Les rejetés
Le journaliste historique de TF1 Jean-Pierre Pernaut s’est fait allumer parce qu’il a osé faire l’incroyable parallèle entre les 30 000 migrants qui toucheront appart et aidé financière en France en 2016, et les SDF qui voient le froid – précoce – arriver cette année. Il est vrai que Pernaut est l’archétype du beauf à la télé, selon la définition de la gauche culturelle dominante... dans les médias. Dans la rue et le réel, c’est une autre histoire.
Une journaliste de l’AFP, Pauline Froissart, flanquée d’un photographe, a suivi le Samu Social sur les bords de la couronne parisienne. Le périph qui ceinture la capitale fait 35 km et supporte 270 000 bagnoles par jour. On vous laisse imaginer la qualité de l’air. C’est là qu’ont choisi de « vivre » nos déclassés du jour.
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Les périphiens justifient leur choix par goût de la liberté, et de la sécurité. Dans la rue, on est sans cesse agressé par les passants et les autres zonards, sans oublier les maraudes qui proposent un thé ou un café... Elle est chère, la tranquillité des pauvres à Paris. Mais eux s’accrochent. Les classes moyennes et inférieures (quel mot affreux) sont parties depuis longtemps, dans la grande couronne. Ce sont les RERiens du matin, qui poireautent dans des gares pourries desservies par des trains lents et rares, quand il n’y a pas grève. Les lignes sont tellement mal entretenues que la vitesse moyenne baisse pour plus de sécurité, ce qui remplit d’autant les trains qui restent...
Ceux de cette jungle bien française qui ont demandé un logement social ne l’ont jamais obtenu. Ne voyez aucune perfidie dans cette allusion pernautienne, juste un paradoxe du tissu social français. La préférence étrangère est devenue un fait, contre lequel personne ne peut argumenter. On peut se demander pourquoi le réfugié de l’intérieur n’intéresse pas l’oligarchie. Pas casseur, pas terroriste, pas violeur, il ne peut pas servir les intérêts de la superclasse qui a besoin du chaos pour maintenir le peuple dans la crainte. Il est malgré tout probable, dans un temps très proche, que des superdésespérés surgiront ici et là pour pratiquer un terrorisme anti-dominants. On peut manipuler la Vie tant qu’on veut, Elle trouve toujours un chemin...
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Un qui ne veut plus se laisser manipuler, c’est le Professeur Rollin. Auparavant de gauche bien-pensante, du type France Inter-Canal Plus, François Rollin a basculé dans le camp des superméchants après quelques accidents personnels (une petite agression dans le métro) et professionnels (la disparition progressive de ses chroniques). Aujourd’hui, il est sur la liste noire de Patrick Matinale Cohen, son principe humoristique théâtral a été capté (restons polis) par Édouard Baer, et le voilà de l’autre côté du Styx, le fleuve des Enfers, que nous connaissons bien. On s’y fait, d’ailleurs. Pendant que les autres en face nous agonissent d’insultes et de menaces, on se cure les dents (pointues), on cueille des fleurs (de lys) et on court après les diablesses.
« On se sent tous très surveillés par le politiquement correct et la bien-pensance. Mon spectacle est une charge contre la bien-pensance, et elle me l’a fait payer assez cher. Il y a toute une série d’émissions où je suis tricard, à France Inter notamment. [...] Moi je n’aime pas Marine Le Pen, je ne voterai pas pour elle, mais je n’ai pas des vomissements, je ne feins pas de m’évanouir quand on parle d’elle. Et bien ça c’est pas assez. Pour France Inter ça veut dire que je suis un peu sympathisant nazi. »
Rollin verra que l’opposition réelle n’est pas une sinécure, mais qu’on s’y sent mieux, plus en phase avec soi-même, sa conscience, et son corps. François gagnera moins de fric, mais recouvrera sa santé mentale. Il en aura mis du temps, bienvenue quand même dans le camp des dérapeurs lucides. D’autres viendront, jusqu’au basculement, inéluctable.
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Pour Griezmann, le petit Blanc de l’équipe de France, on attendra un peu. Les footballeurs professionnels de haut niveau sont protégés des aléas médiatico-politiques qui secouent le pays actuellement. La presse de gauche lui a longtemps reproché d’être le gentil catho qui ne refuse aucun autographe aux enfants. Il est vrai que Benzema et ses histoires de racket et de putes, c’était plus vendeur. Malheureusement, entre-temps, l’opinion a un peu ouvert les yeux, et le comportement racaille ne passe plus.
Pourtant, en bon chrétien, Antoine n’enfonce pas Karim. On dirait presque que la presse essaye de nous vendre une guerre civile religieuse au sein de la sélection nationale, sur le modèle de ce que font nos politiques...
Le Figaro : Rejeté par les centres de formation français, star des Bleus aujourd’hui. Est-ce une revanche ?
Antoine Griezmann : Non. Aucune. Je dis souvent que si c’est arrivé, c’est qu’il fallait que ça arrive. Il n’y a pas de revanche. Au contraire. Si j’avais été pris dans un club français, je n’en serais peut-être pas là aujourd’hui. C’était dur sur le moment mais quand j’y repense, j’ai fait le bon choix en partant à la Real Sociedad.
Non, ce qui est intéressant, chez Griezmann, c’est qu’il ne correspondait pas – vous nous voyez venir, hein – au format du joueur français de Ligue 1. Ce sont les Espagnols qui l’ont récupéré et élevé, à leur façon, acceptant sa différence, de taille (non géant) et de comportement (non agressif).
Ceux qui font des listes noires en France feraient bien de réfléchir : ils sont en train de former et de forger leurs adversaires de demain. Ceux qui les battront, et les remplaceront.