Ce vendredi 10 mars 2017, c’est un peu la Journée des Couillons. N’y voyez pas de propos insultants à l’encontre des trois personnalités visées dans cette chronique, plutôt le rappel d’une loi importante de la vie, que ce soit en politique ou en foot : toujours respecter l’adversaire. Et ne pas se voir si beau. Qu’au moins la défaite serve à quelque chose...
Peillon interrogé sur l'existence de "l'UMPS" rappelle l'importance des "faits" : "c'est comme ça qu'on sait qu'il y a eu des chambres à gaz" pic.twitter.com/xYwZilY149
— franceinfo (@franceinfo) 10 mars 2017
Quand vous serez en difficulté, si on vous pose une question pénible et que vous n’avez pas de réponse, faites comme Peillon, dégainez « les chambres à gaz ». Vous êtes en réunion, vous n’avez pas bossé sur le dossier Y, tout le monde se tourne vers vous, il est 10h17 ce lundi matin, le boss est chaud bouillant, vous avez rien branlé du week-end, vos collègues n’attendent qu’une erreur pour vous enfoncer, les secondes durent des siècles, la sueur perle sur votre front ? Pas grave, grâce aux « chambres à gaz », une marque déposée par Vincent Peillon, et qui permet de pulvériser toute question dérangeante. La prochaine fois que vous serez en difficulté, en public, pensez « chambre à gaz », et tout se transformera comme par magie !
Sortons du domaine de l’ignorance crasse pour entrer dans celui de la connaissance la plus pure, la plus haute, la plus complexe, celle qui tutoie les dieux, l’abstraction mathématique. Cédric Villani est notre champion national. Un original, qui s’habille XVIIIe mais qui pense XXVe siècle, et qui utilise sa notoriété pour relancer les maths à l’école, qui sont un peu en perte de vitesse. Et les maths, on ne vous fait pas un dessin, c’est la base de la recherche fondamentale, et donc de la recherche appliquée.
"Macron arrive à attirer beaucoup de gens qui ne se reconnaissaient pas dans les partis traditionnels", Cédric Villani dans #RTLMatin pic.twitter.com/8CGowTZqvU
— RTL France (@RTLFrance) 10 mars 2017
Malheureusement, il y a plusieurs sortes d’intelligence : il y a la mémoire (les perroquets qui font du droit ou médecine sans la vocation), l’abstraction (ceux qui brillent en maths), l’imagination (trouver des solutions nouvelles à des problèmes qui n’existent pas encore) et la lucidité. Evidemment, c’est notre catégorisation, il y en a d’autres. Cédric brille dans les trois premières, mais fait preuve de naïveté dans la quatrième, qui est fondamentale en politique. La politique n’est pas une science, et encore moins une science exacte. C’est peut-être pour ça que Villani a pris fait et cause pour Macron, ce vendredi sur RTL.
Peut-être qu’on lui a promis un gros budget de recherche à la clé. Souvent les engagements de dernière minute cachent des petits calculs donnant-donnant, et Cédric est une bête de calcul. Sauf si Macron se plante. Dans ce cas, il faudra rentrer à la niche, se faire un peu oublier, et revenir taper aux portes du nouveau pouvoir. Alors, il faudrait ne jamais s’engager, jamais prendre de risques ? Si, mais avec un maximum de lucidité. Ou avec un calcul politique un peu plus poussé…
Patrick Vieira est revenu sur la victoire du Barça contre le PSG https://t.co/ICisKQaI4f pic.twitter.com/3edSytMxbH
— L'ÉQUIPE (@lequipe) 10 mars 2017
(Pour voir le visage de Patrick bouger et entendre ses phrases sur le PSG, cliquez ici)
Le calcul, c’est pas non plus toujours bon, ça peut annihiler l’action. C’est ce qui est arrivé au PSG, qui s’est fait étriller par Barcelone, mercredi dernier. Une gifle historique, dont on ne se remet pas facilement. Les Parisiens ayant infligé au match aller un 4-0 dans la gueule des Catalans, les portes de 1/4 de finale étaient ouvertes, et même plus. Car quand on abat le dragon, en général, on a accès à la Belle, dans le château. Mais les Parisiens, au lieu d’aller à la guerre, ont fait des petits calculs mesquins : on va tenir en jouant à la baballe, on va regarder la montre, jouer la montre, on va peut-être s’en prendre deux, trois, mais à la fin ça ira.
Sauf qu’il y a eu 2 buts dans les arrêts de jeux, et 3 après la 88e minute, que les mecs en face étaient survoltés, dans un stade survolté, en plus chargés comme des mules, y a qu’à voir la métamorphose par rapport au match aller… Les Français du PSG, enfin, ce qu’il en reste, ont été bien naïfs. C’est ce mental dont parle Vieira qui leur manque pour passer un cap, et arriver un cran plus haut, celui qu’ils n’arrivent toujours pas à dépasser. Leur plafond de verre, en quelque sorte…
Celui que les Français doivent avoir le courage de crever pour changer vraiment de politique.