Fabien Clain, le chaînon manquant… entre renseignement et djihadistes ?
Il faudra expliquer aux 250 familles des victimes des attentats qui ont ensanglanté la France depuis la matinée du 7 janvier 2015, – « fusillade à Charlie hebdo, 12 morts » annonçait brutalement en exclusivité Le Parisien vers 11h30 dans un flash sur Internet – date d’un basculement national qui n’en finit pas, comment le recruteur Fabien Clain, dont l’adresse du « centre de radicalisation » (l’expression est de nous), en banlieue de Toulouse, était connue de tous les services de renseignement possibles, a-t-il pu travailler l’esprit de tant d’apprentis djihadistes, pour préparer leur voyage en Syrie ou en Irak, et lui-même disparaître, après un peu de prison, pour réapparaître sur Internet lors de la revendication des attentats susnommés.
Il faudra des arguments en acier trempé pour évacuer le doute, la suspicion, et parfois la colère que suscite cet état de faits. Gilles Kepel a donné dans son livre Terreur dans l’Hexagone (2015) plusieurs informations sur les frères Clain, dont l’aîné a tenté de « prendre le contrôle de la mosquée de Bellefontaine, à Toulouse, principal lieu de culte fréquenté par les jeunes du Mirail » (la cité chaude de Toulouse). Fabien Clain qui sera soupçonné, donc, d’avoir lu le message audio du communiqué de Daech revendiquant les massacres de Paris et Saint-Denis.
On trouve Fabien Clain au début des années 2000 avec son frère, ainsi qu’une cascade de candidats à la radicalisation à l’Artigat, la ferme d’Olivier Corel, surnommé « le sheikh blanc » ou « l’émir blanc ». Certains parmi eux tomberont pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » sous Sarkozy (2007-2012), feront un peu de prison, et ressortiront… poursuivre leur djihad en Syrie. La filière d’Artigat alimentera les théâtres des guerres irakienne et syrienne, puis des tentatives terroristes sur le sol français. On apprend en passant que le « sheikh blanc », qui gère cette sympathique communauté salafiste, est arrêté une première fois début 2007, mais que « rien de concret » ne sera retenu contre lui… Il retournera se consacrer paisiblement à sa « ferme ».
C’est en 2009 que des rumeurs d’action contre le Bataclan monteront des services égyptiens, à l’occasion d’un attentat contre des lycéens français en vacances au Caire (un mort et 24 blessés en février 2009), le nom de Clain y étant déjà associé. Ce dernier sera entendu comme témoin, mais, faute de preuves, l’information judiciaire à son encontre se terminera par un non-lieu. C’est en revanche pour l’acheminement vers l’Irak de plusieurs jeunes que Clain prendra 5 ans de prison, en juillet 2009. Malgré un dossier chargé, il sera libéré en août 2012. En 2014, selon Le Monde, il disparaît en Syrie, où il résiderait actuellement, dans une zone encore contrôlée par Daech.
Nos lecteurs sont priés de croire l’histoire de ce recruteur-influenceur, dont le seul discours serait capable de transformer un jeune des quartiers en tueur djihadiste. C’est la thèse du Monde et de Gilles Kepel, qui a lui aussi disparu des radars.
Rien n’est trop beau pour ceux qui projettent de nous tuer !
Pas besoin de transition pour aborder le deuxième thème du jour : les centres de déradicalisation. Fabien Clain et ses amis s’occupant de radlicaliser les jeunes Français tentés par le djihad, ou ce qu’ils croient être le djihad (il y a la version armée et la version intérieure), il fallait bien que notre État, qui veille à tout, s’occupe de déradicaliser les radicalisés. Dans une période (collège « Belkacem », « genre » pour enfants, mariage gay et GPA) où on n’en est plus à une connerie près, la dominance a appelé ça officiellement des « centres de prévention, d’insertion et de citoyenneté », ce qui nous pulvériserait de rire en nous tapant sur les cuisses à la manière d’Adolf si le tableau général n’était pas aussi sinistre. La République a de ces pudeurs.
