Enfin ! La France entre dans l’ère de la Transparence antiraciste 2.0, avec ces 2 600 caméras mobiles qui vont équiper nos vaillants policiers. Une initiative de Bruno Le Roux, le ministre de l’Intérieur au CV trafiqué.
Fini les bavures, fini les contrôles d’identité avec des « Bamboula » ou des « ta gueule FDP », fini les « horreurs » – dixit les antifas – de la féroce répression policière fasciste. Les dealers pourront enfin attaquer le moindre tutoiement – le respect, man – en justice, quand un flic coursera un voleur, il faudra qu’il lui demande gentiment de s’arrêter, non, vraiment, un progrès sociétal énorme. La justice fait enfin son apparition dans les rapports entre police et quartiers.
Pour ceux qui suivent un peu l’actu internationale, ça fait un bail que les Américains disposent de ce système, et les seules vidéos qui tournent sont celles des bavures des... criminels, délinquants et autres emmerdeurs. On y voit des insultes à agents, des délits de fuite qui finissent mal, et autres formes de justice immédiate divine à coups de Glock, le flingue qui équipe généralement les « cops ». Les vidéos à charge ne tournent pas, ou sont prises par des témoins, quand il y en a. L’opération est donc un coup de « com », et ne change pas grand chose à l’état de chaos voulu par notre oligarchie, qui fait tout pour paralyser la police – on rappelle que la violence contre la violence est malheureusement parfois une nécessité – et la justice, qui libère les délinquants à tour de bras.
« Ce genre de dispositif sécurise l’action de nos collègues dont la parole est souvent remise en cause, déclare à BFMTV Audrey Colin, conseillère technique pour le syndicat Synergie Officiers. Cet instrument va permettre une meilleure action des policiers sur le terrain. »
Au fait, que deviennent les images officielles ? Pour les voir, au cas où vous seriez concernés, il va falloir vous accrocher : il faudra faire une demande auprès de la CNIL, histoire de vérifier que l’enregistrement ne va pas « violer vos droits »... Une grosse blague, n’est-ce pas. C’est comme l’accès aux écoutes. Théoriquement, il est possible de savoir si vous êtes sur écoute, mais en pratique, la démocratie du citoyen s’arrête à la porte de la CNCTR (Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement).
Vous êtes sur écoute et vous ne le savez pas. Là, on ne parle plus d’écoute « classique », plus ou moins autorisée, mais d’écoute de basse intensité. On s’explique : le big data c’est le traitement de toutes les données publiques qui existent sur vous, sur l’Internet, dans un but commercial, ou politique. Ce qui est identique. Quand le responsable local d’En Marche !, le mouvement de l’union de la Banque et du Média incarnée par le sémillant Manu Macron, frappe chez vous, il a, sur sa tablette, suffisamment d’infos sur vous pour ne pas frapper chez le voisin fasciste qui vote Göring depuis 70 ans. « Vos » données vous ciblent.
Big data : comment gagner une élection avec les mégadonnées de ses électeurs ? #AFP pic.twitter.com/qJl4vWwWHE
— Agence France-Presse (@afpfr) 10 février 2017
Il dispose de votre schéma politico-mental obtenu à partir de toutes les données que vous laissez traîner gentiment sur la Toile. Si un jour un VRP avec une valise bourrée de sex-toys sonne à la porte, alors que vous recevez votre belle-mère coincée devant une tasse de thé Ruschka, il faudra pas venir vous plaindre. C’est ainsi que va notre monde moderne, vers une transparence quasi-absolue à la Nous autres de Zamiatine, écrit 30 ans avant 1984, le roman fulgurant qui contenait en germe la société totalitaire soft dans laquelle nous sommes aujourd’hui plongés.
Comment contrer le big data, cette matérialisation de Big Broza (nous aussi on sait parler le cool) ? Tout simplement en brouillant les pistes à mort, ou en disposant d’un boîtier VPN. Sinon, pensez à nettoyer vos traces sur Google, mais pas juste en supprimant l’historique, cette blague. Il faut aller plus loin dans la liquidation d’une bonne partie de vos données, par exemple via myactivity.google.com. Le reste, les serveurs géants ou centre de données, on n’y a pas accès.
- Si vous voulez récupérer vos données Google, c’est facile : il suffit de vous introduire dans cette forteresse futuriste surprotégée...
La CNIL, dans ce combat de l’Homme contre la Machine (le vrai fascisme, pas celui qu’on enseigne dans les médias ou à l’école), c’est vraiment la défense de l’internaute pour les nullards. On nous refile un bâton contre une batterie de misssiles sol-air thermonucléaires, et bonne chance.
Heureusement, on peut oublier tout ça, en choisissant la bonne pilule, entre la rouge et la bleue, c’est l’éternel débat, le divertissement est là pour illuminer l’intérieur des yeux fermés. La pilule pour oublier, troisième et dernière grande invention au monde, après le feu et la roue ! C’est ainsi que Mouloud Achour, le « jeune » de Canal+ qui sait parler aux cités, a invité le réalisateur et acteur Guillaume Canet, pour parler de choses qui permettent au spectateur d’oublier qui il est et qui sont les maîtres.
Pour aller vite, Canet vient faire de la proxipromo, une invention de la rédaction d’E&R, ça veut dire de la promo de proximité entre potes à la cool, c’est filmé comme sur le Net, ça fait pas télé, on dirait deux superpotes supercools qui discutent du dernier film, et c’est le cas.
Canet arrive, malgré un vocabulaire assez réduit, à parler de son film qui parle de Canet, et de sa femme, Marion 11 Septembre Cotillard, la Française qui réussit aux États-Unis. La Môme (Piaf), le film qui a lancé Marion, a beaucoup plu aux States (traduction : États-Unis d’Amérique). Depuis, elle tourne avec les plus grands, et se frotte aux acteurs « A-class » du genre Leonardo Di Caprio ou Brad Pitt. Ça doit la changer de Mathieu Amalric et Yvan Attal, ha ha ha !
Logiquement, quand un réalisateur commence à faire un film qu’il a lui-même écrit, dans lequel il tient le premier rôle, et qui parle de sa vie en vrai mais romancée pour la galerie, ça sent la fin de l’inspiration. Remarquez, ça peut marcher : les esclaves aiment bien voir derrière les murs la vie rêvée des maîtres. C’est à ça qu’on reconnaît un peuple qui s’est définitivement soumis : plutôt que de les remplacer, il a envie de leur ressembler.