Partout où la Propagande vient foutre son gros museau, les choses se flétrissent, s’enlaidissent, s’affadissent, se vident de leur substance initiale. Dernier succès en date de la Communication oligarchique, les Victoires de la Musique, cette soirée étrange où l’industrie du disque essaye de sauver les meubles en mettant en avant les artistes qu’il faut promouvoir pour des raisons politiques supérieures, au milieu des artistes qui vendent, et qui sauvent les dernières marges des Majors.
Ajoutons que ces mêmes Majors ont fait pression sur le pouvoir, que ce soit celui de Sarkozy ou de Hollande, pour récupérer une partie de leurs bénéfices perdus dans le téléchargement illégal et ce, à travers une taxe sur les supports vierges. Quand vous achetez un CD ou un DVD, si vous en achetez encore, une partie des sous va chez Universal, pour faire simple. Les opérateurs de téléphonie qui commercialisent des box sont aussi taxés.
Suite à ce cadeau politique, il faut bien renvoyer l’ascenseur,et mettre en avant les produits – les chanteurs, pas les chansons – qui expriment le mieux la ligne dominante, celle du Parti Unique, qui a besoin de tous les canaux possibles pour toucher le public, ou l’électorat, c’est selon. Il se trouve que ce sont des jeunes qui regardent la soirée des Victoires de la Musique à la télé, parfois en se foutant du niveau musical proposé, mais aussi les fans de variété française, donc un peu plus âgés. Le message que la dominance doit leur envoyer est simple, il est fait de tous les commandements actuels, qui ont peu varié depuis 30 ans : vanter l’antiracisme, l’antifascime, le vivre-ensemble, le métissage… Ah, et on allait oublier, même si le mot n’existe pas : l’anti-antisionisme.
Renaud, le chanteur du peuple élu
C’est pourquoi, logiquement, les deux artistes primés dans les catégories principales, cette année, le meilleur artiste masculin et la meilleure artiste féminine, sont, dans l’ordre, Renaud et Jain. Si tout le monde connaît Renaud, qui est Jain ? Jain, c’est une chanteuse de 25 ans qui fait l’apologie du métissage en rendant hommage, dans son clip Makeba, à la musique africaine. Une sorte de resucée de « Libérez Mandela » à la sauce pop world. Jain chante en anglais, mais c’est pas grave, le slogan de la candidature de Paris aux JO 2024 est aussi en anglais, alors shut up les racistes souverainistes rétrogrades jaloux ! Jain a été très surprise de son sacre :
« Je n’ai rien préparé, je pensais que ce serait la grande Véronique Sanson qui gagnerait. Je ne pensais pas qu’un album aussi multiculturel marcherait en France. »
Oh la petite menteuse ! Elle ne pouvait que gagner dans l’ambiance « Black Lives Matter » actuelle ! Comme si les directeurs marketing des maisons de disques ignoraient, à l’image des producteurs et réalisateurs en lice à Cannes, quels étaient les ressorts culturels gagnants... Quant à Renaud, il a tenu, pour sa seconde Victoire, à dire merci :
« Je remercie le public, mon public. Les votants. Cette Victoire, je la dédie à mon équipe, à mon fils Malone et à ma fille Lolita. »
Oh l’ingrat ! Il a oublié de remercier le lobby et tous ceux qui l’ont remonté en première ligne ! Ses déclarations pro-Israël ne sont pas tombées dans l’oreille de sourds, quand même. Enfin, au moins il n’a pas chanté en hébreu, sur son album, qui s’est quand même vendu, nostalgie oblige, à 730 000 exemplaires, si l’on en croit les statistiques officielles. Mais les ventes de disques, aujourd’hui, c’est comme les ventes de journaux : c’est gonflé à mort pour sauver le business.
Dans le genre propagande de bas étage pour l’oligarchie, en sus de la présence de Benoît Hamon, on a eu mieux que Jain et Renaud : Imany. Au milieu de sa chanson (en anglais) Don’t be shy – Ne sois pas timide – la chanteuse s’est écriée, dans un immense élan du cœur humaniste :
« On doit être, on se doit d’être les voix de ceux et celles qui n’en ont pas, on se doit de ne pas prendre la démocratie pour acquise, on se doit, on se doit de demander des comptes à nos élites, on se doit de demander des comptes à la police, on se doit de demander la justice, on se doit de demander la justice pour Théo, la justice pour Adama, la justice pour tous ceux dont on ne parlera pas, la justice pour vous, la justice pour vous et moi ! »
"On se doit de demander la justice"
Message fort d'@Imanyofficiel sur la scène des #Victoires2017 pic.twitter.com/5yJaHoWGXj— France 2 (@France2tv) 10 février 2017
Sauf que tes élites, cocotte, ce sont celles qui organisent la soirée et truquent les résultats. Les vrais musiciens, eux, restant loin de cette écœurante mascarade mondialiste. Eh oui, quand on ne comprend pas les choses, on a beaucoup plus de chances de dire des âneries. Mais tout est fait pour que les victimes de la propagande disent des âneries...
La morale de cette séquence ? Renaud, chanteur populaire français, avec des sentiments plutôt chrétiens, enfin de gauche sociale, se retrouve à 64 ans complètement retourné, alcoolico-sioniste, mais fêté en vainqueur. Il a vaincu le mal – l’antisionisme qui le rongeait depuis des années – et on dirait qu’il sort d’une chimio qui l’a lessivé. Depuis qu’il a donné cette fameuse interview où il s’excuse pour ses mauvaises pensées du passé, toutes les portes du Système se sont ouvertes devant lui : soirée spéciale à lui consacrée sur France 2, avec Patrick Bruel en MC – master of ceremony –, émission de Drucker, promo massive tous azimuts, du coup, les ventes s’en sont ressenties. On a remonté un Renaud qui était en mille morceaux, on l’a fait tenir debout au Zénith de Paris ce vendredi 10 février 2017 au soir, tel un maréchal soviétique le jour du défilé sur la Place Rouge, et on lui a refilé la médaille de Tsahal. Bonne nuit, les petits Français !