Dans ce machin suintant les euphémismes, se concentre tout l’abandon moral des socialistes, qui un, ne veulent pas affronter le réel, deux, le nient complètement. On ne va pas réclamer de fusiller sans jugement – certains l’ont demandé – les retours de Syrie qui ont peut-être combattu là-bas ou les excités qui crient « Allah akbar » dans la rue pour faire frissonner les passants, mais la méthode socialiste présentée à la presse mardi 13 septembre 2016 vaut son pesant de, de…
Écoutez plutôt Pierre Pibarot, le directeur du GIP (groupe d’intérêt public) « Réinsertion et citoyenneté », sous les ordres de Muriel Domenach, la directrice du CIPDR, le Centre interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation : la mission consiste à enseigner aux jeunes en perdition « le vivre ensemble ». Vous avez bien lu. À coup d’ateliers « slam, capoerira, équithérapie »… ainsi qu’un travail avec les « symboles de la République », par exemple hisser « les couleurs ». Mais une fois par semaine, point trop n’en faut. L’article de Libération, assez ironique, ne précise pas s’il s’agit des couleurs de la France ou de Daech.
Au « château » de Pontourny, anciennement centre de rééducation, pardon, de réinsertion pour mineurs étrangers, se succéderont des cohortes d’experts en radicalisation adolescente, à savoir psychologues, chercheurs, enseignants et éducateurs. On a vu leur efficacité dans les cités... 30 salariés pour 25 pensionnaires, même si à peine une demi-douzaine est attendue, « d’un moment à l’autre ». Avec des dirigeants aussi clairvoyants, la guerre contre le terrorisme intérieur est quasiment gagnée !
On hésite entre des dirigeants devenus fous – d’humanisme, d’angélisme, de pitié dangereuse – et des dirigeants désirant au fond que le chaos se poursuive, tout en feignant d’y apporter remède. Pour l’instant, le seul remède qu’on a trouvé contre les attentats, c’est le Famas. Quand l’armée daigne s’en servir…
- Des soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville (Meuse), mobilisés dans le cadre de l’opération Sentinelle, se trouvaient alors à proximité de la salle de spectacle
La mort peu glorieuse du Famas
Il aurait pu sauver des vies le 13 novembre au soir, dans le Bataclan, transformé en abattoir humain, mais les ordres sont les ordres : les Famas sont restés soldat au pied, plutôt en bandoulière, et les secours mettront trois longues et mortelles heures à intervenir. Nous, on ne donne pas de leçons. On constate, comme les familles, que des combattants aguerris sont restés à la porte de l’enceinte, attendant un ordre qui n’est jamais venu, pendant que « 40 opérationnels du GIGN » rongeaient leur frein. Qui osera mettre cela sur le compte de la « désorganisation » ? À part Fenech ou Cazeneuve ? Le Famas aurait pu connaître une fin plus glorieuse. Il restera cette arme qui a équipé le soldat français, pendant plus de 35 ans, et qui, au bout du compte, n’aura servi à rien.
Les spécialistes argueront qu’il avait des défauts, les défauts de sa qualité, dont la première est/était la haute cadence de tir (limitée par la température du canon) : le problème de l’approvisionnement, la stabilisation en mode rafale (il arrose plus qu’il ne vise) qui de toute façon est peu utilisé sur le terrain, car il consomme tout simplement trop de munitions ! Et même si ces dernières sont plus légères, 1000 balles pèsent/pesaient tout de même 20 kilos…
De plus, aujourd’hui, le coup par coup est privilégié par rapport au mode « rafale », qu’on voit dans les films, ou sur les vidéos d’al-Nosra, plus spectaculaire qu’efficace. Pour en finir avec ces critiques techniques, le petit calibre des balles de Famas, le 5’56, ne serait pas suffisant en termes de « puissance d’arrêt ». Une balle véloce, mais qui ne stoppe pas immédiatement un kamikaze…
Eh bien ce sont les Allemands avec le HK 416 qui ont remporté ce marché, et vont donc équiper 100% de l’armée française. Ceux qui auraient préféré un armement national (Verney-Carron, qui se plie au code des marchés publics européens) se consoleront en voyant les chiffres de ventes – jamais atteints – de nos sous-marins et autres canons Caesar…