychose et fait régner la terreur médiatique. Good job. Utile, comme dirait Julien Clerc.
Dans les termes choisis de Caroline Monnot, la Miss Antifascisme du Monde – encore lui, que voulez-vous, c’est une razzia de prix – on devine quelque chose de pas très démocratique. Quand le vote des uns ne lui plaît pas, elle prend sa plume et envoie du bois. Le gros Boris n’a qu’à bien se tenir : en Caroline, il tient une ennemie de rang supérieur.
On a gardé leur meilleur pour la fin. Avec Hidalgo, l’Anne de Paris, on est sûr de mettre dans le mille à chaque coup. Là, elle a voulu se surpasser, et elle s’est surpassée. Tout est dans le toutefois. On sent la baronne qui touche un pauvre pour la première fois de sa vie et qui ne peut réprimer un petit cri. La patronne des LGBT et la protectrice de Tel-Aviv sur Plage vient de découvrir que les peuples pouvaient ne pas être d’accord avec ceux qui pensent les incarner. Think about it, donkey.